STAR OF ASH (no) - The Thread (2008)
Label : Mnemosyne Productions / Candlelight Records
Sortie du Scud : 26 mars 2008
Pays : France
Genre : Ambiant / Expérimental
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
Piste Multimédia présente sur le CD
Mais… mais… what the fuck ? Il n’y a rien de Metal dans ce skeud ! Patron, tu t’es fait arnaquer ! Je souhaite être remboursé ! Redevenons sérieux un instant. Soit, il ne s’agit pas de Death incisif, ni de Black mortuaire, ni de ce que vous voulez d’autre en rapport avec le Metal et ses nombreux dérivés. Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier un autre genre musical qui est l’ambiant. Et c’est justement ce à quoi l’on a affaire ici. Mais la question reste en suspens, pourquoi un album de ce genre sur un webzine orienté Metal ? Je pense, à juste titre, que la réponse la plus probable serait de s’intéresser un instant aux personnes qui se cachent derrière le pseudonyme de STAR OF ASH. Et, puisque je me doute que peu d’entre vous connaissait ce groupe avant de tomber sur cette chronique, je ferai donc d’une pierre deux coups. Vous souvenez-vous du groupe PECCATUM, ou encore mieux d’EMPEROR, et de leur frontman commun : Ihsahn ? Eh bien, ici, c’est de sa femme dont vous êtes en présence, Ihriel aka Heidi Solberg Tveitan dans la vie de tous les jours. Et la jeune femme n’en est pas à ses premiers pas avec son one woman band. Un premier album (Iter.Viator) était déjà sorti en 2002. Et pour The Thread, la belle s’entoure à nouveau, à peu près, des mêmes invités ; soit, pour les principaux : son mari, Kristoffer Rygg (ancien chanteur d’ARCTURUS), le compositeur allemand Markus Reuter, et le cyber-punk japonais Kenji Siratory. Les autres participants se contenteront d’apporter des lignes de percussions, de basse ou de guitare.
Toutes ces personnes apportent à The Thread une dimension unique. Un album qui, d’ailleurs, porte bien son nom puisqu’un fil de notes pianotées en compose son squelette mélodique et bordé de mélancolie ; des notes claires et distinctes qui sonnent soit naturellement, ou bien bénéficient d’un effet d’écho associé à un évanouissement en fin de tonalité, densifiant l’atmosphère brumeuse qui s’impose progressivement (« How To Invent A Heart », « Epilogue »). Tour à tour, guitares et violons se manifestent sans jamais s’imposer ni prédominer sur cette structure moléculaire, agissant comme des nerfs titillant de lointaines émotions laissées trop longtemps enfouies. Basse et batterie se montrent consistantes, capables de se faire aussi intimistes qu’oppressantes (« Him And Her », « The World Spins For You »), elles rythment les morceaux avec précision. Plus l’on avance, plus l’atmosphère devient grasse et inquiétante. Le côté expérimental de STAR OF ASH ressurgit alors dans ces moments d’une noirceur totale (« Drag Them Down », « The Snake Pit »), laissant échapper des bruitages électroniques aux instants opportuns, augmentant le malaise qui règne alors. Néanmoins, le piano qui structure chaque morceau reste l’élément le plus dérangeant, au sens émotionnel du terme. Son omniprésence en fait un fil surnaturel auquel on essaie de se raccrocher sans jamais vraiment y parvenir. The Thread pourrait presqu’être un album instrumental, tant l’utilisation des divers instruments a été calculée pour porter l’album à elle-seule. Cependant, au troisième titre, sur une envolée de violons, une voix douce, pure et aérienne se pose, faisant frissonner chaque particule de notre être. On retrouvera le chant d’Ihriel sur le titre suivant, apportant une once de lumière dans l’ambiance apocalyptique qui règne ; puis dans un duo alterné, sur « Crossing Over », avec Kris Rygg. Le résultat, bien qu’un peu pop, est envoûtant et éthéré. A contrario, on regrettera « Blood, Bones And A Skull », porté par le chant seul de Kris, qui, au final, avec son lot de distorsions sur les guitares, entre en contradiction avec les autres compositions poétiques et délicates. Sur le titre bonus, « Neo Drugismo », apparaît Kenji ; un morceau un peu à l’écart de l’ambiance générale que l’album a réussi à instaurer, mais qui n’en reste pas moins dérangeant avec des paroles parlées piégées dans des boucles électroniques, le tout sur fond de piano et de tambours de parades.
Avec The Thread, STAR OF ASH réalise une très belle bande-son de son catharsis, qui nous fait voyager entre les émotions avec aisance. Un album qui convient parfaitement si l’on recherche un petit moment de solitude à l’écart du monde, pour se plonger dans ses pensées, ses envies, et ses sentiments…
Ajouté : Jeudi 22 Octobre 2009 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Star Of Ash Website Hits: 11313
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