Quand on se prépare pour l’écoute d’un nouvel album de PRO-PAIN, on se fait beau, on se fout la boule à zéro et on ouvre grande ses esgourdes pour en prendre plein la tronche. No End In Sight arrive et c’est le moment de voir si la bande de Gary Meskil a encore la niaque par des temps où il en faut bien. « Let the Blood Run Through The Streets » rassure tout de suite, même si le titre n’est pas le plus imaginative du groupe : ils ont encore de bons restes pour nous faire nous jeter les uns contre les autres, les bougres. Alors pourquoi peut-on lire un peu partout que le groupe s’est ramolli ? Vous le saurez dés que vous aurez jeté une oreille sur « Hour Of The Time ». Déjà, le chant est clair. Bon, c’est pas dérangeant en soi sur un morceau bien fait, encore faut-il bien chanter en clair, ce qui n’est pas forcément le domaine où Gary excelle le plus. Mais ce sont surtout les « Wohoho » qui arrivent ensuite qui dérangent. On se demande si le bonhomme n’a pas décidé d’allé piquer sa place au Père Noël. En fait, ça donne très Punk à la mode. Pour un groupe sans compromis comme PRO-PAIN, on peut comprendre que cela passe mal. Toutefois, il y a aussi du chant clair sur « To Never Return », mais là, ça passe tout seul. La musique est bien puissante, comme on a l’habitude avec le groupe, et le chant clair s’ajoute comme une évidence. « Go It Alone » est aussi un autre exemple de ce que le groupe aurait pu éviter, comme « Hour Of The Time ». « Where We Stand », qui est aussi repris en remix à la fin de l’album, est plus mitigé. De très bonnes idées dedans mais une perte de puissance avec les sonorités presque mielleuses ajoutées. Dommage parce qu’il y a des passages dévastateurs sur ce morceau.
En fait, cet album alterne les prises de risques inspirées avec celles qui le sont moins. Du coup, les plus teigneux clameront que le groupe a beaucoup perdu tandis que d’autres proclameront qu’ils essayent d’aller racoler ailleurs. En tous cas, on peut saluer la volonté d’élargir son horizon musical, même si c’est moins bien fait (sûrement aussi parce que la cassure est plus flagrante) que sur Fitsful Of Hate.