Qui est John Ronald Reuel Tolkien ? Un professeur d’université britannique, né en 1892 et mort en Septembre 1973. Mais encore ? Un célèbre écrivain ? Certes … bien qu’il y ait des milliers de célèbres écrivains. Non, J.R.R. Tolkien, c’est tout simplement le Père du Conte d’Heroic Fantasy, l’auteur de la magistrale épopée de la Terre du Milieu. Le Silmarillion, Bilbo Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, c’est Tolkien. La plupart de ses œuvres se situent sur la Terre du Milieu, et l’univers que l’on découvre s’avère tout simplement impressionnant. Bien que l’œuvre dans son ensemble soit librement inspirée de la mythologie nordique et scandinave, la fantastique imagination de Tolkien a de quoi impressionner : décors (le Mordor, la Comté, …), les différents peuples (Elfes, Orcs, Hobbits, Nains, … sans oublier les Hommes), leurs langages (dont le fameux langage elfique), l’histoire de la Terre du Milieu, tout y est admirablement pensé et prodigieusement décrit.
Tolkien, de son vivant, était sûrement loin de se douter de l’impact qu’auraient ses écrits sur la communauté du Metal (sans parler de son influence culturelle en général), tous genres confondus. Certains ont puisé dans le monde de Tolkien pour trouver leurs noms de groupes : AMON AMARTH (« la Montagne du Destin »), BURZUM (« ténèbres » dans la langue des Orcs), GORGOROTH (une contrée du Mordor), MARILLION (au départ Silmarillion). D’autres lui ont consacré des chansons (citons « Rivendell » de RUSH ou encore « The Battle Of Evermore » de LED ZEPPELIN), quand ils n’y consacrent pas des albums entiers, à l’instar de SUMMONING. Il y aussi MARDUK qui a intitulé son album Those Of The Unlight en désignant les Nazguls et les Rois Déchus. Et puis n’oublions pas BLIND GUARDIAN, qui mieux que quiconque a su transposer du Tolkien sur l’énormissime Nightfall In Middle-Earth, de même que la chanson « Lord Of The Ring » (entre autres).
Bref, quoi de plus naturel pour un fan de Metal de vouloir découvrir Tolkien ? Bien sûr, pour une grande majorité d’entre vous, vous avez fait connaissance avec les légendes de la Terre du Milieu en allant au cinéma, pour voir l’adaptation du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Ce dernier y a effectué un travail remarquable, et le résultat peut se résumer en un mot : magnifique. Néanmoins la lecture d’un chef d’œuvre offre toujours un charme pas forcément bien ressenti sur écran. D’autant que votre serviteur aura tendance à vous conseiller Bilbo Le Hobbit pour commencer, qui n’a encore jamais été adapté pour le 7ème Art (on parle toutefois d’un projet mené par Guillermo Del Toro).
Alors pourquoi Bilbo Le Hobbit ? Pour la bonne raison que ce récit, également sous-titré Histoire d’un Aller et Retour, se veut moins dense que l’ensemble des données débitées dans le Silmarillion (ensemble de contes et d’extraits narrant l’histoire ancienne de la Terre du Milieu et du monde d’Arda, et malheureusement non achevé). Et surtout, il est indispensable à la bonne compréhension des évènements qui vont suivre, à savoir la trilogie du Seigneur des Anneaux.
Ainsi, Bilbo Le Hobbit raconte les exploits de ce petit bonhomme issu de la famille Baggins, dans laquelle on est aventuriers de père en fils. Seulement voilà, Bilbo (prononcez « Bilbon ») n’a rien d’un aventurier … Il préfère pantoufler chez lui dans son trou de Hobbit et fumer de longues pipes en bois. Mais quand débarquent chez lui treize nains (nommés Thorin, Balin, Bifur, Bofur, Bombur, Dwalin, Gloin, Oin, Dori, Nori, Ori, Fili et Kili) et s’empiffrent de toutes ses réserves culinaires, il ne lui en faut pas plus pour rompre sa douillette tranquillité ! Ces nains-là ne sont pas venus sans raison : menés par le magicien Gandalf, ils ont une mission à accomplir. Le trésor de leurs ancêtres a été volé par le Dragon Smaug, et ils se doivent d’aller l’arracher aux griffes de ce reptile maléfique. La présence de Bilbo se révèle indispensable, dans la mesure où le Hobbit possède un étrange anneau qui lui permet de se rendre invisible lorsqu’il le porte à son doigt …
Franchement je ne souhaite pas vous en raconter de trop, au risque de briser la magie de l’initiation à Tolkien. Sachez que l’aventure commence ici, et qu’elle sera parsemée d’embûches. Mené sur un rythme presque enjoué, le texte de Tolkien se voit agrémenté de chansons et poèmes tout au long du livre, donnant à cette Histoire d’un Aller et Retour des airs de chants folkloriques ou festifs entonnés par des bardes (c’est pourquoi plusieurs fois, on pense à BLIND GUARDIAN …). Et puis Tolkien parvient à passer, avec une facilité déconcertante, des scènes les plus hilarantes (la première scène entre Bilbo et Gandalf à propos du « Bonjour », absolument énorme !) aux passages les plus stressants. Le suspense est à son comble lorsque tous nos aventuriers se réfugient dans les arbres, en pleine nuit, pour échapper aux vilains Gobelins, tout en craignant l’arrivée des Wargs (les mauvais loups de la Terre du Milieu). Heureusement, ils seront sauvés par le Grand Aigle et les Grands Oiseaux : Majestueux !! Et je ne peux pas vous parler de Bilbo Le Hobbit sans évoquer l’énigme adressée à Bilbo par ce petit homme très laid et qui ne cesse de finir ses phrases par le mot « Trésor » … un certain Gollum …
Croyez-moi, Tolkien a une façon tout à fait délicieuse de vous conter les exploits de Bilbo … Un mot enfin sur cette édition de Bilbo Le Hobbit chez Christian Bourgois Editeur : en plus d’être embellie par des inscriptions elfiques sur la couverture, elle bénéficie des magnifiques illustrations d’Alan Lee. Cet illustrateur anglais, ou cet artiste dirons-nous, grand fan de Tolkien, est l’un des deux collaborateurs choisis par Peter Jackson pour travailler sur la version cinéma du Seigneur des Anneaux (l’autre s’appelle John Howe et n’est pas moins plein de talent !). Il a d’ailleurs reçu un Oscar pour Le Retour du Roi. Rien que ça …
Si vous cherchez le chemin qui mène à l’aventure à la Tolkien, ne cherchez plus, avec Bilbo Le Hobbit, vous y êtes.