RAM-ZET (no) - Neutralized (2009)
Label : Ascendance Records
Sortie du Scud : 12 octobre 2009
Pays : Norvège
Genre : Gothic / Black Metal avant-gardiste
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 60 Mins
Quel étrange spécimen que RAM-ZET ! Unique en son genre, ce groupe norvégien ferait meilleure figure conservé dans des bocaux emplis de formol entreposés au musée des sciences que dans les rayons des disquaires Metal. Déjà qu’ils font excellente figure chez les disquaires… c’est dire si ce six-têtes est absolument prodigieux. De mémoire, il n’y a qu’ARCTURUS à avoir provoqué en moi pareilles émules, depuis leur génial Sideshow Symphonies. Concernant, RAM-ZET, c’est une autre paire de manche puisque le combo n’a pas beaucoup de lignes sur son curriculum vitae. Trois petits albums dont le dernier, Intra en 2005 qui est parti aussi vite qu’il n’est arrivé suffisent à combler la rubrique biographie. Neutralized est donc le quatrième bébé de Zet, l’homme qui fonda en 1999 ce one-man band et de ses collègues.
La première partie de l’album est plutôt expéditive. Trois pistes, aucune n’excédant les 6 minutes, qui sont taillées au marteau et au burin dans un roc de granit rare. Dans un environnement encore et désespérément trop masculin, il est en effet rare de voir trois charmantes demoiselles partager la scène avec trois autres mâles dominants. Cette combinaison insolite à le mérite de déboucher, assez logiquement, sur un Metal à redondances gothiques, puisque les belles filles, tout le monde le sait, ça ne martèle pas les peaux comme des bœufs mais ça chante comme des princesses. Malgré de très beaux vocaux féminins donc, le feeling dégagé reste relativement viril puisque Zet effectue des riffs très intenses et agressifs dans un premier temps qui se changent en subtiles notes aériennes par la suite. L’homme semble demeurer la tête pensante de son projet et c’est souvent lui qui fait basculer un morceau dans une quelconque direction, grâce à ses guitares modulables mais aussi à sa voix singulièrement Black. Claviers et violons ne sont là que pour décorer mais quand toutes ces forces s’allient, le résultat en devient magistral, comme sur « 222 », peut-être la chanson la plus aboutie de leur carrière. Puis à partir d’« Addict », l’addition se corse. Les compositions doublent de durée et d’effets. Les passages planants et sensuels succèdent aux déchainements de violence pure, quasiment caractéristique du Black Metal symphonique quand on écoute les pianos « borgiens » de « God Don’t Forgive ». A côté RAM-ZET offre également des expérimentations beaucoup plus difficiles à comprendre telles « Beautiful Pain » et « Requiem » dont la longueur effrayante n’est pas un obstacle à l’inspiration, bien au contraire. Leur univers est dépourvu de toute lumière et le seul rayon de soleil à transpercer cette épaisse chape de plomb s’appelle créativité.
Encore et encore, Neutralized démultiplie les ambiances froides et complexes pour vous faire plonger dans son univers noir et fantomatique, sans âme qui vive. De ce point de vue, préparer l’auditeur à l’épreuve en le faisant glisser progressivement et en douceur dans ce monde inquiétant est une grande qualité que d’autres devraient exploiter avant de nous faire embarquer de force sur un navire troué. Pour le reste, le délire demeure trop torturé pour que mon analyse n’enfonce ses portes sans vergogne. Et comme je n’ai aucune compétence en psychiatrie…
Ajouté : Mercredi 05 Mai 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Ramzet Website Hits: 10302
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