Et la palme du pressbook le plus complet de tous les temps est attribuée à… STONECAST ! Avant même son étude, je me suis dit que je mettrais sans doute moins de temps à lire le dernier Dan Brown… Mais non, au final. Néanmoins, mon petit doigt me dit qu’ils auraient préféré un trophée qui récompenserait leurs talents musicaux. Patience les gars ! J’y viens ! En attendant de terminer la lecture de cette review, vous pouvez toujours vous congratuler chaleureusement d’être avec SUICIDE OF DEMONS, les deux seuls groupes sur plus de deux cents à avoir envoyé un pressbook aussi riche avec la copie promotionnelle de votre album. J’apprécie le geste comme j’ai apprécié votre musique. Pourtant, je ne connaissais rien de rien à STONECAST, pas même son existence. Aussi faut-il avouer que son existence ne se résumait pour le moment qu’à deux démos, The Crossing en 2004 et Stonecast en 2005. Rien de bien substantiel, pour ainsi dire. Et là, une promo d’enfer, un son du feu de Dieu et c’est la découverte !
Les marseillais ouvrent avec une introduction très mystérieuse et, pour être franc, superbe ! Les mélodies sont posées, les guitares montent doucement en puissance, la voix est en retrait. C’est le compte à rebours qui précèdera l’explosion « Hellish Heirs ». Je n’avais aucune idée du style pratiqué mais trente secondes suffiront. Les hurlements aigus et perçants, les cordes frétillantes et spontanées, la batterie nucléaire : c’est du Heavy, c’est du Power, c’est du Metal, et du bon ! Les influences sont à chercher en Allemagne. J’y entends du BLIND GUARDIAN, du FREEDOM CALL, du EDGUY, du HELLOWEEN. Mais la palette est plus large que ça. Prenez « A.d.a.m » par exemple. Ses riffs très Thrash dans l’âme rappelleront davantage un ICED EARTH tandis que le soli central évoquera un bon DRAGONFORCE. C’est assez international, finalement… et très varié. Idem, écoutez « Ethereal Whispers… » qui dessine paisiblement les traits de « … Of Heaven ». On tomberait presque dans un Heavy/Dark Progressif ! Troublant mais tellement expressif ! Moi qui pourtant, ne suis pas très branché Power/True Metal mielleux, c’est presque avec un naturel intriguant que j’ai tapé du pied sur cet Inherited Hell. Serais-je en train de virer de bord ? Je ne le crois pas, c’est plutôt ce combo qui a livré des chansons si intenses qu’elles vous transportent de l’intérieur. Mes seuls reproches seront hélas pour Kanon, le chanteur. S’il n’a pas démérité et n’a aucune raison valable de rougir de sa prestation, il apparaît parfois un peu juste dans les aigus. Et quand on sait que les amateurs éjaculent sur les cris très hauts-perchés des plus performants vocalistes du genre, je me dis qu’il risque d’y avoir une forme de rejet d’un public trop connaisseur et forcément exigeant. Pour le reste, pas de soucis ! L’ensemble du groupe gère à la perfection ses instruments et nous gratifie d’une piste en français, « Compagnons » qui, sans être exceptionnelle, aura le mérite d’attirer l’oreille puisque chantée dans notre langue mais également très bonne techniquement. Finalement, l’un des plus beaux compliments que je puisse faire à un groupe va arriver. J’ai du mal à le croire mais sur les dix-neuf minutes qui composent le roc « Cycle Of Hate Part. 1 : The Descent » / « Jaeger, Epic Of The Last Hunter », je ne me suis pas ennuyé une seule seconde ! Dieu sait que j’ai une sainte horreur des pistes qui ne voient pas le bout du tunnel et lui-seul sait à quel point j’ai apprécié ce tiers d’heure en compagnie de STONECAST.
A croire que la bande et moi avons la même philosophie : garder le meilleur pour la fin ! Pas de doutes là-dessus, ces musiciens ont foi en leur travail et transmettent leur passion et leurs convictions au travers d’un Inherited Hell inspiré. Ce n’est pas encore du grand art mais ça ne demande qu’à le devenir ! En tout cas, si le Heavy avait tout le temps cette couleur, j’en écouterais plus souvent… c’est une certitude !