STRATOVARIUS (fi) - Elysium (2011)
Label : Edel
Sortie du Scud : 12 janvier 2011
Pays : Finlande
Genre : Speed Metal
Type : Album
Playtime : Titres - 56 Mins
S'il est un disque important dans la carrière de STRATOVARIUS, ce doit être celui-là ! Reparti de (presque rien) il y a deux ans avec Polaris, le groupe aborde la une phase critique de sa nouvelle ère, le deuxième album, celui de la confirmation. Après un premier essai mi-figue mi-raisin, gageons que celui-ci saura nous rassurer davantage.
On espère secrètement un album plus compact et complet, solide comme à la belle époque, mais sans perdre le vent de fraîcheur qui a sauvé le groupe de la fin et l'album précédent de l'échec. En effet, la démocratisation de l'écriture, autrefois seul apanage de Tolkki, et voulue par le groupe sous la houlette des anciens, avait tendance à éparpiller un peu la musique du groupe sur Polaris.
Elysium s'annonce un peu plus homogène au niveau du style, sans pour autant se montrer très régulier sur la qualité.
Si "Darkest Hours", le single de ce treizième album met la barre assez haut d'emblée avec son atmosphère sombre et son refrain inspiré, certains titres aux mélodies prémâchées s'avèrent agaçantes. C'est le cas pour "The Game Never Ends", qu'on croirait venu tout droit des sessions d'Infinite, où le thème joyeux, le texte fade et les choeurs à gogo donnent envie de zapper, malgré un beau solo de Jens Johansson. "Event Horizon" est le morceau le plus speed du disque, sans grande originalité il sauve néanmoins la mise grâce à une démonstration instrumentale de haute volée. Dans le rayon des titres speed traditionnels, notons aussi "Under Flaming Skies", qui sonne comme du KOTIPELTO, avec son chant plus grave et ses nappes d'orgue, et surprend par ses touches arabisantes, et l'excellent "Infernal Maze" qui après une intro indigeste, se révèle imparable, notamment par des lignes vocales impeccables.
Timo opère d'ailleurs une mue bienvenue, nombres de titres lui permettant d'évoluer un octave en dessous de ses prouesses d'autrefois, impossible à rééditer aujourd'hui. Il use toujours de cette fameuse voix de tête mais de manière moins systématique et plus intelligente compte tenu de ses capacités actuelles. On reconnaît toutefois la marque de fabrique sans difficulté, que les fans se rassurent... Elysium compte aussi quelques morceaux plus posés, plus lourds, comme "Fairness Justified" qui ne brille pas par son originalité mais illustre une certaine variété au niveau de la composition. "Lifetime in A Moment", est dans la même veine, accompagné par une basse omniprésente. "Move The Mountain", power-ballade assez inhabituelle, loin des habituelles incartades acoustiques ("Forever", "A Drop in the Ocean"...), ne se révèle pas transcendante et Timo Kotipelto pas franchement irréprochable, surtout à la fin...
Le vrai défi de cet album reste le titre éponyme, le plus long de la discographie de STRATOVARIUS, qui en contient pourtant quelques-uns, de "Visions (Southern Cross)" à "Destiny" en passant par "Infinity" ou "Elements", tous portant curieusement le nom de l'album sur lequel ils apparaissent. On a ici quelque chose d'épique, assez bien écrit mais aussi déstructuré, manquant sensiblement de liant et de cohérence. Une grosse compo à tiroirs, avec une alternance salvatrice de passages speed, atmosphériques, acoustiques, des mélodies très alléchantes et des soli de bonne facture. Mais sans réel fil rouge et manquant un peu de fond. Cela reste le titre le plus travaillé du cd, les paroles sont au-dessus du niveau global du disque qui comporte quand-même des perles de platitude, et on sent même de l'émotion. Timo chante très bien dans un registre différent. Mattias Kupianen enrobe le tout de riffs incisifs et de soli aériens - comme celui qui conclut -, et on sort satisfait de l'écoute de cette pièce de presque 20 minutes et de cet opus en général.
A la reconquête d'un public lassé par les frasques des dernières années, STRATOVARIUS est clairement en passe de remplir son objectif. L'expérience et le talent ne se contestent pas, encore fallait-il les allier convenablement et intelligemment pour ne pas tomber aux oubliettes, c'est chose faite, certes sans grand éclat, mais avec une force nouvelle et une motivation palpable. Et on ne s'en plaindra pas, loin de là.
Ajouté : Jeudi 03 Mars 2011 Chroniqueur : JB Score : Lien en relation: Stratovarius Website Hits: 9446
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