MUMAKIL (ch) - Behold The Failure (2009)
Label : Relapse Records / Pias
Sortie du Scud : 31 mars 2009
Pays : Suisse
Genre : Grind
Type : Album
Playtime : 27 Titres - 35 Mins
MUMAKIL, c’est pas un nom très sérieux pour un groupe de Grind tout ce qu’il y’a de plus sérieux… vous trouvez pas ? Ça fait un peu penser à PUPACRIME ou TATAMEURTRE en version helvète. Enfin qu’importe, le fait que ce groupe suisse tire son nom d’un immense pachyderme présent dans la trilogie du Seigneur des Anneaux n’a guère de poids. Au final, n’est-ce pas bien plus intéressant de savoir le retour des enfants prodiges du Grind ? Car en effet, trois ans après la monumentale claque qu’avait été Customized Warfare, les suisses reviennent en force avec une nouvelle offrande qui, comme de coutume, ne trouvera pas son auditoire parmi les adeptes de La Flute Enchantée.
27 titres, rien que ça ! Voilà le programme des réjouissances. Il ne fallait pas en attendre moins de la part du quartet. Et il ne fallait pas attendre autre chose qu’un gros Grind de bûcheron. Déjà, « Brothers In Slavery » nous assommes par ses impulsions binaires et sa production monumentale. Elle ne sera qu’une pièce du puzzle et le reflet du palet. Behold The Failure est impossible à résumer. C’est une pure apologie de l’ultra-violence. Une sorte d’Orange Mécanique auditive. MUMAKIL serait-il le Stanley Kubrick du Metal ? Pas si sûr. Car la où le réalisateur américain donnait une dimension psychologiquement difficile à ses scénarios, nos amis francophones font jouer un aspect « matraquage bête et méchant » considérable. Mais toujours avec classe et fracas. Preuve en est : les énormes breaks dans les cadences qui peuplent le skeud de façon subtile (« Black Sheep », « The Eye Of Wrath »…). C’est par ailleurs très difficile de tenir en haleine son audience quand les titres sont aussi concis et homogènes dans le style. Hors là, MUMAKIL y parvient à la perfection, grâce notamment à une technicité bluffante. Les guitares sont accordées assez graves et rendent l’ambiance sombre. Les riffs sont idéalistes et s’échelonnent mal, du manque de leur diversité. Pourtant, c’est juste ce qu’il faut au niveau des quantités pour offrir un son démentiel. La basse est également très habilement mise en valeur à plusieurs moments et c’est un plaisir d’entendre l’une ou l’autre incursion vrombissante dans ce bordel organisé. Mais en définitive, ce sont clairement les vocaux qui font la différence. Les death-grunts sont de sorties mais accompagnés par quelques braillements Black (« Control », « Without Grief », « Doomed »…) mais surtout (et c’est mon pêché mignon), de somptueux pig-squeals évoquant FAR FROM HORIZON ou DESPISED ICON sur « Let There Be Meat ». On se régale devant la diversité vocale proposée.
En fait, on se régale tout court ! Behold The Failure rentre dans le lard et c’est tant mieux ! Par la même occasion, il propulse les Ricolas au rang des toutes meilleures formations Grind de la planète. Ce potentiel avait besoin d’être confirmé, c’est désormais chose faite. Et s’il devait un jour exister une école du Grind, nul doute que MUMAKIL sera maintes fois cité en modèle. Car un Grind comme ça, c’est juste… la grande classe. Le pachyderme est en marche !
Ajouté : Jeudi 16 Avril 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Mumakil Website Hits: 13907
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