Voilà, il est né le divin enfant, le premier album né d’un nouveau venu de la scène danoise, j’ai nommé KARMA COMBOYS. Le label, par un patch promotionnel, annonce un combo qui serait issu d’une rencontre d’AC/DC et de LED ZEPPELIN, à la sauce danoise. Rien que cela !
La pochette augure d’un Rock n’Roll des beaux mecs, limite macho, chemise ouverte, avec le pouce sur la boucle du ceinturon, avec des porte-grigris un peu partout. Alors les filles, gare à votre pedigree !
L’album s’ouvre sur un medley d’ondes radiophoniques, qui a un air de déjà entendu. Pas original en soi.
On passe bien vite au titre « Bad TV », et là on se dit que les gaillards ont le feu aux fesses, au propre comme au figuré, un incendie ayant ravagé le Nordvest studio au Danemark, en début d’enregistrement de l’album Shake It!. Il a fallu au combo plier bagages et terminer dans un autre endroit. Quand on sait aussi, que KARMA COWBOYS a ouvert en novembre 2009 pour DEEP PURPLE, avec « Smoke On The Water » à la set-list, on se dit que ce groupe va finir par s’immoler par le feu si la poisse s’en mêle. On est donc sur une rythmique de braises, et ça me plaît bien. « Bad TV » annonce en effet ce rock très acédécien proclamé par la promotion. La voix du frontman, Thomas Carlsen, est en phase avec le jeu direct et swinguant de Morten Lundsgaard, à la guitare.
« Shine On Tomorrow » nous entraîne vers un air mid tempo sur lequel se pose la voix de Thomas, poignante et planante : une belle réussite.
Le titre éponyme « Shake It », après une intro hachée menu par la guitare et une rythmique saccadée à souhait, laisse la place à un refrain accrocheur et un soli qui complète bien le tableau.
Avec « Slammed Shut », l’album explore une autre facette, celle du rock sudiste, confirmée par le titre suivant « Crazy Woman », avec l’harmonica à l’honneur qui donne ici une teinte tonique et sauvage à la prestation du combo.
« Shooting Star » plante un décor plus psychédélique, avec un chant plus aérien, et un jeu de guitare plus léger, délicat. « Chant N°1 » vous fait faire un bout chemin dans une ambiance acoustique avec tambourin, ambiance feu de camp, avec danse tribale pour chasser les mauvais esprits.
Les amateurs de bon vieux Rock n’ Roll des 70’s vont se régaler avec « Keen On Gasoline » jeu dépouillé, mais qui va à l’essentiel. On sent bien l’essence, les cheveux au vent, sur la route des grands espaces de l’ouest américain.
« Why did you » permet à Thomas Carlsen de pousser sa voix, de manifester de la hargne dans son chant, le morceau s’y prêtant, la section rythmique avec Nikolaj Storr (basse) et Jakob Ronlov (batterie) fait un bon bouleau.
« Wishing Well » paraît nous embarquer dans l’ambiance du bayou, avec une voix plus chaude et une belle ligne mélodique, mais dans les marécages vous allez vous faire gagner par une guitare qui prend l’allure d’un piranha. Dans ce morceau, KARMA COWBOYS souffle le froid et le feu.
« Take Me » clôt l’album sur un mid tempo, avec une voix qui se languit, modulant son registre, titre qui traduit une bonne osmose au sein du combo, sans être vecteur toutefois d’originalité, du groove au programme.
Je tiens à vous signaler qu’à l’écoute de cet album, j’ai à maintes fois pensé aux compatriotes de KARMA COWBOYS, à savoir SUPERCHARGER avec leur album Handgrenade Blues : on y retrouve les mêmes ingrédients cuisinés différemment, ambiance de road movie sur la légendaire route 66, au son du Rock et du Blues. Groupe à découvrir également dans les CD Reviews de votre webzine préféré !
En résumé, à la fin de l’écoute de Shake It !, j’ai eu l’impression d’être trompé sur la marchandise, la pochette annonçant un Rock n’ Roll du bon vieux temps à vous défriser, et taper du pied à en réveiller les locataires du dessous. Que nenni, en partie oui, mais le mid-tempo, avec harmonica, et tambourin ça casse un peu l’ambiance. Je comprends que l’on puisse être mitigé sur ce premier album, le choix du style est hésitant et pas assumé en tous les cas.
A l’écoute, l’ensemble n’est pas déplaisant, le line-up est efficace, mais on a cette impression de déjà vu, et depuis longtemps. Attendons le prochain opus pour constater le chemin emprunté, et découvrir une originalité dans les nouveaux titres proposés, originalité qui fait défaut aujourd’hui.