PATHFINDER (pl) - Beyond The Space, Beyond The Time (2010)
Label : GM Records
Sortie du Scud : septembre 2010
Pays : Pologne
Genre : Power Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 71 Mins
En 1997, un petit groupe italien, inconnu au bataillon, dénommé RHAPSODY, bouleverse à sa façon le monde du Metal. Si à l’époque les fans et les critiques se retrouvent divisés en deux catégories, ceux qui adhèrent et ceux qui en rient, il faut bien admettre aujourd’hui que le combo de Luca Turilli et son « Hollywood Metal » ont fait des émules.
Rien ne dit, cependant, que les Polonais de PATHFINDER s’auto-déclarent enfants légitimes de RHAPSODY. C’est qu’il en faut de la persévérance et du talent, quand on vient de Pologne et qu’on ne pratique pas un Death Metal brutal, pour parvenir à enregistrer un disque. Car quelque part, PATHFINDER a du mérite. Au premier abord, les références paraissent lourdes et évidentes (RHAPSODY donc, KAMELOT, STRATOVARIUS, etc.), les clichés sont légions et les excès ne se comptent même plus … Beyond The Space, Beyond The Time n’évite en rien les grosses ficelles du genre. A la première écoute, celui qui s’abreuve régulièrement d’un Symphony Of Enchanted Lands ou d’un Episode de la grande époque n’y trouvera rien de forcément nouveau. Et pourtant, et pourtant …
Oui, chez PATHFINDER, ça va vite, ça joue (très) bien, ça envoie des cris surhumains pas franchement indispensables (« All The Mornings Of The World », « The Lord Of Wolves »), ça donne dans la chevauchée épique ultimement orchestrée, ça frôle les plans cul-cul-la-praline avec des duos homme/femme (« Undiscovered Dreams ») qu’un KAMELOT pourrait pondre en 3 secondes, ça envoie des chœurs sublimes, ça joue grossièrement sur le combat entre le Bien et le Mal (« The Demons Awaken »), etc etc … Alors, non, c’est clair, PATHFINDER et son opus ne se contentent pas d’utiliser à outrance les habituels clés du Power mélodique démesuré. Ils les pulvérisent ! Mais c’est exactement ce qui fait le charme de Beyond The Space, Beyond The Time. Avouons-le sans honte, cette manière exagérée de mettre à jour le dictionnaire du Metalleux en armure a quelque chose de séduisant.
Voilà tout à fait le genre d’albums qui se serait affreusement rétamé sans une interprétation parfaite. Mis à part, certes, un chanteur (Simon Kostro) qui en fait un peu trop (mais n’est ce pas le but ?!!!) et ne convainc guère dans le registre plus « Black », le reste impose le respect : oui, Arkadiusz E. Ruth (basse), Karol Mania (guitares), Gunsen (guitares), Kamil Ruth (batterie), et Slavomir Belak (claviers) jouent comme des Dieux. Dans le genre, voilà bien longtemps qu’on n’a pas fait mieux. PATHFINDER présente un niveau technique très élevé, son leader bassiste en tête (« The Lord Of Wolves »). Après, le groupe sait aussi jouer de ses … relations, puisque les invités n’ont rien d’inconnu : Matias Kupiainen (STRATOVARIUS) tape le solo de gratte sur « Pathway To The Moon », Bob Katsionis (clavier de FIREWIND) intervient sur le titre éponyme. Et Agata Lejba-Migdalska soutient régulièrement Kostro pour ajouter au tout ce côté opéra et grandiose que le Power symphonique exige. De tous les guests présents, c’est son rôle à elle qu’il faut souligner, car essentiel. Cette chanteuse fait partie intégrante du style PATHFINDER, à l’inverse d’interventions extérieures dispensables.
En plus, PATHFINDER, à l’image d’un SYMPHONY X il y a quelques années, n’hésite pas à reprendre les trames d’œuvres de Grands Compositeurs (Majuscules de rigueur, s’il vous plaît), pour se les approprier et donner dans le Metal lourd. Ici c’est Ludwig Van Beethoven qui est à l’honneur avec « Pathway To The Moon ». Ajoutez à cela des hymnes avec des refrains parfaits, accrocheurs tout comme il faut, et le tour est joué : « Sons Of Immortal Fire », « Stardust », « All The Mornings Of The World », bref, n’en jetez plus, les chevaux sont prêts, les épées aiguisées, et les vilains dragons n’ont qu’à bien se tenir.
Et puis, pour tout vous dire, PATHFINDER apporte, avec son Beyond The Space, Beyond The Time, ce que RHAPSODY (OF FIRE) est incapable de nous pondre depuis des lustres. Rien que pour ça, l’album vaut le détour. Sans compter que PATHFINDER, ça évoque forcément ce film avec Karl Urban. Et vous le croirez ou pas, dans ce film de Vikings sanguinaires, on se bat à grands coups d’épée, sans aucune pitié …
Ajouté : Lundi 07 Mars 2011 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Pathfinder Website Hits: 9854
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