HARTMANN (de) - III (2009)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 13 novembre 2009
Pays : Allemagne
Genre : Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 49 Mins
Artiste discret, talentueux et d'une gentillesse rare, Oliver Hartmann poursuit son petit bonhomme de chemin, suivi d’un œil attentif par ceux qui connaissent déjà son parcours, royalement ignoré par ceux pour qui son nom n’évoque rien du tout. Dire qu’Oliver Hartmann a roulé sa bosse relève de l’euphémisme. Après avoir été le chanteur du groupe de Metal progressif CENTERS, il a activement participé aux quatre premiers albums d’AT VANCE, dont le magistral Only Human (2002), avant de plier bagage et de se lancer dans SA carrière solo. Sans toutefois oublier d’apporter sa pierre aux édifices AVANTASIA, GENIUS et autres EMPTY TREMOR. Pour faire court, Oliver Hartmann n’a rien d’un débutant, et son talent n’a d’égal que sa modestie.
Si par le passé, ou via tous les projets où il joue les guest-stars, Oliver excelle dans le Power Metal mélodique, il a néanmoins choisi, pour lui-même, de laisser libre cours à sa passion pour le Rock en général, et le Blues Rock classieux en particulier. Sa voix, qui n’est pas sans rappeler par instants un certain David Coverdale (mais de façon moins directe qu’un Jorn Lande par exemple), chaude et éraillée, s’y prête à merveille. Son premier album, Into The Light (2005) avait frappé un grand coup. Puis Home (2007) a suivi. Et aujourd’hui, Oliver Hartmann et son groupe accouchent d’un troisième opus sobrement intitulé III.
Encore moins Hard que ses prédécesseurs, III est équitablement partagé entre titres Rock et ballades plutôt variées. Côté Rock, on note que les influences d’Hartmann sont puisées bien au-delà du Metal seul : « I Won’t Get Fooled Again » sent le Bob Seger à plein nez, tandis que le sensuel et groovy « From Outta Space » penche du côté d’AEROSMITH et Glenn Hughes. Hartmann vit avec son époque (« Right Here Right Now »), et parvient même à nous décrocher un sourire amusé sur l’entraînant « Lost In Havanna ».
Dans un registre plus calme, bien que les titres cités plus hauts ne débordent pas d’agressivité, vous l’avez compris, Oliver étend son répertoire de façon très naturelle, passant d’une ballade intimiste voire bluesy (« Forgotten Innocence ») à une comptine celtique ma foi bien ficelée (« Don’t Give Up Your Dream »). Le duo avec Tobias Sammet (EDGUY / AVANTASIA) se veut à la fois émouvant et musclé, mais on l’aurait aimé plus poignant. Quant à « Don’t Tell Me It’s Over », voilà venue la chanson parfaite pour passer une soirée en amoureux, les yeux dans les yeux, avec la belle qui fait chavirer votre cœur.
Tout au long de III, Oliver Hartmann chante juste, pas seulement sur les bonnes notes, non, il chante juste car il le fait tout en humilité, n’en faisant jamais trop, parvenant à donner le frisson tout en retenue. C’est la marque des grands. Et cela compense, en toute sincérité, un niveau de composition qu’on aurait aimé plus élevé, au-delà du fait qu’il n’y ait aucun véritable « tube » à se mettre sous la dent. Peut-être qu’Into The Light (2005) avait placé la barre un peu haute, finalement. Au même titre que Home (2007), il faut plutôt voir III comme l’album élégant d’un artiste qui a encore beaucoup de choses à dire.
Ajouté : Dimanche 21 Février 2010 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Hartmann Website Hits: 12045
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