Que voilà un bel album en trompe l’œil ! Des musiciens parisiens, qui enregistrent en France, sous la houlette d’un producteur du cru, et qui jouent une musique plus américaine que certains combos US !
Et le plus beau, c’est qu’ils y sont parvenus en gardant une identité propre !
Alors allons-y pour l’aspect technique…Un son puissant, racé, clair, en un mot professionnel, et qui plus est, parfaitement adapté au style choisi. Au rayon individualités, on notera la belle performance vocale de David ADAM, voix chaude qui sait aussi pousser de belles gueulantes quand il le faut, une section rythmique parfaitement en place, avec une basse qui sait caresser et suivre les reliefs, et une batterie sobre, mais au tempo d’acier.
Les grattes évoluent librement, la plupart du temps saturées, mais acoustiques quand l’émotion prend le dessus.
Ce ne sont pas les titres forts qui manquent sur ce CD, et les riffs marquants sont légion, comme sur l’imparable titre d’ouverture « Bulletproof Bones », et son parfum délicieusement SOUNDGARDEN, dernière époque, ou encore « Breathe » (qui a fait l’objet d’une très bonne vidéo), véritable hit en puissance qui aurait pu faire les beaux jours du Billboard !
Le refrain de « Falling Down », bien que classique, est aussi à mettre en avant, de la même manière que le phrasé très Power-Metal de « Redemption Day » qui flirte parfois avec le Néo, avant de retomber sur ses pattes à l’occasion d’un refrain une fois de plus fédérateur. Ce qui est aussi le cas de l’excellent « Hide », et ses chœurs hurlés en complet décalage avec le chant central très mélodique.
Mais les ballades ne sont pas non plus exemptes de qualités, comme le prouvent « Yesterday Today » et « Handful Of Dust », en prenant bien soin de rester éloignées des rives de la mièvrerie, tout en restant nostalgiques et mélodiques. Vous avez dit Power-Ballads ?
Oui, vous n’avez pas tort !
Les influences quant à elles sont à situer du côté de NICKELBACK, version moins linéaire et plus agressive, ou encore un CREED qui n’aurait pas oublié ses vitamines au petit dej’. On peut aussi renifler un charmant parfum ALICE IN CHAINS, notamment sur les morceaux les plus cools, ainsi qu’une petite note STONE TEMPLE PILOTS pour les mélodies alambiquées.
Quoiqu’il en soit, il serait incroyable que cet album ne déclenche pas l’enthousiasme de tous les fans d’un certain Hard US contemporain, qui a su garder ses racines tout en intégrant des éléments inhérents à la vague Néo soft de ces dernières années.
Un grand professionnalisme, une interprétation sans failles, il n’y a pas de miracles, le résultat ne peut être que bon.
Ce qui est le cas.