Juste quelques mois avant que je n’entre en CP, en septembre 1980, se produisit un événement beaucoup plus marquant qui allait changer la face du Metal pour des décennies : la sortie du premier album d’IRON MAIDEN qui allait devenir un monstre sacré musical. Seulement, à cette époque, le groupe ne le savait pas encore. Certes son leader, Steve Harris, avait de grandes ambitions pour son groupe, mais de là à imaginer la démesure que cela allait prendre, personne n’aurait pu prévoir un tel succès. Mais cela n’est pas le fruit du hasard. Il y a eu beaucoup de travail, c’est certain, mais il y a aussi beaucoup de talent derrière un tel succès. Un talent que l’on sent dés ce premier album. Certes, le son est très rugueux, vieillot. Pourtant, on sent quelque chose, un charisme, une aura singulière que d’autres albums n’ont pas. Même si on peut considérer que The Number Of The Beast est le point de départ du MAIDEN que l’on connaît, de par les compositions, le son et l’arrivée de Bruce Dickinson, Iron Maiden propose quand même tous les ingrédients qui feront la renommée du groupe. « Prowler », malgré son riff de guitare rythmique assez pauvre et minimal au début offre déjà un pont intéressant qui montre tout de suite que le groupe ne veut pas proposer des morceaux linéaires, comme cela peut être le cas à cette époque. Il faut quand même noter que cet album contient deux hymnes que le groupe continue de jouer dans les stades à l’heure actuelle : « Running Free » et « Iron Maiden », deux titres simples mais qui déchainent toujours autant les passions. Même si ce sont des titres assez pauvres en comparaison de la longue production du combo, on ne peut leur nier leur caractère hautement fédérateur. Et comment passer à côté d’un des meilleurs titres de MAIDEN : « Phantom Of The Opera » ? Déjà, leurs influences étaient clairement orientées vers la littérature, le cinéma… la culture. Mais au-delà de ça, c’est tout le talent de Steve Harris pour composer de longues pièces monumentales et lorgnant vers la sphère progressive que l’on perçoit. Malheureusement, ce titre ne pouvait pas prendre toute la mesure de ce qu’il était avec la limitation due à la voix de Paul Di Anno. Fort heureusement pour nous, le Live After Death lui redonna ses lettres de noblesse. Je soulignerai quand même le courage du groupe pour avoir osé mettre deux titres relativement calmes, du moins dans leur première approche, sur huit titres qui composent l’album. Pour un premier disque, cela pouvait ne pas passer. « Remember Tomorrow » est un bon titre, même s’il n’est pas resté dans les annales tandis que « Strange World » est trop long pour ce qu’il proposer. « Transylvania » est une bonne instrumentale qui a quand même été reprise en ouverture des concerts de la tournée Somewhere Back In Time, lorsque le public attendait l’arrivée du groupe sur scène. Comme quoi, les vieilles recettes ne sont pas forcément démodées.
Iron Maiden n’est certainement pas le meilleur album du groupe. Il n’a pas encore acquis toute sa maturité. Mais, quel premier album quand même !

Discographie Complète de IRON MAIDEN :
Iron Maiden (Album - 1980), Killers (Album - 1981), The Number Of The Beast (Album - 1982), Piece Of Mind (Album - 1983), Powerslave (Album - 1984), Live After Death (Live - 1985), Somewhere In Time (Album - 1986), Seventh Son of a Seventh Son (Album - 1988), No Prayer For The Dying (Album - 1990), Fear Of The Dark (Album - 1992), A Real Live Dead One (Live - 1993), The X Factor (Album - 1995), Virtual XI (Album - 1998), Brave New World (Album - 2000), Dance Of Death (Album - 2003), Death On The Road (Live - 2005), An All-Star Salute To Iron Maiden (Tribute - 2005), A Matter Of Life And Death (Album - 2006), Flight 666 (Album - 2009), The Final Frontier (Album - 2010), The Book Of Souls (Album - 2015)