IN FLAMES (se) - The Jester Race (1996)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 20 février 1996
Pays : Suède
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 40 Mins
On l’avait récemment quitté et voilà qu’IN FLAMES rapplique avec une nouvelle offrande. Ces suédois sont sans limites ! Cependant le groupe nordique n’est plus tout à fait le même qu’auparavant. Paradoxalement, leur EP Subterranean leur a permis de sortir de l’ombre de l’underground et d’enfin exposer leur talent au grand jour. En effet, remarqués grâce au succès de ce maxi-CD, les membres se sont vus offrir un contrat sur le prestigieux label Nuclear Blast. En outre, le second évènement majeur de la réalisation de The Jester Race concerne le line-up qui, pour la première fois, est concret et ne se contente pas de musiciens de session. On retrouve donc, ayant laissé sa place chez DARK TRANQUILLITY à Mikael Stanne, Anders Fridén au chant et à la batterie, Björn Gelotte. Les présentations étant faites, concentrons-nous maintenant sur le principal : la musique.
« Moonshield » a beau commencer tout en douceur et beauté sur une partition en guitare acoustique, ce n’en est pas moins un séisme que provoquera le reste du morceau. À son image ce nouvel album se montre varié, surprenant, agressif et mélodique. Ainsi, le second titre, « The Jester’s Dance », qui s’avère être une instrumentale, marie habilement son folklore acoustique entêtant aux riffs acérés des guitares ; le tout assisté par une batterie modérée mais ardente. Et, à l’instar de leur premier album, IN FLAMES nous offre une seconde piste instrumentale, « Wayfaerer » qui, comme son titre l’indique, est une invitation au voyage. L’atmosphère oppressante s’évanouit le temps de ce morceau pour emporter l’auditeur dans un entrelacement de riffs mélodiques et de boucles électroniques épiques et harmonieuses, exécutées par un certain Kasper Dahlqvist derrière les claviers. Bien que les premières pistes soient plutôt mid-tempo, instaurant un son lourd et opaque, notamment obtenu par l’accordage un ton plus bas des guitares, le groupe n’hésite pas à accélérer le rythme (« Artifacts Of The Black Rain », « Dead Eternity »), pour gagner en brutalité et obtenir alors des morceaux d’une redoutable efficacité.
Une véhémence accrue par les performances du nouveau chanteur. Anders possède une puissance vocale remarquable et ses vocaux gutturaux et éraillés sont bien plus profonds que ceux d’Henke Forss. C’est donc avec toute la hargne de son jeune âge qu’il magnifie chaque couplet et refrain. Par ailleurs, il n’hésite pas à moduler et varier son chant, évitant ainsi la redondance. « Graveland » est un parfait exemple avec l’effet grave et caverneux instauré sur les ponts narratifs. On pourrait également citer le borborygme inquiétant du titre éponyme de l’album parmi les nombreuses autres expérimentations vocales réussies de l’album.
« Dead Eternity », dont on avait entendu la version démo sur la réédition de Subterranean, prend ici un tournant plus Death Mélodique et s’impose comme un des morceaux phares de cet album, toujours grâce sa rythmique agressive, son intro excellente et surtout son refrain dévastateur, sublimé par la voix grave d’Oscar Dronjak (HAMMERFALL). D’autant plus qu’un des points forts de The Jester Race se trouve dans la qualité de ses refrains infaillibles, mémorables et, surtout, intelligemment amenés.
En effet, les compositions, déjà bien inspirées sur l’EP, ont gagné en maturité et en efficience. Les introductions sont variées et recherchées, les leads entraînants de Jesper Strömblad se veulent plus techniques et le rythme fluctue sans cesse. Qui plus est, l’album fourmille de subtilités ; les solos omniprésents sont un vrai régal tant la maîtrise est complète, les breaks (acoustiques, électriques) aèrent les morceaux et la batterie n’en finit pas de pilonner. Tous ces éléments s’agencent donc parfaitement et permettent à l’album de captiver de bout en bout. Le disque se termine avec la version finalisée d’une démo entendue sur l’EP, soit « Dead God In Me » (Ndr - « The Inborn Lifeless » sur Subterranean), qui possède néanmoins des paroles et une conclusion bien différentes, ainsi que des solos remaniés. Le break final est plutôt original, laissant entendre un hurlement déchirant des pleurs de nourrisson couplés à une longue note tenue par une voix de basse, et appuie cette impression de diversité, même dans les dernières secondes.
Les seuls reproches que l’on pourra émettre sur un album de cet acabit concernent la production qui aurait pu être meilleure (de l’aveu du groupe lui-même). Effectivement, celle-ci a tendance à étouffer les instruments. Toutefois, cela peut avoir un côté positif puisqu’elle offre ainsi une atmosphère unique et reconnaissable aux dix morceaux composés. L’autre point noir se rapporte à la basse qui est clairement mise en retrait ; ce qui est regrettable au vu du talent de Johan Larsson.
The Jester Race marque aussi un tournant dans l’imagerie d’IN FLAMES puisque c’est l’œuvre qui introduit le symbole du groupe, réalisé par le guitariste Glen Ljungström. Il s’agit du Jester, ce masque de bouffon que l’on voit orner l’architecture moyenâgeuse de la pochette. C’est également dans cet opus qu’Anders commence à développer son concept de l’homme égocentrique, fléau de la Terre, qui laisse la technologie le gouverner, à travers d’obscures et complexes paroles recelant d’assimilations et métaphores au monde fantastique.
Avec The Jester Race, IN FLAMES réalise une très belle prouesse pour un second album. En effet, ils parviennent à se former un univers musical unique et définissent, par la même occasion, les bases du Death Metal Mélodique ; un style à part entière dont la formation suédoise s’impose désormais comme un des groupes majeurs du genre. Le line-up étant devenu stable, les suédois possèdent maintenant toutes les cartes pour sublimer leur potentiel sans-cesse croissant et, qui sait, éventuellement devenir un groupe culte.
Discographie Complète de IN FLAMES :
Lunar Strain (Album - 1994),
Subterranean (EP - 1995),
The Jester Race (Album - 1996),
Whoracle (Album - 1997),
Colony (Album - 1999),
Clayman (Album - 2000),
The Tokyo Showdown - Live In Japan 2000 (Live - 2001),
Reroute To Remain (Album - 2002),
Soundtrack To Your Escape (Album - 2004),
Used And Abused... In Live We Trust (DVD - 2005),
Come Clarity (Album - 2006),
A Sense Of Purpose (Album - 2008),
Sounds Of A Playground Fading (Album - 2011)
MI Bonus :
IN FLAMES (se) - Anders Fridén (ITW - Nov-2011/VF-EV)
Ajouté : Vendredi 19 Février 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: In Flames Website Hits: 11783
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