Des bougies parfumées au pin du Guatemala, de l’huile essentielle de jojoba, des volets clos et HOPE dans la platine, c’est sans doute la plus aphrodisiaque et insolite des combinaison que je n’ai jamais testée lors d’une soirée en tête-à-tête avec ma moitié. Et la chose encore plus incroyable, c’est qu’en plus d’avoir apprécié le massage, elle a aussi aimé la musique des suédois. Faut dire que REGURGITATE ou PURULENT EXCRETOR en guise de préliminaires, c’est moyen. Alors finalement, le Rock romantique du trio nordique, un peu à la manière de cette musique consensuelle qui fait fondre les filles, était fort bienvenu ce soir là.
Ce premier album diligenté par Escape Music est une surprise de poids. Tout commença avec « I Want You » et les épaules. A l’écoute des paroles (« I want you, more than my life, I need you… »), elle pensait que j’avais préparé mon coup à l’avance. Mais très honnêtement, je ne connaissais absolument pas leur existence et il faut avouer qu’avec 97 amis sur MySpace (à l’heure actuelle), qui est le plus gros réseau social pour les groupes et un moyen formidable d’exporter sa musique, ce n’est pas la notoriété qui semble les étouffer. Heureusement, d’ailleurs. Ces gars là m’ont l’air assez posés et bien dans leurs chaussettes. Amoureux aussi. Toutes les chansons parlent d’amitié, de relations humaines, d’un manque, d’un besoin et surtout d’amour sur un ton de Casanova triplé par Don Juan et Roméo. Les vocaux du bassiste, Henrik Thomsen, sont plaisants et adaptés à la douceur de leur Rock mélodique. Son chant de tête est remarquable et sa ressemblance physique avec le Prince Charmant de Shrek assez frappante. J’enchaîne rapidement sur le dos et les hanches avec « Bring Down The Stars » qui est une belle ballade AOR au refrain digne d’un générique de série à l’eau de rose américaine pour teenagers. Moi, en réalité, je l’aime bien. Ce doit être le pin du Guatemala qui oxyde mon cerveau et me plonge dans une léthargie parallèle, car jamais je n’aurais pensé un jour pouvoir apprécier ce surplus de niaiserie. Ou alors c’est le frisson qui parcourt mon échine au toucher de sa peau. L’arrivée de « You Could Be Mine » me sort de ma torpeur. Sa rythmique dansante et son optique de domination m’apparaît idéale pour descendre sous la ceinture. « See The Sign » et ses nappes électroniques, les idées country de « Somebody » ou l’énergie de « Baby Don’t Cry » feront basculer le récit dans un moment d’interdits que je ne pourrais pas vous relater, par pudeur.
D’un point de vue cette fois plus… professionnel, HOPE est proche de l’extase. All Of My Days est un disque varié, calme, plaisant et idéal pour un moment de relaxation. La technicité des musiciens n’est pas exceptionnelle mais le style ne leur demande pas d’être des virtuoses. Aussi pourrais-je synthétiser en disant qu’Henrik Thomsen est un bon chanteur et bassiste, que Mats Johansson est un bon guitariste et qu’Imre Daun est un bon batteur. D’ailleurs, ça m’énerve, je crois bien qu’elle a préféré HOPE à mon massage…