Depuis quelques années, il y a pléthore de groupes de Metal Symphonique à chant féminin qui débarquent pour nous proposer leur musique. C’est parfois bon, d’autres moins. Et, surtout, il est nécessaire de se démarquer si on veut réussir à sortir de la masse toujours plus nombreuse. Beaucoup de formations n’y arrivent pas, n’ayant certainement pas le potentiel nécessaire. Mais, heureusement, de temps en temps on voit une excellente surprise émergé, comme c’est le cas de WHYZDOM. Attention, ne vous méprenez pas sur mes paroles, le groupe ne réinvente pas le Metal Symphonique, seulement il le pratique avec intelligence et maturité, ce qui change tout. Tous les éléments auxquels dont on est coutumiers sont présents : des rythmiques carrées qui apportent une grosse dose de puissance, des orchestrations qui ici sont de très grande qualité et une voix enchanteresse qui nous fait voyager. Seulement, au lieu d’être utilisés « bêtement » comme le dit le manuel, WHYZDOM s’approprie pleinement ces éléments pour les faire siens et les faire évoluer à sa guise. L’exemple le plus marquant est les orchestrations. En effet, là où elles servent souvent de suppléments pour donner du volume à la musique, elles sont ici la base même de la musique du groupe. « Daughter Of The night Part I » ou encore « The Witness » en sont de très bons exemples. J’ajouterais que ces orchestrations sont extrêmement fines et travaillées, classieuses. Un certain nombre d’écoutes sera nécessaire pour en explorer toutes les richesses. On peut aussi ajouter que les chœurs ne sont pas instrumentalisés. Il y a bien une équipe de choristes qui viennent apporter leur contribution sur le disque lors de passages de toute beauté. Ces mêmes chœurs qui accompagnent parfois le groupe lors de leurs concerts. Et on peut aussi souligner que ces chœurs ne semblent pas anecdotiques pour WHYZDOM puisque le morceau « Freedom » leur est entièrement consacré. Les guitares ne sont pourtant pas en reste ; la base métallique de la musique du combo n’est pas à remettre en question. Mais ce sont des guitares puissantes qui sont mises au service de la musique et pas une musique mise au service des guitares. Les solos ne sont pas légion non plus. « The Seeds Of Chaos » est lui le morceau le plus Heavy et permet de se lâcher un peu. On notera aussi une basse qui sort des sentiers battus du style et qui se permet des fills du plus bel effet (« The Power and The Glory ») ou encore des passages slappés (« The Train ») ! Décidemment, ce groupe regorge de surprises. Il y a un élément dont je n’ai pas encore parlé : la voix. Important pourtant dans ce genre de groupe. C’est Telya qui s’y colle et de quelle manière ! Je sais que certains auront parfois du mal avec cette voix. Elle n’officie pas dans un registre lyrique, même si elle sait se faire puissante ou douce quand il le faut. Son timbre est plutôt Rock, ce qui risque d’en surprendre plus d’un. Mais attention, ce timbre ne l’empêche pas de réaliser des prouesses vocales. Comment appeler autrement ce qu’elle fait ? C’est sensible, beau, émouvant. Elle se permet même parfois de jouer avec nos nerfs quand elle prend des directions difficiles qui semblent parfois être à deux doigts du dérapage et de la fausse note, mais pour toujours revenir sur le droit chemin, comme pour nous montrer qu’elle est capable de beaucoup (« Escaping The Ghosts Of Reality »). Bref, du grand art. Vous l’aurez, je pense, compris, j’ai été conquis par ce nouveau groupe qui ne fait pas les choses à moitié. Même leur pochette est on ne peut plus professionnelle. Un groupe qui, je l’espère, saura faire encore parler de lui.