VARIOUS ARTISTS - Guitars That Ate My Brain (2009)
Label : Magna Carta / Nocturne
Sortie du Scud : 10 février 2009
Pays : -
Genre : Hommage à Dame Guitare
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 62 Mins
Quelle belle idée a eu le label Magna Carta en nous proposant cette compilation d’instrumentaux tous dévoué à la plus belle des muses que le Hard-Rock ait connu, la guitare. Qui d’autre qu’elle pouvait prétendre au rôle d’étendard d’une maison de disque qui a toujours fait la part belle aux six cordistes de toutes nations.
Et attention s’il vous plait, les gâchettes ont été finement choisies, et de remplissage, il n’est point question ! Alors on retrouve pèle mêle dans les douze titres de cet album, Ron « Bumblefoot » THAL, le flingué amateur de gruyère qui est aussi le coordonnateur de ce projet, l’indispensable Devin « Alien forever » TOWNSEND, le brillant Dave MARTONE, Kris NORRIS de DARKEST HOUR, Eyal LEVI & Emil WERSTLER du groupe DAÄTH, Shane GIBSON, le remplaçant de Head dans KORN, Paul WAGGONER (Between The Buried And Me), Ola FRENNING (ex SOILWORK) et Christofer MALMSTRÖM (DARKANE), un ex MEGADETH de légende, Chris POLAND, MIKE ORLANDO, le vétéran James MURPHY, et pour clore le tout, Hughes LEFEBVRE et Yann MOUHAD d’ANTHROPIA.
Avouez que le casting à des allures de All-Star Band quand même !
Mais le principal restant la musique, que cache donc ce Guitar That Ate My Brain à la pochette assez…kitsch ? Du bon, du très bon, du fun, du brutal, du soyeux, du moelleux, enfin tout pour passer une bonne soirée à se caresser les cheveux.
Au rayon des réussites totales, il me convient donc, en toute subjectivité de placer sur la plus haute marche du podium mon vieux pote Devin TOWNSEND, qui avec son « Nerd Alert » fait une fois de plus preuve de son talent à la hauteur de son humour. En écoutant ce titre aux sextolets infernaux, on comprend mieux pourquoi il s’est senti si proche de Steve VAÏ à une époque. Même feeling surnaturel, même tendance à l’hystérie totale, un must !
Le furieux « Hydra » de Ola FRENNING & Christofer MALMSTRÖM n’est pas loin derrière avec sa multitude de climats allant des arpèges doux et séduisants à la crise de Thrasheïte aigue du final. Ron THAL se la joue bien lourd et presque sobre, ce qui permet à son style inimitable de prendre un aspect beaucoup plus traditionnel, mais pas pour autant rébarbatif, bien au contraire, avec un feeling un peu SATRIANI.
Dave MARTONE s’éclate ferme avec sa rythmique bien Thrashy, avec tous les délires sonores inhérents à son univers.
James MURPHY, la légende, nous offre un « Maiden Voyage » qui n’a que peu de points communs avec la bande à Steve Harris, et, ce qui peut paraître incroyable, reste le plus calme et le plus foncièrement Rock du lot. Mais son phrasé tout en touché n’a rien perdu de sa subtilité. Kris NORRIS prend en charge le côté sombre de l’aventure, et son « The Life And Times Of Sir Walter Sickert » navigue entre Gothique light et Symphonique abordable.
Chris POLAND, l’ex compère de Dave MUSTAINE aux temps de Killing Is My Business et Peace Sells nous a mitonné un mix entre le Doom de KYUSS et le phrasé hypnotique de Jeff BECK, son maître, pour un « L.D.E. » tour à tour écrasant ou virevoltant.
Le très speedé « Stomped » de Mike ORLANDO ressemble à un inédit de STRATOVARIUS avec sa double grosse caisse et son tempo d’ouragan, mais les licks de guitare très mélodiques apportent une dimension légère au morceau, qui en outre met en relief une technique impeccable, avec le talent nécessaire pour se permettre quelques fantaisies bienvenues.
Shane GIBSON, remplaçant de Head dans la confrérie KORN, s’amuse des codes en vigueur de l’instrumental pour faire parler son imagination, et se révèle très fin dans ses choix d’interprétation.
Le duo Eyal LEVI & Emil WERSTLER confronte les sonorités orientales avec la vigueur européenne et nous fait cadeau d’un des morceaux les plus subtil du lot, « The Unwavering Collapse ». Le pont acoustique sur fond de solo plaintif étant une merveille du genre, je ne saurais trop vous conseiller d’en abuser au delà de toute limite.
On se finit sur le très syncopé « Schrödinger’s Cat Paradox » d’Hughes Lefebvre et Yann Mouhad (ANTHROPIA), et la multitude d’ambiances relevées offrent le parfait final d’un album jamais lassant.
Une compilation parfaite, tant dans le fond que dans la forme, avec un panel de talentueux guitaristes qui n’ont de point commun que leur amour pour un instrument qui a encore de bien beaux jours devant lui. Si l’on peut noter une variété de styles couvrant un large spectre sonore, il n’en reste pas moins qu’une homogénéité indéniable permet d’éviter une trop grande dispersion, qui aurait donné à l’album un aspect bricolage un peu rédhibitoire.
Mais il n’est est rien, et remercions Magna Carta pour cette charmante récréation qu’on écoutera à n’importe quelle occasion, juste pour le plaisir de se rappeler que c’est cette satanée guitare qui nous a tous amenés un jour à préférer le Hard-Rock à tous les autres genres musicaux.
Ajouté : Samedi 21 Février 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Magna Carta Website Hits: 19423
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