Le prototype même de l’album extrêmement difficile à chroniquer… Mais bon, allons y, lançons nous ! Mené de front par le guitariste de DARKEST HOUR, Kris NORRIS, Icons Of The Illogical est l’archétype de l’album bourré de bonnes intentions mais qui rate le coche de pas grand-chose au final.
Les albums instrumentaux étaient jusque là l’apanage des maniaques de la six cordes désireux de prouver au monde entier l’étendue de leur talent (et par la même occasion dans 90% des cas leurs piètres capacités de composition…), ou bien des musiques de films (comment oublier les magnifiques GOBLIN ?).
Et dire que le marché a été submergé à une époque relève de l’euphémisme pur.
Alors, les descentes de manche à vitesse grand V, on connaît. Et je pense que Kris NORRIS (le neveu de Chuck ?) aussi. C’est certainement une des raisons qui l’ont poussé à entreprendre quelque chose de neuf.
L’autre raison, ce sont sans doutes ses inclinaisons à pratiquer une musique musclée au sein de DARKEST HOUR. On ne se refait pas, hein ?
Alors, me direz vous, à quoi aboutit on sur ce Icons Of The Illogical ?
A un album (quasi) instrumental très agressif, bien loin des sentiers battus inhérents au genre. Les riffs costauds se succèdent sans faiblir, la rythmique se veut bien méchante, et quelques vocaux biens Death viennent parfois relever le plat, s’il en était besoin.
Les structures sont classiques, et les morceaux se classent dans une sorte de crossover entre Thrash épais et Death light progressif.
Alors qu’est ce qui cloche ?
Et bien si la démarche est alléchante sur le papier, elle l’est nettement moins sur CD. Et si on se laisse emporter pendant un moment, il devient clair au fil des titres que l’absence de chant est clairement handicapante. Les breaks ne manquent pourtant pas, ni les ambiances, mais on attend le je ne sais quoi qui viendra faire la différence.
Attention, je ne parle pas ici de plantage total, car il n’en est rien. Mais il aurait fallu faire un choix entre une durée de presque une heure et une intégration totale au genre instrumental, ou bien une réduction temporelle qui aurait donné à l’ensemble un charme certain.
Mais sur plus de 50 minutes, l’effet tombe un peu à plat, et sans être totalement ennuyeux, le projet devient vite anecdotique.
Le concept de « complot mondial universel » choisi était pourtant sacrement porteur, mais la trop grande linéarité des morceaux le rend simplement…indétectable. Et les rares lignes de chant disséminées ça et là ne donnent pas le relief indispensable au moment voulu.
Il reste un album à l’originalité indéniable, et il serait dommage d’occulter l’ensemble de l’effort pour de simples erreurs de stratégie.