ASTRAL DOORS est démasqué ! Avec un album comme ça, les ambitions sont claires, et le succès assuré. Et autant oublier le suspense pour cette fois, l'enthousiasme l'aurait de toute façon emporté au fil des lignes... Déjà auréolés du plébiscité New Revelation, leur précédent opus, et forts d'un style unique mêlant influences des 70's, structures Heavy/Rock classiques et idées résolument modernes, les suédois enchaînent et sortent ici le disque de la maturité. Un cinquième album qui a tout. Le titre presque bateau, Requiem of Time laisse augurer d'un énième hommage au genre. Et c'est tout à fait vrai, mais si vous avez le malheur de ne pas jeter une oreille à celui-ci, l'autre s'en voudra toute sa vie. Le point fort d'ASTRAL DOORS, c'est avant tout une voix unique, archi-éraillée, puissante, typique, piochant chez Jorn Lande ou Ronnie James Dio, mais avec une personnalité propre, tantôt ravageuse et féroce, tantôt envoûtante, mais toujours marquante. Patrik Johansson (LION'S SHARE) est un frontman de premier ordre qui apporte toute sa classe à ce requiem, jouissif de bout en bout. La consistance et la force de ses lignes vocales sont impressionnantes. L'improbable débit sur le bridge de « Greenfield Of Life », donne en outre la preuve d'une technique exceptionnelle. La virtuosité des guitares, qui jamais ne tombent dans la démonstration, le nombre et la durée des soli étant tout à fait raisonnables, sont également à souligner. La solidité des rythmiques, la justesse des atmosphères, la qualité des choeurs, et une utilisation désormais moins systématique de l'orgue, rendent totalement justice aux compos du groupe. Celles-ci s'avèrent souvent complexes et bien senties, accrocheuses à souhaits, à l'image des refrains hymniques qui nous sont ici offerts. L'alternance entre des morceaux speed et des titres plus posés, mid-tempo, est rafraîchissante, et nous évite de tomber dans la routine ou l'ennui qui guettait encore à l'écoute d' Astralism ou Of The Father, Of The Son. Mais plus maintenant. L'élimination progressive des moindres défauts approche le quintet de l'excellence. La puissance dégagée par des brûlots tels « Fire and Flame », « The Healer » ou le titre éponyme est révélatrice des progrès et des intentions d'ASTRAL DOORS, qui jouit de plus ici d'une production énorme, ce qui leur a fait défaut par le passé. Si après un tel coup de force, on persiste à ignorer une formation aussi douée, c'est qu'il y a complot ! A découvrir d'urgence.