PIERRE-MARIE E. REVERDY (ca) - Illuvatar (2008)
Label : Rupture Music / Season of Mist
Sortie du Scud : 2008
Pays : Canada (Québec)
Genre : Shred
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 34 Mins
D’Illuvatar, je n’avais trouvé trace de ce mot que dans l’œuvre de J.R.R Tolkien dans son ouvrage le Silmarillion. Sorte de Divinité créatrice dans l’œuvre du créateur du Seigneur des Anneaux, le Dieu Illuvatar donna pour ainsi dire naissance au Monde et contribua au développement des Arts, surtout de la Grande Musique et du Chant. Quant au label Rupture Music, je ne connaissais que les obscurs combos que sont DESTINITY, GENITAL GRINDER, OTARGOS et LEX TALIONIS où officie un certain Pierre Marie REVERDY en tant que maitre ex-guitares. Extrêmement éloigné des travaux proposés par son groupe de Death Metal, Pierre Marie Reverdy s’est offert un aparté pour créer son premier album solo Illuvatar composé de sept pistes de Shred complètement barrées ! Un nom énigmatique pour un univers sonore qui ne l’est pas moins, cela devrait démarrer sous de bons auspices pour une musique pour ainsi dire inintelligible et absconse. A se demander le pourquoi du comment de la signature chez Rupture Music ? La promotion du Shred ?
En tout cas, on a affaire à une œuvre ultra déroutante et avant-gardiste, très difficile d’approche et d’écoute, devenant spectateur d’un véritable ovni musical signé de la patte du virtuose droitier. Proche dans l’esprit des séquences supersoniques et néo classiques d’un Malmsteen, le français, grâce au concours de la marque de guitares Starr, a tout son loisir pour produire ses sonorités venues du fin fond des galaxies les plus isolées. Une œuvre mystique qui mise donc beaucoup sur la dextérité des dix doigts de cet animal. Mélange de sonorités, une aura très Jazz habite cet opus. Escorté de passages électroniques de moyenne facture, la faute à des moyens sans doute limités (enregistré et mastérisé au Sky Rooted Studio), le guitariste procure un jeu de guitare riche et plutôt stupéfiant d’un point de vue technique, stricto sensu. Dès lors, un déluge de notes plus véloces les unes que les autres défilent dans nos cavités sonores à la vitesse de la lumière, telles des étoiles filantes. Tout est fait pour insister sur les prouesses du soliste, au détriment des autres instruments, même si des guitares et basses synth apportent une certaine couleur à ces musiques, certaines proches des ambiances musicales de jeux vidéos. On citera au hasard des pistes plutôt convaincantes et surprenantes telles que «Encamp», ou bien «Lampy» qui malgré l’apprêté des sonorités (et le synthé Bontempi) de l’exercice parviennent à maintenir notre attention et nos sens en éveil. Ces titres mettent en exergue la richesse des compositions et du travail fourni par le soliste. A retenir également «Klein Matterhorn» et son atmosphère Electronique plutôt réjouissante et ses inflexions vocales à la RAMMSTEIN !
Cependant, et ce malgré ses qualités intrinsèques, seuls les véritables amateurs et autres fans de Malmsteen, de Satriani ou d’autres prodiges de la guitare pourront apprécier à leur juste valeur ces coups de boutoir et assauts de sept cordes répétés. On pense ainsi aux pistes à l’image de «Montsegur» ou «Euskaharria» bien plus excentriques et biscornues insistant longuement sur les notes.
A ne pas mettre dans les mains de n’importe qui car une certaine maturité musicale est nécessaire pour entendre attentivement les trente-cinq minutes de l’opus. Reverdy, avec ce premier album, mérite de la considération et montre ainsi toute l’étendue de son talent malgré l’austérité de l’exercice.
Ajouté : Mardi 24 Février 2009 Chroniqueur : Loki Score : Lien en relation: Pierre-Marie E. Reverdy Website Hits: 13723
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