Elle est là, au loin, je la vois arriver. Cette jeune femme si sensuelle, si mystérieuse, au regard profond et hypnotisant.
Au fur et à mesure qu'elle se rapproche, sa beauté ne m'apparaît que plus claire.
La couleur de ses cheveux me paraît surréaliste.
Sont-ils roux comme ceux des filles venues d'Irlande ?
Sont-ils blonds comme le feu du soleil avant de se coucher ?
Peu importe, la nature l'a faite magnifique, et sa peau pâle reflète à jamais le ciel gris clair des côtes de l'Ecosse.
Ses yeux bleus m'inspirent la couleur des rivières qui parcourent les roches et les collines.
Elle est là, devant moi. Ellle n'a pas prononcé un mot et déjà je me sens flotter.
Je lui dis qu'ensemble, nous partirons vivre une vie extraordinaire, faite de passion, de respect, d'amour.
Je lui dis qu'ensemble, nous irons au pays d'ELUVEITIE.
Ce petit coin de terre que personne ne connaît, et qui pourtant a vu venir et s'aimer les peuples celtes, gaulois et helvètes.
Là je lui présenterai les bardes de ce prodigieux pays, qui se comptent au nombre de huit.
Il y aura Merlin, qui aime à tambouriner sur ses peaux.
Il y aura Kay, qui fait résonner ses cordes si rondes et si chaudes.
Il y aura Simeon et Henzi, avec leurs enthousiastes guitares et leurs chants joyeux ou graves.
Les charmantes Anna, qui joue de la vielle à roue, enfin plutôt du Hurdy-Gurdy comme on dit là-bas, et Meri, qui fait vibrer les cordes de son violon avec vivacité et sensibilité.
Et en plus, leurs voix de sirènes enchanteront même le moins danseur des tristes Hommes ....
Il y aura aussi Pade, celui qui fait chanter ses flûtes irlandaises et sa cornemuse comme personne.
Et il y aura Chrigel, le barde aux multiples visages, maître des voix, mandolines, guitares acoustiques, et autres flûtes et sifflets.
Au pays d'ELUVEITIE, ces troubadours entonneront pour nous des chansons traditionnelles de leur folklore, de leur propre création, sautillantes ("The Cauldron Of Renascence"), émouvantes, arrachant les larmes ou décrochant les fous rires des enfants.
Au gré d'interludes faisant la lumière sur les cornemuses, flûtes ou violons, qu'ils s'appellent "Within The Grove", "Carnutian Forest", "Gobanno" ou "Sacrapos - At First Glance", la musique d'ELUVEITIE nous plongera dans le monde de la mythologie gauloise avec la poésie la plus sincère.
Nous écouterons "Brictom", dans la plus grande tradition irlandaise, mené par des voix féminines dignes du style d'Alan Stivell, et nous verrons flûtes, violons, voix graves et arpèges de guitare sèche entamer une bourré enivrante pleine de charme. Et quand commenceront à résonner les peaux de Merlin, la fête pourra vraiment commencer. Ainsi l'entrainant et puissant "The Arcane Dominion", commençant tel un calme crépuscule, mettra vraiment le feu aux Terres d'ELUVEITIE avec son violon si autoritaire, et ce chant de femme tellement plaintif. Nos bardes préférés continueront dans une voie plus légère avec "Omnos", pour nous rappeler que Mike Oldfield était aussi de ce monde là.
A cette femme qui me rend tellement homme et pourtant tellement vulnérable, je lui dis que nous vivrons des moments de joie intense comme ceux là. Mais ELUVEITIE nous rappellera bien assez tôt que tout ne sera pas bonheur et légèreté. Il y aura des moments plus graves, où les drames et les malheurs cicatriseront grâce aux chants d'Anna et Meri ("Voveso In Mori"). Quand ce ne sera pas le grand Barde Alan Nemtheanga, celui-là même qui a traversé les Terres d'Irlande avec PRIMORDIAL, qui viendra soutenir les hommes blessés et leur cornemuse désespérée ("Nata"). Pour apaiser les démons, les murmures et les mots revendicatifs se perdront dans les airs et les forêts, dans un climat plus tourmenté aux allures de danse du diable nommée "Dessumiis Luge".
Je lui dis que lorsqu'elle voudra poser sa tête sur mon épaule et contempler la beauté de l'horizon, nous nous poserons sur le bord d'une falaise, au pied des mers et sous un ciel nuageux. Nos amis d'ELUVEITIE nous joueront la plus belle des ballades, "Ne Regv Na", et tous deux nous pleurerons la fin d'un voyage qui aura marqué notre vie à jamais.
Je lui dis que lorsque tout sera fini, je la regarderais, ses cheveux flottant dans le vent, son regard porté loin, loin devant.
Je lui dis qu'elle finira par m'oublier, mais qu'elle fera à tout jamais partie de mes rêves les plus beaux.
Je lui dis que jamais, non jamais je ne pourrai effacer de ma mémoire ce magnifique voyage à ses côtés, au pays d'ELUVEITIE.