THE BEATLES : Au Coeur De La Pomme (2004)
Auteur : Denis O’Dell (Avec Bob Neaverson)
Traduction : Français
Langue : Serge Lefaure
Parution : août 2004
Maison d'édition d'origine : Peter Owen Publishers
Maison d'édition Française : Camion Blanc
Nombre de pages : 253
Genre : Témoignage personnel sur un phénomène planétaire
Dimension : 15 x 21 cm
ISBN-10 : 2910196364
ISBN-13 : 9782910196363
L’histoire des BEATLES a déjà été racontée des dizaines et des dizaines de fois. Par eux même, George Martin, Brian Epstein, Mal Evans, Jacques Volcouve, et d’autres témoins directs ou indirects, les ayant côtoyés à l’époque ou pas.
Il faut séparer en deux catégories bien distinctes tous ces ouvrages. D’un côté, les pavés indispensables pour comprendre la fabuleuse épopée des Fab Four (Anthology, Many Years From Now, The Beatles Biography, etc.), de l’autre, les œuvres plus anecdotiques, et celles tellement approximatives qu’elles finissent par irriter.
Il est évident que At The Apple’s Core de Dennis O’Dell fait partie des œuvres intimistes, loin d’être indispensable, mais tellement attachante qu’on se laisse embarquer dans la lecture sans résister.
Attention, et il convient ici d’être très clair, ce livre ne s’adresse pas aux néophytes qui ne connaissent rien aux BEATLES, car ils ne trouveront rien d’essentiel ou de croustillant à se mettre sous la dent. Il faut être un intime de l’histoire des BEATLES pour trouver un intérêt dans ce livre, qui permet de raccrocher quelques anecdotes différentes à l’ensemble de leur histoire.
Et je pense que là était le but de Denis O’Dell lorsqu’il a réalisé cet ouvrage. Faire partager son expérience, et se remémorer avec tendresse les quelques années qu’il a vécues avec John, Paul, George et Ringo. Pas de parti pris pro-Lennon ou anti-McCartney, pas de ragots à cinquante centimes, juste un témoignage sincère et touchant parfois. Denis O’Dell devint producteur de A Hard Day’s Night en 1964, et cette première collaboration allait devenir le premier chapitre d’une relation affaires/amitié avec le groupe de Liverpool. Il produit encore en 1966 How I Won The War de Richard Lester, avec Lennon, et devint lors de la création de la gigantesque holding multimédia Apple, le directeur de la section cinéma d’Apple Corps.
Sans faire partie du très restreint cercle d’intimes du groupe (limité à Mal Evans, Neil Aspinall, George Martin, Brian Epstein et Derek Taylor), Denis à pu approcher d’assez près et suffisamment longtemps les BEATLES pour avoir de quoi alimenter un livre à leur sujet.
Et ce livre justement, nous offre sa vision de l’histoire Apple, de l’euphorie que constitua sa création, jusqu’aux regrets suscités par son abandon.
Apple, fut crée dans le but de permettre aux BEATLES de donner moins d’argent au fisc, et de diversifier leurs activités. Plusieurs secteurs furent lancés, une maison d’édition, un label, une boutique de vêtements, un département électronique, et ainsi de suite. Mais si le label engrangea d’énormes bénéfices, d’autres subdivisions engloutirent des sommes faramineuses sans jamais rien rapporter (notamment Apple Electronics, dirigée par « Magic » Alex, pseudo électronicien de génie qui prétendait pouvoir fabriquer une soucoupe volante avec le moteur de deux Ferrari !).
Le point de vue de O’Dell concerne bien évidemment la partie cinéma de l’aventure, et nous permet d’en apprendre un peu plus sur ce qui aurait du être la première adaptation de la trilogie de Tolkien sur grand écran, Le Seigneur Des Anneaux (les deux premiers réalisateurs pressentis furent David Lean et Stanley Kubrick, qui jugea les trois livres « inadaptables » !), avec les BEATLES dans les rôles principaux (et Lennon dans la peau de Gandalf), ainsi que des anecdotes plus personnelles, comme sa relation avec Peter Sellers sur le tournage de The Magic Christian.
Le style fluide de Denis nous permet de vivre l’aventure Apple comme si nous en avions été témoins de l’intérieur (sa narration d’une journée « normale » chez Apple vaut le détour !), et même si l’on apprend rien de neuf par rapport à des ouvrages précédents beaucoup plus documentés, il est très sympathique de suivre le parcours d’un homme qui aura eu le privilège d’avoir suffisamment de recul pour vivre l’épopée quasi objectivement, même s’il avoue repenser parfois à tout cela avec beaucoup de nostalgie.
Les événements sont décrits avec force détails, et, même s’ils sont peu nombreux, forment un nouvel éclairage sur une histoire qui a déjà connu beaucoup de digressions.
Seul point noir du livre, les photos, peu nombreuses et de mauvaise qualité. Celles-ci sont d’ailleurs placées un peu au hasard, et ne correspondent jamais au passage qu’elles encadrent. En outre, la plupart d’entre elles sont issues du séjour effectué par Denis à Rishikesh, durant la retraite « méditation » des BEATLES, en 1968, période qui ne manquait pas de témoignages visuels jusqu’à lors.
Mais ne boudons pas notre plaisir, et je sais que si vous êtes comme moi, un passionné maladif des quatre de Liverpool, vous avalerez ce livre comme vous l’avez fait avec les précédents.
Une légende pareille n’arrive qu’une fois par siècle, autant la revivre sous tous les vecteurs possibles.
Ajouté : Mercredi 28 Janvier 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Camion Blanc Website Hits: 49557
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