WAR FROM A HARLOTS MOUTH / BURNING SKIES (de/uk) - Split (2010)
Label : Lifeforce Records
Sortie du Scud : 5 juillet 2010
Pays : Allemagne / Royaume-Uni
Genre : Grind / Deathcore
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 16 Mins
Avant de démarrer, sachez qu’il n’y a rien de plus dérangeant que de chroniquer un split. La configuration de ces disques nous imposent de désigner un groupe qui prendra le dessus sur l’autre et ce, en dépit de cette facette démago qui veut nous faire dire qu’un split part toujours sur des bases saines des ententes cordiales entre musiciens fraternels. Je n’en suis pas si sûr. Qui plus est, ce ne sont pas deux obscures formations de Black Metal guatémaltèques qui se tirent la bourre sur un unique opus mais deux des groupes les plus réputés dans leur spécialité. Les allemands de WAR FROM A HARLOTS MOUTH d’un côté qui rencontrent les anglais de BURNING SKIES de l’autre. Autrement dit, des intellos teutons binoclards, adeptes du Mathcore à tendances Jazzy et Grind qui ont décidé de se mettre une race avec des petits Deathcoreux anglais méchés et éméchés, mais seulement à partir du jeudi soir, comme la coutume étudiante le veut de l’autre côté de la Manche. Un choc des titans qui tournera court, puisqu’il s’achèvera par K.O au bout de seize minutes…
WAR FROM A HARLOTS MOUTH
Les allemands ont la lourde charge d’ouvrir le bal. Et ils le font sur une cadence très lourde et aussi pathétique qu’antipathique. « The Shape Of Nothing To Come » porte plutôt bien son nom puisqu’il ne ressemble pas à grand-chose mais tente quand même péniblement de se dessiner une silhouette élancée avec des breakdowns soignés mais franchement incompréhensibles pour un morceau de deux minutes. « Monolith », emprunte les mêmes défauts à son prédécesseur. Une entrée en matière violente mais brouillonne et un final à la lenteur désarmante de flegmatisme et de simplicité. « Omega » rattrapera timidement le niveau, en se montrant de loin la plus incisive et la plus directe des compos. Une piste convaincante en dépit de son rythme toujours incroyablement lent et pénible à assumer pour un groupe qui ravageait tout sur son passage, il y’a encore deux ans avec In Shoals. Pour en finir avec cette prestation hautement mitigée, WAR FROM A HARLOTS MOUTH reprend le désormais mythique « RKD » de son homologue anglais. Un morceau qui a évidement beaucoup moins d’allure et de punch que l’originale. A l’aube d’un nouvel album dont la chronique arrivera incessamment sous peu, les allemands me font une grosse frayeur avec pas mal d’hésitations, une reprise prétentieuse et surtout, beaucoup moins de mordant que BURNING SKIES. (4/10)
BURNING SKIES
A l’arrivée de « Precision Crippling », c’est le jour qui succède à la nuit. BURNING SKIES explose littéralement les tympans de ses auditeurs avec son Deathcore atomique, très anglais soit-dit en passant. A côté, WAR FROM A HARLOTS MOUTH passe pour des pupilles qui se font méchamment taper sur les doigts. Dans la droite lignée de Greed.Filth.Abuse.Corruption, les rosbifs réussissent là où les allemands ont échoué : dans l’efficacité ! Ce n’est peut-être pas la musique la plus raffinée qui soit, mais bon sang, quelle énergie ! C’en est à réveiller les morts. C’est exactement ce qu’on attendait des deux groupes et de cette « battle » qui aura vite fait de désigner son vainqueur. Seul bémol, la reprise du « Fighting Dwarves With Keytars » de WAR FROM A HARLOTS MOUTH cette fois-ci, qui montre un BURNING SKIES pas forcément à l’aise avec le Mathcore. A leur décharge, il est clair que pour les samples Lounge d’ascenseur, les solos de saxophone et les « wouhou ! » dans leurs morceaux, les allemands sont imbattables. Une performance légèrement axée Grind, néanmoins digne du standing du groupe. 7/10.
C’est donc un split en demi-teinte que nous offre ces deux pionniers du Deathcore / Mathcore européen. On aura la grande surprise de découvrir un WAR FROM A HARLOTS MOUTH à côté de ses pompes se faire enfoncer par un BURNING SKIES laconique mais qui a boxé dans sa catégorie. Pour ce qui est de « Trife Life », la composition commune inédite qui, sur le papier, à tous les arguments pour nous donner le sourire, c’est juste une insulte à la réputation de ces deux groupes qui ont voulu entrer dans un délire « Trip-Hop Beatbox » affligeant de nullité / inutilité et qui n’aura fait rire qu’eux. Quant à nous, on a de quoi tirer la gueule…
Ajouté : Mardi 08 Mars 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Burning Skies Website Hits: 10410
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