Créé en 1989, il faudra attendre 2006 pour que la formation finlandaise délivre son premier album, Whore Of Bethlehem, après un EP sorti en 2004, Angelslaying Black Fucking Metal (composé de titres enregistrés en 1993), mettant un terme à dix ans d’obscurité dévorant, pour le coup, et leur motivation et leur inspiration. Des titres aussi éloquents se suffisent à eux-mêmes : ARCHGOAT pratique un Black Metal primitif et blasphématoire. The Light-Devouring Darkness ne déroge pas à la règle et les growls de Lord Angelslayer, un peu trop en retrait (il faut reconnaître également qu’ils sont assez inexpressifs), et la production contribuent à renforcer cet aspect old school. Après un premier titre incantatoire, le trio nous délivre son Black sauvage et bestial qui évoque toutefois plus l’Amérique que la Scandinavie. Ce ralliement à la Bête sent la poudre et le soufre, une Bête qui n’appelle pas à l’automutilation ou l’autodestruction mais bien plutôt à la domination du fort sur le faible et l’abandon à la dépravation, une Bête qui ne vous glace pas le sang mais qui bien plutôt vous ouvre les portes d’un Enfer torride et suintant. Le rendu n’a rien de révolutionnaire ou d’exceptionnel, mais n’en reste pas moins efficace. ARCHGOAT alterne compos aux accents plutôt Thrash (« Blessed in Beast’s Blood ») à d’autres plus lourdes et Death, comme sur « Worms born of Martydom » ou « Goat and the Moon », avec la présence de quelques chœurs masculins qui ajoutent un peu de variété dans un album qui en manque malgré tout cruellement mais tel n’est pas là l’intention première de ARCHGOAT. Les Finlandais nous proposent un Black cru et sale (« Fornicated Messiah »), sans concession à l’air du temps et dans un esprit Fuck Off And Die, comme dirait DARKTHRONE, n’en déplaise à ARCHGOAT qui déclarait récemment dans une interview chez nos confrères de Metallian : « on ne peut pas comparer les merdes norvégiennes sorties en 1995 avec les anciens groupes finlandais », dont ARCHGOAT reste un fier représentant. C’est ça le problème avec les vétérans : « Eh papy, elle est finie la Dark War ». Non ?