En premier lieu et pour mieux vous servir j'ai taché de rentrer dans cet album de manière très approfondie. Allant même jusqu'à descendre à une époque pas si lointaine que cela où la formation se faisait encore appeler MORAVIA. À cette période justement je trouvais que le sextette avait une capacité hors du commun à sortir du lot, mais tout ceci était gâché par un côté trop volage. En effet le combo s'accoquinait avec tous styles voulant bien lui ouvrir ses portes, et ce melting pot ne me convenait que très peu. N'étant pas du style à enterrer une formation dès sa première sortie, je redonne une chance à cette nouvelle livraison.
Ce que je constate en premier lieu c'est la plus grande qualité en terme de son. Le mixage est approprié et laisse la part belle à tous les intervenants exception faite du bassiste comme à peu près tout le temps dans le milieu Metal. Pour vous donnez un élément de comparaison la production se rapproche d'un WINTERSUN ou encore d'un CHILDREN OF BODOM. Le niveau technique de nos jeunes Finlandais est d'ailleurs tout simplement hallucinant et certains passages sont d'une remarquable mise en place. Un autre changement notoire est à remarquer, il s'agit de la voix du sieur Antti Lappalainen qui dans tous ses registres tente de nous parvenir plus agressive et plus, hum, juste. Ce qui, jusqu'à un certain point, me parait plus que réussi.
Nous voici donc arrivés à la moitié de cette chronique et que pouvons nous d'ores et déjà constater ?
Que le niveau technique tend vers la perfection, que le chant est plus conquérant, que les ingénieurs du son ont parfaitement exécuté leurs taches, que les références du groupe sont tout de même de haute volée et enfin que les trois premiers morceaux de cette galette sont des plus qu'agréables à glisser entre nos feuilles de choux.
Et alors quoi ?
Et bien qu'encore une fois ça pue l'interventionnisme du Label là dedans, où alors nos amis du Suomi ont perdu le fil de leur histoire pendant l'enregistrement. Les refrains deviennent de plus en plus aseptisés au fur et à mesure de l'avancée des pistes. « Brain Attack » gagne le pompon avec un passage mielleux, sirupeux et débordant de bonnes intentions. C'est l'apparition d'Alice au Pays des Merveilles en plein champs de bataille. Et la pauvre donzelle sans défense qui aurait du se faire tailler en pièces par les bucherons du nord se voit accueillie par l'hymne à la joie des monstres gentils, et oui c'est un paradis.
Où plutôt un Enfer pour le genre de type comme moi, et je crois que, malheureusement pour nos jeunes serviteurs, je ne suis pas le seul à penser comme cela.
Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, certains passages restent monstrueux de complexité, de rigueur musicale et d'intensité, mais plongés dans cette trop longue mélasse on en oublierait presque de les écouter.
En une phrase on pourrait alors écrire : « Quel gâchis de talent ! ».