VIELIKAN (tn) - A Trapped Way For Wisdom (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2011
Pays : Tunisie
Genre : Doom Death Metal Progressif
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 64 Mins
A des années lumières de l’ambiance « club merd’ » et souks pour touristes, VIELIKAN vous propose de naviguer au cœur des fjords tunisiens et de traquer l’ours polaire sur les dunes sahariennes. Le voyage vous tente ? Alors oubliez la crème à bronzer et sortez les doudounes. Car dans la Tunisie de VIELIKAN, il fait froid, très froid même.
Premier album autoproduit et pas encore distribué à l’international, A Trapped Way For Wisdom a pour concept la lutte désespérée contre les tentations de la chair : « The Trap Is The Flesh In Any Of Its Forms », nous dit la chanson-titre. Chacun des 7 longs morceaux composant l’album est un énorme glaçon plongé dans un verre de boukha. Ainsi noyé et neutralisé par la glace, le délicieux breuvage local devient méconnaissable : textes 100% en anglais, aucun instrument folklorique, rien dans la musique de VIELIKAN, ne vient trahir ses origines méditerranéennes. Un choix artistique qui lui évite tout risque de sombrer dans le kitsch mais réduit considérablement ses chances de se distinguer. Son Doom Death Progressif s’inscrit en effet dans la grande tradition nordique. On pense fréquemment aux morceaux les plus sombres d’OPETH, et plus rarement à GOJIRA, comme par exemple vers la septième minute de A Shelter Of Flesh In The Void ; sans jamais franchir les limites du plagiat. Les influences sont bien présentes mais VIELIKAN les exploite intelligemment pour construire son propre style: austère, pesant, glacial, complexe et désespéré.
Techniquement c’est plutôt bon. La production s’avère plus qu’honnête pour du fait-maison et permet à chaque musicien de s’exprimer pleinement, ce dont-ils ne se privent pas: vocaux Death impeccables, grande variété de jeu du bassiste (quasi jazz sur certaines parties) et du batteur, même si ce dernier semble parfois s‘emmêler un tantinet les pinceaux. Les textures créées par les guitares ont bénéficié d’un soin particulier (notamment sur les passages atmosphériques), bien que le jeu en lui-même ne puisse rivaliser avec celui d‘un Mickael Ackerfeldt. Pas de grande virtuosité donc mais un énorme travail sur des compositions riches et longues... Trop longues ? On ne peut pas dire que la musique de VIELIKAN soit répétitive. Chaque morceau comporte un grand nombre de thèmes bien agencés et une alternance de phases calmes et violentes. Ils manquent toutefois de passages récréatifs : un gros riff surpuissant qui donne envie de headbanger, quelques lignes de chant clair, un beau solo… sur une chanson de 10 minutes, ça permet de respirer. Ces éléments sont présents (sauf la voix claire) mais distribués avec trop de parcimonie pour que l’auditeur puisse s’approprier et distinguer les morceaux avant un certain nombre d’écoutes.
Exigeant avec lui-même, VIELIKAN l’est aussi avec son public. Peut-on vraiment le lui reprocher ?
Ajouté : Lundi 04 Avril 2011 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Vielikan Website Hits: 8820
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