SCARVE (FRA) - Dirk Verbeuren et Pierrick Valence (Mars-2002)
SCARVE vient de sortir (03.2002) un nouvel album "Luminiferous", l'occasion de réaliser une interview d'une des valeurs montantes de la scène metal actuelle. Interview réalisé avec Dirk Verbeuren (batterie) et Pierrick Valence (chant).
Line-up : Guillaume Bideau (chant), Pierrick Valence (chant), Patrick Martin (guitare), Loic Colin (basse), Sylvain Coudret (guitare), Dirk Verbeuren (batterie).
Discographie : Translucence (Album - 2000), Luminiferous (Album - 2002)
Metal-Impact. Pour ceux qui ne connaissent pas encore SCARVE, peux-tu me faire une biographie du groupe.
Dirk. Le groupe a été formé fin 93, début 94 par Patrick Martin et moi-même. Le groupe a subi divers changement de musicien que j'évoquerais au fur et à mesure.
En 94, on enregistré une première démo seulement quelques mois après la formation du groupe grâce à un plan studio gratos.
En 96, on a fait un mini cd qui marque l'arrivée de Sylvain Coudret qui est toujours dans le groupe. Ce mini a été produit avec l'aide de Bruno Donini (Ndlr: Ce dernier a entre autres travaillé avec Loudblast) à Bruxelles. On a distribué ce mini dans l'underground, on a eu quelques contacts et de bonnes réactions.
Ensuite, on a eu une phase assez difficile, un an après la sortie du cd, Thunder Productions qui n'existe plus nous a signés mais on a jamais eus de contrat. On n'a pas vraiment eu de galère avec eux mais on était en train de préparer un album et il a fallu recommencer à chercher un label...
Ce qui c'est fait avec Furtive courant 98. Pour ce label, on a enregistré "Translucence", Guillaume Bideau est arrivé à ce moment là. L'album est sorti début 2000 partout en Europe par le biais de War Music mais aussi à petite échelle aux Etats Unis et au Canada.
On a continué à galérer car cette fois ci c'est le distributeur qui s'est cassé la gueule entraînant une distribution moyenne.
En 2001, on a enregistré "Luminiferous" puis on a signé chez Listenable Records et Pierrick Valence...
Pierrick. Salut [Rires].
Dirk. ... a remplacé au chant Alain Germonville (qui est d'ailleurs le frangin de Patrick de Mortuary).
Loic Colin est arrivé peu après l'enregistrement de l'album, c'est donc Sylvain qui a joué la basse. Le disque est sorti il y a deux jours (Ndlr : Interview réalisée le 09/03/02) dans de nombreux pays car Listenable bénéficie d'une très bonne distribution.
MI. Dirk, tu as un peu répondu à ma deuxième question mais la signature chez Listenable c'est pour une meilleure promo ?
Dirk. Absolument, disons que Furtive était un jeune label, ils se sont formés quasiment en même temps qu'ils nous signaient. Ils n'avaient aucune expérience de la scène Metal même s'ils nous ont beaucoup aidé, ensuite ils ont évolué, leurs politiques à un peu changé et nous... nous cherchions autre chose. Listenable s'était déjà intéressé à nous à l'époque de "Translucence", c'est un bon label, cela correspondait bien à notre style.
MI. Quelles sont vos méthodes de compositions ?
Pierrick. Jusqu'à présent c'était Dirk qui faisait les paroles, pour la musique c'est Sylvain et Pat, Dirk s'y colle aussi quelques fois en prenant une guitare.
Je pense que dans le futur plus de membre du groupe vont s'investir dans le processus de compositions notamment Loic et moi car je suis aussi guitariste.
Ca va être beaucoup plus un travail de groupe, d'autant plus que je me sens bien partir dans le "trip" paroles. Je vais essayer de me mettre dans l'état d'esprit SCARVE car au niveau paroles c'est vraiment barré.
Dirk. On a une méthode de composition assez classique, on part souvent sur des guitares en "répét", dans le passé c'était batterie/guitare, nous répétions souvent à trois.
En fait, depuis "Translucence" on travaille beaucoup avec des démos qui nous permettent de faire de la préproduction, d'essayer diverses choses pour qu'en arrivant en studio on soit mieux préparé.
Pierrick. D'après ce que j'ai compris ça a l'air vachement compliqué de composé avec SCARVE !
Dirk. (Rires)
Pierrick. Ils sont tellement perfectionnistes qu'avant d'arriver aux morceaux finis, on va encore en baver.
MI. Comment définiriez-vous votre style musical et si vous deviez le comparer ?
Pierrick. Souvent on nous compare à Strapping Young Lad mais ça ne nous fait pas vraiment chier parce que SYL est un groupe qu'on adore tous et c'est une putain de référence.
Dirk. Il est vrai que certaines parties de chant peuvent y faire penser.
Pierrick. Pour répondre à ta question de façon plus simple c'est un peu du SYL version death (même si la comparaison n'est pas toujours justifiée).
Le fait qu'on ait le même producteur incite les gens à dire que nous avons un peu le même son ce qui n'est pas vrai. Daniel (Bergstrand, le producteur) a tellement de personnalité que lorsque tu écoutes Darkane, SYL, Messhugah c'est complètement différent.
Dirk. En fait, à notre niveau les gens ont besoin de nous comparer pour pouvoir nous situer. En ce moment ça ne me dérange pas du tout qu'on nous compare à des groupes comme SYL où autres mais j'espère que dans le futur on nous reconnaîtra en tant que SCARVE.
Je pense que nous développons une personnalité assez forte pour y arriver.
Je réécoutais "City" il y a quelques jours, ça me faisait penser à Fear Factory du fait de l'utilisation des voix claires, des samples mais personnes n'a jamais compare ces deux groupes...
MI. Dirk, tu joues dans de nombreux groupes, cela ne risque t-il pas de déstabilisé Scarve ?
Dirk. Il n'y a jamais vraiment eu de gros problèmes, sauf une fois ou deux mais c'était mineur.
Je pars du principe que Scarve est mon projet principal et les autres groupes sont au courant. J'écoute tellement de choses différentes qu'au fur et à mesure que j'avançais on me demandait de jouer par-ci, par-là que j'ai toujours dit oui. J'ai joué avec Artsonic, je joue dans Mortuary, Headline, dans un groupe de black, Stenval et aussi avec Manu Livertout. Pour le moment c'est largement faisable. Les choses sont bien définis.
MI. Priorité à Scarve.
Dirk. Oui, mais je m'investis partout à fond.
MI. On en a déjà un peu parlé, pourquoi êtes vous retourné chez Daniel Bergstrand. Pour la qualité du studio, le son ?
Dirk. C'est un peu tout cela à la fois. A la base on a été à l'étranger car au moment de prendre cette décision il n'y avait rien d'intéressant en France.
Par la suite il y a eu le LB Lab qui s'est monté ainsi que d'autre studio comme celui qui se fait actuellement par notre ingénieur de son Alain Leroy et Stéphane May. On a bossé avec Bruno Donini et Bruno Objoie pour "Six Tears Of Sorrow" en 96 et après ils ont arrêtés de faire du son.
Notre ambition a toujours été de produire des albums qui ne soient pas bon uniquement en France mais bon partout. On est vite arrivé à la conclusion que si on n'allait pas à l'étranger on ne s'en sortirait pas.
Pierrick. Quand tu as la possibilité de bosser avec Bergstrand et qu'en plus il apprécie ta musique tu fonces.
Dirk. On a choisi Daniel parce qu'il était disponible et on s'est aussi rendu compte qu'il a une façon artistique de bosser le groupe, il s'implique à fond, il essaye de créer une personnalité pour chacun de nous. On aime sa capacité à se diversifier. On arrive chez lui avec des idées, de la musique et lui trouve le compromis idéal entre sa façon de voir les choses et la notre.
MI. Seriez-vous intéressé d'être produit par Devin Townsend (chanteur de Strapping Young Lad) ?
Dirk. Artistiquement c'est clair, je pense que Townsend est un des meilleurs. Il suffit d'écouter la variété de ces albums, c'est monstrueux, il faut oser car commercialement ce qu'il fait c'est du suicide.
Pierrick. La première fois que j'ai écoutée, je suis resté scotché.
Dirk. Je respecte énormément un mec comme ça, qu'il ai les couilles de sortir ces disques, passer d'un death post-moderne à un album beaucoup plus atmosphérique. Cannibal Corpse ose ce même genre de truc demain, ils sont morts. Pour revenir plus précisément à ta question, le problème c'est qu'on nous assimile déjà à SYL alors Devin Townsend aux manettes imagine, ce que les gens diraient. En tout cas si Devin nous passe un coup de fil, c'est sur que la réflexion ne sera pas longue. Pour le prochain album, il y a de grandes chances que ce soit avec Daniel parce qu'on n'a peut-être pas encore été jusqu'au fond des choses avec lui.
Pierrick. On arrive à un stade où tout est stéréotypé, on essaye donc de se démarquer.
MI. Qu'attendez-vous d'un webzine ? Je te laisse conclure la dessus.
Dirk. Je pense qu'un webzine est intéressant par sa façon de travailler, il y en a plusieurs qui sont bon, je voudrais en citer un car je ne connais pas encore Metal Impact (ndlr: interview réalisée deux jour avant la mise en ligne du site), c'est Violent Solutions car ils ne font aucune discrimination de style, de nationalité des groupes.
Ce que j'attends vraiment d'un webzine, c'est que celui-ci soit diversifié. Si tu prends un mag comme Rock Hard, il parle de beaucoup de groupes, les mettent tous au même niveau, ça c'est cool, ce qui n'est pas le cas d'autres magazines.
Je vais te donner l'explication, si tu prends Hard Rock Mag et la rubrique "Black, Doom et ses amis", je trouve cela réducteur. C'est limite dégradant pour ceux qui pratiquent ce style de Metal. Ce n'est pas non plus en casant les groupes français dans un coin qu'on arrivera à se faire respecter. Un webzine doit être ouvert.
Good luck pour Metal Impact...
Ajouté : Samedi 09 Mars 2002 Intervieweur : Lord Natas Lien en relation: Scarve Website Hits: 25228
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