INGRAVED (it) - Onryou (2010)
Label : Power Pain Records
Sortie du Scud : 31 octobre 2010
Pays : Italie
Genre : Metalcore / Death Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 35 Mins
Si le célèbre « Only You » des PLATTERS (et non pas d’Elvis) est probablement le meilleur homophone à l’Onryou d’INGRAVED (en plus avec l’accent japonais, ça doit être terrible !), rien de plus farfelu qu’un détail de prononciation ne relie les deux entités. Car INGRAVED est un ectoplasme bien singulier, et inimitable ai-je envie de dire. Ce combo italien originaire des Pouilles semble être particulièrement influencé par la culture japonaise, comme l’en atteste le nom de l’album ou encore la pochette. Après tout un tas de blablas sur l’origine du nom « Onryou », esprit mythologique du folklore japonais qui serait capable de revenir dans le monde physique pour assouvir sa vengeance et qui symboliserait à merveille les années de luttes du groupe, on se rend finalement compte que la musique proposée par les ritals n’a pas de quoi tenir quinze secondes sur une scène de la Japan Expo. Par contre, elle ferait probablement bonne figure au Never Say Die Festival, car après avoir côtoyé de près le Death brut de décoffrage avec Hatred From Outside en 2006, voilà qu’ils s’orientent vers un Death plus mélodique et résolument orienté Metalcore.
Focalisés sur l’impact qu’ils donneront à leur son, les italiens n’en demeurent pas moins bourrés de bonnes intentions. « Bad Karma » ouvre l’album sans qu’on ne la voie trop passer, ce qui n’est pas le cas de l’éponyme qui lui succède. INGRAVED tombe alors le voile sur une composition judicieuse, d’abord « hardcordisée » avec des guitares ciselées et un refrain clair pompant sur les idées d’un ancien SONIC SYNDICATE fluidifié au CALIBAN pour aboutir sur une conclusion carrément musicale avec des lignes de guitares mélodiques à souhait et chargées en sentiments. Après cette belle séquence émotion, la suite s’avère un peu plus complexe, car INGRAVED, malgré d’excellentes dispositions, a bien du mal à se sortir de ce cercle vicieux dans lequel il s’est engagé. Le style dans lequel ils prétendent exercer ne leur offre hélas que très peu de possibilités et sur la fin, le sentiment de passer à côté de quelque chose de plus grand encore point le bout de son nez. La production est certes impeccable, mais quoi de plus surprenant après un passage aux 16th Cellar Studios romains (FLESHGOD APOCALYSPE, MURDER THERAPY, SLAUGHTER DENIAL…) ? Au fil des minutes, le réservoir à carburant s’épuise inlassablement. Les structures alambiquées, agréablement surprenantes au début ne font plus leur petit effet. Par contre, niveau technicité, les transalpins restent impliqués jusqu’à la dernière seconde. La doublette vocale chant clair et chant Death garde son intensité tout du long et se terre même dans ses derniers retranchements sur certaines compositions dont « Kawaii » ou « Of A Promise Broken » sans pour autant faire preuve d’omniprésence. Visiblement, INGRAVED a le compas dans l’œil et parvient à équilibrer la balance sur certains sujets sensibles comme les breakdowns, la durée des compos, le nombre de solos, le dosage des samples. Nos amis jouent juste et avec cœur, ce qui rend un peu moins dérangeant leur tout relatif manque de créativité.
Ne vous fiez donc pas aux apparences, malgré un caractère japonais sur la pochette et une peinturlure de samouraï, cet Onryou ne vous emmènera pas à Tokyo mais plutôt à Göteborg. Avec ce deuxième opus globalement réussi, INGRAVED se montre attachant et nous fait une belle promesse pour l’avenir. Seul ce dernier nous dira si on a bien fait d’y croire.
Ajouté : Mercredi 06 Juillet 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Ingraved Website Hits: 9310
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