Comment ça ? Le docteur Delajoux, chirurgien attitré des stars, aurait massacré notre Johnny Hallyday national ? Il se serait plus comporté comme un garçon boucher que comme un gentleman à la Docteur Shepherd, alias Docteur Lopette (Grey’s Anatomy) ? Disons que ça aurait pu être pire : il aurait pu tomber entre les mains de DEVIANT SURGEONS. Ici, ça lacère et dépèce sec.
Vu la précision des riffs, il est fort à parier que nos Boulonnais ont bien leur diplôme mais que, faute de trouver une clinique prête à les accueillir, ils sont contraints pour le moment d’exercer à domicile et peuvent donc, à loisirs, se livrer à des pratiques que le serment d’Hippocrate réprouve.
Tout commence par une « Instrospection » particulièrement appétissante, instrumentale mêlant éléments symphoniques et riffs annonçant des guitares prêtent en découdre : car on ne fait pas de points de suture ici… Il faut que ça saigne. « Venomous Blasphemy » ne laisse pas de place au doute, même s’il sait s’aménager des breaks plus mélodiques, pour ne pas dire Prog jazzy, type Mathcore.
Le groupe se revendique d’influences allant de DYING FETUS à CANNIBAL CORPSE en passant par IMMOLATION et THE AMENTA. Les influences, auxquelles il faudra ajouter des touches Core ici ou là dans des parties groovy pour ne pas dire bondissantes, ont été digérées et régurgitées. Sans particulièrement chercher à imposer son originalité, il se dégage tout au long de ces neufs compos, un style DEVIANT SURGEONS ou tout au moins une ambiance, soutenue par la production, qui habite ce Venomous – The Demondome Symphony, qui n’est, somme toute, qu’une démo. Et ce, grâce à une réelle maîtrise tant au niveau de la rythmique que des leads. On regrettera juste que les vocaux de Vociferoce manquent un peu de puissance. Mais rien de suffisamment grave pour venir entraver la marche de nos Chirurgiens déviants. Et l’avantage avec ce type de chirurgie est que le patient est dans un tel état après être passé sur la table d’opération qu’il n’y a pas à se soucier de quelconques maladies nosocomiales. D’autant plus que toutes les amputations et ablations imaginables ont déjà été faites…