SOTHIS (usa) - De Oppresso Liber (2008)
Label : Candlelight Records / Season of Mist
Sortie du Scud : 2 septembre 2008
Pays : Etats-Unis
Genre : Black Metal Symphonique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 48 Mins
S’il s’avère exact que de trouver une troupe de Black Symphonique aux abords de la West Coast américaine est aussi rare que de dégoter un groupe de Crunk en Laponie profonde, nous tenons alors avec SOTHIS un spécimen unique. D’ailleurs, ce corps étranger à la silhouette morbide serait bien aise de rétablir un certain ordre parmi les gangs de poètes qui peuplent cette partie du pays et qui font régner la loi de la jungle. Un peu à l’image de la pochette de leur De Oppresso Liber où c’est bel et bien le puissant Cornu qui terrasse le candide Saint-Michel, sur fond de Jugement Dernier. Un pied-de-nez certain à l’Apocalypse selon Saint-Jean. Une révélation toute aussi certaine et équivoque sur les intentions du cénacle. Reste que SOTHIS fait figure de soldat inconnu avec une pauvre démo et un live à Mexico à son actif. Notons tout de même que la signature vient de la plume de Candlelight Records.
L’entame du palet est surprenante à maints niveaux. Les musiciens auraient pu se faire connaître sous les pseudonymes de Shagrath, Silenoz, Galder, Vortex, Mustis et Hellhammer qu’on n’aurait pas bronché. En effet, ça sonne diablement comme du DIMMU BORGIR, période Enthrone Darkness Triumphant voire Spiritual Black Dimensions. Les orchestrations semblent calquées, donc par conséquent, pour la plupart grandioses. A la différence que c’est la vampirique Asperia qui en est l’auteure. La ligne de chant est elle aussi semblable aux intonations du grand Stian Thoresen. Ce qui contrairement aux claviers, est un gros défaut puisqu’un manque flagrant de créativité. Certes, il n’y a pas milles façons de vociférer sur du Black Symphonique, mais ce choix là s’apparente plus à un culte de la personnalité qu’a un cas de force majeure. Et si les compositions sont toutes issues d’un travail appliqué, on regrettera une trop forte linéarité dans les cadences, avec une incapacité chronique à ralentir le tempo. Seule « Obsidian Throne » est rythmiquement plus modérée. Nul doute que c’est une volonté délibérée pour un premier album que d’étaler ses indéniables capacités, mais à trop vouloir jouer avec le feu, on se crame parfois son fut en latex. Aux rayons des satisfactions, on constate une étonnante aisance et relative bouteille dans la conception d’atmosphères et de symphonies même si, là encore, le souffle froid de la Scandinavie refroidit les ardeurs. Quelques pistes se font même entêtantes (« Of Night And Silence » ou « Defiance »). Et il en fallait. Tout comme des cordes affutées, capables de pondre quelques solos Heavy(vifiants) mais néanmoins éparses (« The Cold Disconnection »).
SOTHIS. Si je pouvais me permettre un conseil, ce serait de griffonner ces six petites lettres dans la liste des groupes à surveiller de près. Même s’il apparaît évident que De Oppresso Liber est trop homogène ou SOTHIS pas assez mûr pour d’ors et déjà soutenir le temple du Metal Symphonique, ce discours pourrait changer de tonalité dans les prochains temps. Il n’empêche que :
- parce que ça sonne comme du bon DIMMU BORGIR
- parce qu’un groupe de Black sur la côte ouest américaine, c’est insolite
- parce que y’a de l’idée, du culot et une typicité dans les propositions
Et parce que financer ce type de combo, c’est sauvegarder un nouveau patrimoine, De Oppresso Liber mérite bien une petite place dans votre discothèque.
Ajouté : Mercredi 08 Octobre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Sothis Website Hits: 12503
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