NEPHREN-KA (FRA) - Revenge And Supremacy (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 10 février 2011
Pays : France
Genre : Brutal Death Metal technique
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 27 Mins
NEPHREN-KA, parait-il que ce groupe français fait ouvertement référence à la culture égyptienne dans son Brutal Death technique. Ce n’est pas sans vous rappeler quelqu’un je présume ? Bingo ! D’ailleurs la coïncidence n’en devient plus une quand on apprend que le nom du combo est directement issu du premier opus de NILE, Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka, ce dernier étant un personnage clé des « Mythes de Cthulhu » du nouvelliste H.P. Lovecraft. Parait-il également que le cinéma est une grande source d’inspiration pour nos amis, qui font souvent référence au film de science-fiction « Dune » de David Lynch dans leurs lyrics, lyrics qui sont par ailleurs l’œuvre d’un cerveau totalement dérangé, tant on a besoin d’être un intime du groupe pour comprendre de quoi ils parlent. Aussi, NEPHREN-KA jouit, pour son premier EP, d’un artwork absolument magnifique, et d’une qualité d’enregistrement assez énorme pour une autoproduction. Reste maintenant à soulever le principal mystère, si la musique proposée par les Auvergnats, quand le croque-mort les emportera, sera suffisamment qualitative pour les conduire à travers ciel, au père éternel (comment ça y a du Brassens dans le texte ?).
Plus sérieusement, la première piste, « Lord Of Treason », met déjà assez mal à l’aise. Son tempo bestial et sa batterie militarisée cognent fort dans notre petit crâne, avec un riffing pernicieux. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais et si musicalement, je ne suis pas encore totalement séduit par une composition vraiment très étrange, cette atmosphère délétère qui n’a pas mis longtemps à s’installer m’impressionne beaucoup. « The Dazzling Revenge » reprend un peu les mêmes schémas mais, parce qu’elle correspond plus aux standards classiques du Brutal Death, notamment avec un premier solo bien frais, est plus accessible à tous. L’ami Laurent pose son timbre guttural avec panache, en parvenant à jongler entre growls caverneux et screams TRAUMA-like, le tout généralement accompagné par les backing-vocals de Seb (guitare) et Alex (basse). Aussi, et j’ai beaucoup apprécié, notre ami vocaliste parvient à générer deux rythmes de chants différents. Il peut adopter un débit lent, du style placer cinq mots en une minute et passer soudain à un flow beaucoup plus rapide. Les grosses pointures du Brutal Death sont au rendez-vous. On retrouve bien entendu NILE ou HATE ETERNAL, voire VADER et IMMOLATION première période dans le fond, avec des influences plus technico-techniques dans la forme avec comme chef de file PSYCROPTIC ou ORIGIN. Pour moi, il ne manque que quelques plans groovys façon ANNOTATIONS OF AN AUTOPSY pour que tous les ingrédients soient présents. Avec d’incessantes variations rythmiques, des frappes millimétrées et une grande importance accordée à la basse, NEPHREN-KA a compris ce qui fait plaisir à son public. Ceux qui remercient dans les crédits l’ASM Clermont-Auvergne pour leur avoir rapporté le Bouclier de Brennus en 2010 font preuve de cette rage de vaincre qu’on retrouve dans le regard embué des rugbymans. Ils sont rentrés sur le terrain, c’est pour tout démolir. Et leur entreprise commence de fort belle manière avec un Revenge And Supremacy (qui fait écho au Majesty And Decay d’IMMOLATION) terriblement imposant, qui n’a cependant pas encore de quoi faire trembler les colosses du genre. Il reste encore un long chemin à parcourir, d’autant que NEPHREN-KA peine à contenir sa colère et nous offre parfois des plans à la brutalité exagérée et aux motifs mélodiques trop simplistes, manquant cruellement de virtuosité quand on veut tabler dans le Death technique. Quelques petits défauts que le temps suffira à résoudre, je n’en doute pas.
Néanmoins, il m’apparaît urgent d’attendre. Ou du moins de ne pas s’enflammer. Combien ont livré un premier effort honorable avant de retomber de là où ils venaient, dans l’ombre, dans l’anonymat ? NEPHREN-KA nous fait aujourd’hui une belle promesse mais auront-ils les couilles pour la tenir ? Je me donne encore un peu de temps pour en douter, le temps nécessaire à la sortie d’un premier full-lenght qui, s’il est du même acabit que l’EP, lancera enfin une carrière que je souhaite émaillée de succès.
Ajouté : Mercredi 27 Juillet 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Nephren-Ka Website Hits: 10810
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