HATESPHERE (dk) - To The Nines (2009)
Label : Napalm Records / Season of Mist
Sortie du Scud : 27 mars 2009
Pays : Danemark
Genre : Thrash / Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 35 Mins
Forcément, HATESPHERE sans Jacob Bredahl, c’est plus vraiment HATESPHERE. Pourtant, les danois ont visiblement trouvé les ressources nécessaires pour se relever de ce cataclysme absolu qu’a été le départ de leur frontman en chef. C’est au jeune Jonathan Albrechtsen dit « Joller » qu’est revenue la lourde tâche de remplacer le docteur dans le tout nouveau bloc opératoire : To The Nines. Et avec lui, Joller a renouvelé toute son équipe. Exit donc les Heinz Jacobsen (guitare), les Mikael Ehlert (basse) et les Andy Gold (batterie), place (dans l’ordre d’apparition) aux Jakob Nyholm, Mixen Lindberg et autres Dennis Buhl. Au final, seul le guitariste Pepe Lyse Hansen a survécu à cette saignée digne des films d’horreurs les plus gores. D’ailleurs, à titre personnel, je trouve que cela relève de l’ineptie de ne pas avoir changé de nom quand en l’espace de quelques jours, on modifie 80% d’un line-up. Ou alors était-ce pour repartir sur de meilleures bases encore, après un Serpent Smiles And Killer Eyes pour le moins réussi.
Et justement, To The Nines commence avec sa propre éponyme, une piste très violente et pleine de hargne qui, au passage, a été adaptée en vidéo dans un clip très trash dans lequel opérations clandestines, automutilations et boucherie sont au programme de la version non-censurée. On ressent derrière ça une évidente volonté de marquer les esprits. Les scandinaves le font, mais en musique. C’est tout à leur honneur. Au fil de compositions comme l’excellente « Backstabber » notamment, on est devant le fait accompli : ce disque est une petite pile électrique qui vous broie les maxillaires. C’est avec une simplicité rare mais non sans énergie qu’HATESPHERE semble se relever du choc encaissé avec son nouvel organigramme. Bien évidement, il y’a un contraste entre des morceaux noirs d’une nuit sans lune et d’autres au rayonnement solaire. Comme si les premières étaient prises d’une étrange évection devant l’attraction des secondes. Mais on leur pardonnera cet écart de conduite à l’écoute de l’improbable maîtrise dont fait preuve To The Nines. Vocalement, si c’est un minot qui gère le microphone, on ne pourra pas en dire pour autant que l’ombre du vieux Jacob fasse encore défaut. Joller relève parfaitement la mission avec un chant éraillé qui tend à se faire abyssal selon la noirceur des cordes ou leur cadence d’enfer, comme sur la très Rock & Roll « Clarity ». Cet album, dont on attendait de voir le résultat est plus une réussite qu’un échec. On aurait pu imaginer que la griffe d’HATESPHERE se soit fait la malle en même temps que les musiciens, mais au contraire, leurs successeurs font plus que jamais preuve d’un esprit d’équipe inattendu. Egalement, quelques solos aéreront un programme bien chargé ainsi qu’une petite instrumentale épique qui ouvrira dans une ambiance prête au combat la lourde « The Writing’s On The Wall ».
Dans sa globalité, To The Nines évite le pire. Mieux encore, il prend tout le monde à contre-pied, moi le premier. En effet, que cette sortie marque la continuité de leur carrière et non leur chute aurait été la dernière chose sur laquelle j’aurais osé parier. Pas après tout ce qui leur est arrivé. Sans être exceptionnel, ce nouveau cru d’HATESPHERE vous mettra une bonne baffe dans la gueule. C’est aussi ça, la marque de fabrique d’un bon groupe.
Ajouté : Mercredi 10 Juin 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Hatesphere Website Hits: 11533
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