ANTIGAMA (pl) - Warning (2009)
Label : Relapse Records / Pias
Sortie du Scud : 9 mars 2009
Pays : Pologne
Genre : Grindcore napalmisé
Type : Album
Playtime : 16 Titres - 36 Mins
Triste époque. Une chance que les droits d’auteur existent pour instaurer un minimum de savoir-vivre dans ce bafouage total de la culture. Sans cela, ce serait la mort assurée pour ceux qui ne le sont pas déjà. Et pour ceux qui auraient l’audace de réussir quelque chose de convaincant, leurs meilleurs concepts se verraient reprendre illico par des individus sans vergogne. NAPALM DEATH avait les concepts. ANTIGAMA n’a pas de vergogne. Mais si d’habitude, « ta différence c’est ta force », sur Warning c’est plutôt sa ressemblance qui donne du corps à cette proposition. Ressemblance, évidement à la bande à Barney mais également à des entités plus contemporaines comme MISERY INDEX ou THE BLACK DAHLIA MURDER. Il va de soi que quand on prétend faire du Grind, mieux vaut avoir ces quelques noms griffonnés maladroitement dans la partie « mémo » de son répertoire.
A croire que les neuf années de pratiques n’auront pas servies au quartet polonais pour se créer une identité forte. Et malgré tout le mal que cette dernière phrase peut laisser augurer, il faut bien avouer qu’ANTIGAMA excelle dans son rôle de plagieur. Cette cinquième offrande poutre le scatol depuis Varsovie. Le corps humain est un instrument bien fabuleux. Capable de s’automédiquer, de panser lui-même ses plaies ou de se régénérer, il renferme des secrets que seul l’esprit qui habite la boîte crânienne est susceptible de comprendre. Allez cherchez pourquoi « Paganini Meets Barbaplex » et pourquoi « Black Planet » ? Entre la première, une pure improvisation multi-instrumentale aux effluves latinos (le genre à garnir la rubrique « découvertes du mois » d’Arte) et la deuxième, longue et pesante outro aux allures de bande-originale pour le remake hollywoodien des « Démons Du Maïs », nous ne pouvons que nous interroger sur les réelles motivations des slaves. Vous ne l’aurez peut-être pas compris tout de suite, mais nos amis ne sont pas du genre à rester enfermés dans un style musical prédéfini et ce, en marge d’une sérieuse tendance à « Grindcordiser » tout ce qu’ils touchent. D’épars élans de la basse et des guitares accordées pour sonner le plus apocalyptique possible, ANTIGAMA connaît la clé du succès. Alors bien sûr qu’il est toujours hardi d’en tirer des conclusions hâtives, mais il y’a des signes qui ne trompent pas. Cette capacité à faire progresser son Grind dans des zones avant-gardistes (« War ») voire extrêmement reculées (« You Have The Right To Remain Violent ») en est un. La puissance vocale de Nick en est un autre. Des signes qui induisent qu’indirectement, les polonais ont la mainmise sur les débats. Et c’est parce qu’elle est tachée de sang qu’on peut dire qu’ils nous rendent une copie propre. Ou comment pousser le paradoxe dans ses derniers retranchements ?
Warning n’est pas un disque extrême classique. C’est un disque extrême avec son lot de petites surprises et de raffinements (si je puis m’exprimer ainsi) qui le distingue de la masse. Et rien que pour cet effort, on a la preuve qu’ANTIGAMA a franchi une sérieuse marche dans cet univers. Le genre de marche où très souvent, on se loupe et où l’on se fracasse la mâchoire contre la pierre sans même un Jean-Luc Reichmann pour nous prévenir qu’il fallait faire attention. Triste époque.
Ajouté : Jeudi 26 Mars 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Antigama Website Hits: 12257
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