DAGOBA (FRA) - Poseidon (2010)
Label : XIII Bis Records
Sortie du Scud : 30 août 2010
Pays : France
Genre : Metal moderne
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 43 Mins
Bon OK, je ne suis sans doute pas le mieux placé pour chroniquer le dernier DAGOBA. Je n’en ai jamais été fan, je ne le serai sans doute jamais, mais l’ignorance n’empêche pas l’objectivité.
Et par extension, l’inverse s’établit donc comme postulat. Je suis sans doute le mieux placé pour chroniquer le dernier DAGOBA.
Cinquième album pour nos (plus si petits) français, et celui de la confirmation. Le quatuor a maintenant une stature internationale et personne ne peut le nier. Leur réputation a depuis longtemps franchi les frontières de notre (plus si bel) hexagone, et ça n’est pas ce Poseidon qui va inverser la tendance.
Alors quid de ce nouvel effort ? DAGOBA reprend les choses là ou Face The Colossus les avait laissées, la puissance en plus et les hésitations en moins.
Lorsque l’on n’a pas inventé la poudre, il faut alors la faire parler. Ce que font relativement bien les quatre compères sur Poseidon. Après une intro maritime à souhait (ceux qui n’auront pas compris que le concept tourne autour de la mer en regardant la pochette et en lisant le titre sont priés de retourner à la case départ sans toucher les francs vingt mille), on tombe directement dans le vif du sujet, ou le récif des eaux déchaînées comme vous préférez.
Et justement, à propos de récif, « Dead Lion Reef » en est un sacré. Chant hurlé de la proue, batterie qui fouette les rameurs avec vigueur, guitares qui soufflent la tempête, c’est un grain inévitable qui vous prend à la gorge sans prévenir.
On enfonce la rame avec « Columnae », toujours aussi sauvage, et la vitesse de croisière est donc établie. Poseidon sera cataclysmique ou ne sera pas.
Constamment à cheval entre l’énormité de son de MESHUGGAH et les variations de l’école nordique de Göteborg, DAGOBA se fraye un chemin entre la brutalité totale et le sadisme musical interférent, avec toutefois quelques nuances qu’il convient de pointer du doigt. « Degree Zero » se la joue « refrain à la Killswitch Engage », avec un chant clair mais un tantinet râpeux, tandis que « Black Smokers (752° Farenheit) » s’essaie à l’hymne core qui sera bien vite repris à l’unisson en concert.
La fin de l’album est en roue libre, avec un navire qui vogue contre vents et marées, déployant ses armes les plus performantes, avec toutefois un petit plus pour « Waves Of Doom », le genre de manifestation naturelle que l’on a pas vraiment envie de croiser. Surpuissante de bout en bout, avec un Franky qui envoie tout valser sur son passage, double grosse caisse hyperactive aidant, c’est l’hallali des sirènes vierges qui en perdent leur pucelage.
Alors oui, puissant, c’est indéniable. Mais trop constant dans l’agression. C’est là que le bât blesse. Une fois de plus, la production, si elle est fantastique, a tendance à uniformiser un album qui n’en demandait pas tant. Si vous ajoutez à cela un chant détonnant mais fort linéaire et une batterie triggée à la limite du supportable, on se dit que finalement, 43 minutes, c’est bien assez. Et cette durée réduite permet au groupe de rester dans la zone de non lassitude.
Alors oui, Poseidon est bon, très même. Il rivalise sans peine avec des sorties internationales dont l’étranger se gargarise.
Si vous êtes fans de DAGOBA, vous savez ce qui vous reste à faire, d’ailleurs, vous ne lirez même pas cette chronique.
Si vous ne l’êtes pas, il est temps de jeter une oreille à Poseidon.
Ajouté : Lundi 04 Octobre 2010 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Dagoba Website Hits: 11716
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