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ARTESIA (FRA) - Agathe et Gaëlle (Avril-2012)


De leur propre aveu, les filles d’ARTESIA souffrent d’une image trop romantique. Il faut bien admettre qu’entre deux disques de Metal bien costauds, Wanderings, leur dernier opus, offre un moment de répit et de poésie mélancolique. Afin de mieux cerner le phénomène ARTESIA, à mi-chemin entre musique celtique et « heavenly voices », et aux influences pas si éloignées de notre Metal lourd, rencontre avec les deux fées Agathe et Gaëlle …

Line-up
: Agathe (clavier, chant), Gaëlle (violon), Jean-Charles (orchestrations)

Discographie : L’Aube Morne (Demo - 2004), Hilvern (Album - 2005), Chants d’Automne (Album - 2007), Llydaw (Album - 2009), Wanderings (Album - 2011)



Metal-Impact. Pour commencer cette interview, pourriez-vous nous conter l’histoire d’ARTESIA ?
Agathe. J'ai créé le groupe en 2001, j'étais à l'époque le seul membre et il n'y avait donc que du synthé et du chant. J'ai composé mes tous premiers morceaux et j'ai enregistré en 2003 une démo 8 titres, L'Éveil de l'Ame, non distribuée. C'était vraiment du fait-maison, sans aucune qualité de son mais le projet était lancé et le style trouvé.
Ensuite, j'ai fait appel à Gaëlle qui était dans mon lycée. J'avais toujours eu envie d'ajouter du violon à mes morceaux, influencée par DARK SANCTUARY. Nous avons travaillé ensemble sur la deuxième démo cinq titres, L'aube Morne sorti en novembre 2004, sortie en 150 exemplaires. C'est Loïc Cellier du groupe BELENOS, qui nous a aidées à enregistrer et produire cette démo, ainsi que les albums suivants excepté le tout dernier. Les premières chroniques et interviews nous ont permis de nous faire connaître dans la scène underground gothique. Comme les groupes féminins étaient rares à l'époque, cela nous a aidées à sortir un peu du lot.
En 2005, nous avons composé notre premier véritable album, intitulé Hilvern, du nom d'un petit coin de Bretagne que j'avais visité totalement par hasard. Une fois l'album terminé, nous avons démarché pour trouver un label. Aucun n'était intéressé par notre style alors nous avons attendu quelques mois. Et là, Prikosnovenie, le label nantais de musique world-féérique nous a recontactées. Ils nous ont donné notre chance même si le Dark atmosphérique n'était pas leur genre favori. L'album est sorti en février 2006 et à compter de cette date, nous avons toujours sorti nos albums chez Prikosnovénie. Hilvern a été bien accueilli, les gens nous ont pardonné les défauts de son et nous avons commencé à nous faire une place dans la scène « heavenly ».
Le deuxième album Chants d’Automne est sorti deux ans plus tard, et nous a permis de montrer aux gens que nous étions vraiment motivées. Il était beaucoup mieux produit et a vraiment bien marché. Llydaw (qui signifie Bretagne en gaélique), le troisième album, est sorti en février 2009. Pour cet album, Gaëlle, qui n'était pas disponible, a été remplacée par une autre violoniste, Coralie. J'ai fait appel à Scarlet Gothica, une illustratrice italienne, qui a réalisé l’intégralité de l’artwork de l’album dans un style assez Dark Fantasy.
Après cet album, Gaëlle est revenue dans le groupe, tandis que nous avons cessé de collaborer avec Loïc, qui avait déjà un planning chargé avec ses différents projets musicaux. De mon côté, j'avais dû déménager sur Paris pour mon travail et il n'était pas pratique de travailler sur 2 régions.
Prikosnovénie nous a présenté Jean-Charles Wintrebert, ingénieur du son, et nous avons travaillé avec lui sur nos nouveaux morceaux. L'album Wanderings est sorti fin décembre 2011 et nous sommes en pleine promotion actuellement.

MI. Votre cursus musical est-il plutôt classique, type Conservatoire et autres, ou autodidacte ?
Agathe. J'ai fait un peu de piano quand j'étais enfant, j'ai pris 2 ans de cours de guitare adolescente et 2 cours de chant l'année dernière…donc plutôt autodidacte en ce qui me concerne.
Gaëlle. J’ai étudié le solfège et le violon classique dès l’âge de 5 ans au conservatoire, pour une pratique en solo et en orchestre. Je suis actuellement étudiante en 3ème année de musique et musicologie à la Sorbonne.

MI. Quelles sont vos influences principales ? Les puisez-vous uniquement dans les artistes au registre proche du vôtre ?
Agathe. Lorsque j'ai commencé à composer, j'étais très fortement influencée par des groupes tels que DARK SANCTUARY, DARGAARD, ARCANA, ELEND. J'écoutais d'autres styles, mais quand je composais, je me référais vraiment aux groupes qui faisaient partie de la famille musicale d'ARTESIA. Cela s'entendait bien sûr, et me valait soit des compliments, soit des reproches.
Aujourd'hui, je pense que ce n'est plus le cas. D'une part parce que je n'ai plus besoin de références, je compose plus naturellement qu'avant, sans me poser aucune question. Je sais exactement où je vais arriver. D'autre part, parce que je n'ai pas envie de rester coincée dans ce style, alors que tant d'éléments peuvent être puisés ailleurs. Je pense que nous parvenons aujourd'hui à un stade plus intéressant, où nous avons notre propre style très visuel et je dirais donc que ce qui m'influence sans doute le plus, ce sont les B.O. de films, les images que je vois et non plus les groupes que j'écoute.
Gaëlle. Mes influences principales sont la musique médiévale, les musiques celtiques et les musiques de films. Notre musique a des liens de parenté avec DARK SANCTUARY et DEAD CAN DANCE, mais en ce qui me concerne, j’écoute peu ces artistes, afin de développer mon style propre et de pouvoir proposer à ARTESIA des idées de compositions aux couleurs particulières et dans lesquelles je me suis investie personnellement.

MI. Et dans le Metal, or ceux déjà cités, il y a d’autres groupes qui vous touchent ?
Agathe. Oui bien sûr, cela reste mon style de prédilection à écouter. Pour te donner quelques exemples des groupes qui me transportent, je citerai : SUMMONING, DISSECTION, BLIND GUARDIAN, NEVERMORE, KREATOR, THEATRE OF TRAGEDY, DRACONIAN, FORGOTTEN TOMB, SHAPE OF DESPAIR, I, FALKENBACH, etc … Ce sont des groupes qui, même si certains sont très très bons techniquement, arrivent à faire passer beaucoup d'émotions et ne se contentent pas de balancer du gros son, une super production pour réussir.
Gaëlle. Je connais assez peu le Metal, mais il m’est arrivé d’en écouter et d’en ressentir les effets cathartiques. Les groupes de Metal (et assimilés) qui pourraient avoir un lien avec l’esprit d’ARTESIA, en connexion avec les mondes mythologiques celtique, nordique et slave, sont les groupes de Pagan Metal et Folk Metal, comme BELENOS, ELUVEITIE, FAUN, ARKONA, etc … J’aime beaucoup les atmosphères épiques que ces groupes proposent, ainsi que leur travail sur la cohésion – difficile – des timbres des instruments modernes – voire virtuels – et des instruments traditionnels.

MI. Juste pour avoir une idée et faire un rapprochement facile, vous pourriez me citer, toutes les deux, vos films préférés ?
Agathe. En vrac : Le Dernier des Mohicans, Into the Wild, Sleepy Hollow, Il était une Fois dans l'Ouest, Au Nom du Père, Le Seigneur des Anneaux (les versions longues), Kingdom of Heaven, Démineurs, Casino Royale, Beetlejuice, Gladiator, La Reine Margot, Cyrano de Bergerac …
Gaëlle. Tous les films de Tim Burton (et donc les B.O. de Danny Elfmann), Le Seigneur des Anneaux, Game of Throne, Robin des Bois : Prince des Voleurs (celui de Kevin Reynolds), …

MI. Gaëlle me citait DEAD CAN DANCE et donc Lisa Gerrard … La voix dans ARTESIA fait vraiment partie intégrante des instruments et se fond dans la masse, c’était le but j’imagine ?
Agathe. Absolument ! Cela a toujours été un parti pris, même si on me le reproche souvent : "on comprend rien, ça fait brouillon…". Presque toujours, les groupes font l'inverse, ils mettent très en avant leur chanteuse... même quand elle chante faux d'ailleurs...
Si j'avais une voix incroyable, originale ou digne d'un grand intérêt, je la mettrai peut-être plus en avant sur certains passages, mais je trouve qu'en faire un instrument comme les autres est très cohérent étant donné son côté presque "neutre". Je recherche plus un effet de "chœur" et non pas de chant soliste.
Cela permet aux auditeurs d'être totalement immergés dans l'ensemble musical, au lieu de se focaliser sur un seul élément. Je n'aime pas le côté : une chanteuse en avant, et des figurants autour même si certains de ces groupes sont vraiment très bons. Cela ne me plaît pas à titre personnel, c'est tout.
Sur les premiers albums, nous n'avions pas un très bon son aussi, je comprends que les auditeurs aient pu trouver que l'on n'entendait pas assez ma voix. Aujourd'hui, je pense qu'on ne peut plus faire ce reproche. On entend très bien la voix, mais on entend tout aussi bien le violon par exemple.
Gaëlle. Le traitement de la voix dans ARTESIA (technique vocale proche du susurrement, réverbération), a toujours eu pour but de lui conférer un caractère mélancolique, rêveur, lointain et transparent. Elle évoque les légendes oubliées, les esprits de la forêt ; une immatérialité, en somme. Il s’agit donc d’un jeu paradoxal sur la présence et l’absence concomitantes de cette voix en musique. Le travail effectué sur Wanderings marque une intéressante évolution à cet égard.

MI. Je trouve que la musique d’ARTESIA perd en profondeur et en émotion lorsque vous chantez dans notre langue … Et si l’utilisation de l’Anglais vous va mieux, pourquoi n’avez-vous jamais tenté de chanter en gaélique ?
Agathe. C'est assez amusant que tu dises cela, car jusqu'à cet album, je n'avais jamais chanté en anglais pour ARTESIA. Je pense que ton jugement est négatif parce que tu n'as pas apprécié les textes choisis, ce que je peux comprendre. Sur nos autres albums, je chantais en français à l'exception d'un titre en latin, que j'ai d'ailleurs repris dans Wanderings. Mais j'écrivais moi-même mes textes et il devait donc sembler plus "naturel" de chanter en français.
Mais ton commentaire est positif dans le sens où je craignais de ne pas bien m'approprier la langue anglais et je vois que le résultat est finalement satisfaisant. Pour le prochain album, je n'ai pas encore décidé du contenu des textes et j'espère pouvoir mélanger plusieurs langues.
Gaëlle. Les avis divergent à ce propos (j’aurais d’ailleurs moi-même tendance à penser l’inverse). Certains aiment que nos paroles soient en français, d’autres en anglais. Ce qui compte avant tout, c’est le mariage des sonorités vocales avec les sonorités instrumentales. Nous ne devons pas nous priver de la richesse de l’une ou l’autre langue de ce point de vue. Nous proposons aussi du latin et du breton, mais il est vrai que le gaélique pourrait apporter d’intéressantes textures sonores.

MI. Autre changement sur Wanderings, c’est l’arrivée de Jean-Charles Wintrebert. Que vous a-t-il apporté de plus que sur les opus précédents ?
Agathe. Pour être honnête, je trouve que Jean-Charles a apporté énormément à cet album, et ce, à deux niveaux. Déjà, au niveau production, la différence avec nos précédents albums est énorme ! Il a du très bon matériel et le maîtrise parfaitement bien.
Et ensuite, en termes de composition, il s'est occupé de beaucoup d'orchestrations sur cet album et je suis très contente du travail qu'il a réalisé. Il a introduit des instruments tels que le cor, il a ajouté des chœurs à mes voix, il a également joué du violoncelle et a mis les percussions à l'honneur.
Il nous a permis de beaucoup progresser et de varier nos orchestrations. Il a remanié la structure de certains morceaux et le résultat est vraiment superbe. J'espère beaucoup continuer à travailler avec lui par la suite et lui laisser encore plus de marge de manœuvre.
Gaëlle. Son apport a été considérable. L’ampleur et la profondeur du son conférées par l’ajout de l’orchestre virtuel font de Wanderings un opus incomparable aux précédents. De nouvelles dynamiques, de nouvelles couleurs et ambiances ont été apportées, ce qui ouvre de nombreuses possibilités très enthousiasmantes pour l’avenir.

MI. Le sixième titre de Wanderings, intitulé "The Gaels", est en fait l'adaptation d'un air traditionnel ... Pourriez-vous nous en raconter un peu plus sur ce thème ?
Agathe. En ce qui me concerne, j'ai entendu ce thème pour la première fois dans le film Le Dernier des Mohicans (je pense que je ne suis pas la seule !) quand j'étais ado, et je suis devenue très fan à la fois du film, et de la bande originale, qui est géniale du début à la fin.
J'ai vu que cet air était en fait traditionnel et que je pourrai donc un jour en faire une reprise. Je voulais que cette reprise soit vraiment parfaite, car l'original m'a beaucoup touchée et marquée pour la suite de ma carrière musicale. Je lui ai donné une petite base atmosphérique et j'ai laissé Gaëlle faire le reste. Je pense que nous avons réussi là une bonne reprise car je n'ai que des retours positifs la concernant.
Gaëlle. Vu l’étymologie commune de ce titre avec mon prénom, je me devais de proposer quelque chose de spécial pour la composition du thème au violon. J’ai donc mis à contribution mon goût pour les danses irlandaises. Quand Agathe m’a proposé ses lignes de synthé pour ce morceau, cela m’a rappelé la B.O. d’un film, que je n’ai pas tout de suite identifié : Le Dernier des Mohicans, et que je connaissais assez approximativement. Je n’ai pas réécouté cette œuvre avant d’avoir achevé ma propre composition, souhaitant m’en démarquer le plus possible, tout en restant dans le même esprit.

MI. Comment expliquez-vous que la musique celtique ait trouvé sa place dans le Metal ? Même un groupe comme NIGHTWISH, aussi populaire et "grand public" puisse-t-il être, a quelque peu délaissé le côté symphonique au profit de sonorités celtiques ....
Agathe. Je pense que beaucoup de Metalleux aiment aussi la Nature, les récits épiques, et ont un goût prononcé pour l'histoire. Ils sont donc heureux de pouvoir mélanger leurs passions grâce à des groupes qui mêlent des sonorités Metal traditionnelles et des accents dits celtiques. Pour moi, cela semble parfaitement logique.
Après, les mélodies celtiques ne conviennent pas à tous les styles de Metal et heureusement car cela serait bien monotone. Je remarque toutefois qu'il y a des phases dans le Metal : à telle époque on est submergés de groupes de Black Sympho, puis de groupes hollandais à chanteuses lyriques, ensuite on a une vague Pagan, etc …
Tout cet engouement pour les sonorités celtiques fait partie du cycle. Demain ce ne sera plus à la mode et on passera à autre chose. Puis ça reviendra …Bref. Je trouve cela très bien qu'on mélange les styles, quand c'est bien fait et que le motif n'est pas uniquement commercial. Et si cela permet aux gens de s'intéresser à d'autres cultures, leur donne envie de lire ou de voyager, c'est génial.
Gaëlle. Depuis plus d’un siècle, les musiques traditionnelles (de tous pays confondus) ont été découvertes, redécouvertes et ont été incorporées dans de nombreux courants musicaux très différents. En musique dite « savante », je pense à Debussy et les gamelans balinais, Bartók, ses rythmes bulgares et ses danses roumaines … C’est une tendance qui n’a cessé de se développer au XXe siècle. La musique celtique, quant à elle, a connu un chemin propre, dont un important regain d’intérêt dès les années 1970 en France. Les films à grand spectacle, comme Titanic (dont le thème initial « My Heart Will Go On » commence par un air au tin whistle), ou encore les films à sujets héroïco-fantastiques cités plus haut n’ont cessé de développer ce goût du public. Il n’est donc pas surprenant de la retrouver dans de nombreux courants de musiques actuelles, dont le Metal.

MI. En première partie de NIGHTWISH à Bercy, un groupe nommé EKLIPSE constitué de violonistes féminines n’a pas franchement convaincu … Vous connaissez ce groupe là ?
Agathe. Je ne connais pas ce groupe mais je ne sais pas si nous aurions fait mieux en concert, surtout moi qui n'en fais pas !
Gaëlle. Je ne connaissais pas du tout ce groupe. Je viens d’en écouter quelques extraits sur Internet. Leur son et leur justesse sont bien meilleurs en enregistrement studio qu’en live, ce qui montre une expérience de la scène un peu jeune. Leur prestation à Bercy n’est pas très bonne, en effet. Elles semblent vouloir imiter l’indétrônable quatuor de violoncelles APOCALYPTICA, que j’aime beaucoup, avec un soupçon d’Emilie Autumn, pour le visuel. Joli clip (qui dénotent de certains moyens financiers…), jolies reprises et jolies filles néanmoins !

MI. Comment se fait-il qu’un groupe comme ARTESIA , au style ambiant et atmosphérique, parvienne à toucher le public Metal ?
Agathe. Les gens qui écoutent du Metal ne sont pas forcément cantonnés dans ce style, j'en suis l'exemple. Je crois qu'ils s'intéressent à tous les styles qui ont une base commune (l'imagerie, les thèmes abordés, ou parfois les convictions politiques ou religieuses). Je ne dis pas qu'écouter de l'atmosphérique procure les mêmes sensations que le Doom, ou le Thrash, mais on a un fond de culture semblable, une attirance pour les mêmes choses qui font que l'on se retrouve ensemble au final.
Souvent, le Metal est une musique cérébrale, contrairement à ce que les profanes peuvent penser. On fait appel à l'imagination en permanence, et c'est la même chose en atmosphérique. C'est juste plus calme et relaxant et ça permet de lire en même temps...
Le fait que Loïc ait participé à notre groupe a sans doute aidé à nous faire connaître du public Metal, mais même sans cela, les genres ont toujours été connectés.
Gaëlle. Outre le lien avec le Pagan et Folk Metal évoqué plus haut, et le lien avec la musique classique (qui est loin d’être étranger au Metal), je pense que ce qui attire ce public Metal est la noirceur de notre propos et de notre visuel. Il y a des sensibilités communes entre ces deux mondes.

MI. Votre label, Prikosnovénie, est basé à Clisson, l’antre du Hellfest. Le genre de détail qui devrait vous donner un coup de pouce pour les mois de Juin, non ?
Agathe. Comme nous ne faisons pas de concerts, je ne peux pas dire si cela nous aurait aidées !! Je vais au Hellfest souvent, mais comme tout le monde : en payant ma place et en regardant les groupes que j'aime depuis la pelouse en ayant mal aux pieds.
Nous avons évidemment des propositions très intéressantes de concerts mais cela ne m'a jamais tentée. J'aime beaucoup composer et travailler les morceaux en studio, mais je n'ai pas envie de me produire sur scène. Je ne suis pas certaine que le résultat serait convaincant d'ailleurs, à moins d'y mettre beaucoup de moyens financiers et techniques, et mon travail ne me laisse pas beaucoup de temps libre pour préparer tout cela.

MI. J’ai lu que vous apparteniez toutes les deux à d’autres formations musicales, vous pouvez nous les présenter ?
Agathe. Pour ma part, je me focalise sur ARTESIA maintenant.
Gaëlle. Je joue de la vièle à archet dans LA CARITÉ DE GUINGAMOR (depuis 2006), un groupe professionnel d’animation de rue et de musique médiévale et Renaissance à danser, avec lequel nous proposons également un spectacle de rue sur le thème du XVIIIe siècle intitulé « Les Mignons du Marquis ». Je joue du violon dans une compagnie professionnelle de contredanse anglaise des XVIIe et XVIIIe siècles, du nom de CHESTNUT. Pour ce qui est des musiques actuelles : je suis également la violoniste d’un jeune groupe du nom de G NOVA, dont la musique et le visuel sont inspirés de la « japanimation ». J’ai, en outre, participé (composition des lignes de violon et enregistrement) sur les albums de divers groupes français : BELENOS (Pagan Black Metal), MARKIZE (Rock-Electro-Pop), DEVIANZ (Rock), etc …

MI. Quand on est passionné de musique, on essaye de multiplier les projets et groupes ? Ou est-ce par nécessité ?
Gaëlle. En ce qui me concerne, j’ai commencé par multiplier les projets et groupes par passion pour la musique. La découverte de différents styles et la possibilité de créer ont été pour moi des expériences très vivifiantes et stimulantes. Aujourd’hui, voulant faire de la musique mon métier, mais toujours avec le même enthousiasme, je recherche davantage les collaborations de type professionnel.

MI. Un petit mot sur les personnes qui ont réalisé le superbe artwork de Wanderings ?
Agathe. Alors, c'est Ysa, que je connais par ma famille, qui a réalisé cet artwork, dont je suis très contente car il illustre parfaitement les thèmes et l'ambiance de l'album. Ysa est étudiante en cinéma à Orly, se destine à la création d'images 3D, à la conception de films d'animation. C'était la première fois qu'elle s'attelait à l'artwork d'un album de musique et on peut dire qu'elle s'en est sortie à merveille, malgré les délais courts que nous lui avons imposés. Quand aux photos du groupe et de l'abbaye des Vaux de Cernay, elles ont été prises par Karydwen, une amie bretonne, maintenant basée sur Paris. Kary est une photographe de talent, elle fait de supers photos de concerts et d'extérieur. Je vous conseille d'aller visiter sa page Facebook : Karydwen Photography.

MI. Cette agréable interview s’achève, merci beaucoup pour toutes vos réponses … Je vous souhaite bonne continuation et vous voir un jour sur scène malgré tout, il faudra bien s’y mettre ! Les mots de la fin sont pour vous …
Agathe. Nous te remercions pour cette interview !! Nous espérons que cela nous permettra de nous faire connaître un peu plus dans la sphère Metal et que cela donnera envie aux lecteurs de découvrir notre univers. Et pour celles et ceux qui sont déçus de ne pas pouvoir nous rencontrer en concert, nous sommes très souvent à la Taverne médiévale, aux fêtes médiévales et nous ne refusons jamais de prendre un verre dans un des bars de la capitale pour discuter musique …


Ajouté :  Mardi 22 Mai 2012
Intervieweur :  NicoTheSpur
Lien en relation:  Artesia Website
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