SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION (FRA) - Seb (Sept-2007)
Depuis plus de 10 ans SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION, alias SCD pour les intimes, maltraite nos cages à miel… Il y a peu est sorti son troisième opus qui marque un léger virage dans la carrière des Français… Explications et entretien fort sympathique et intéressant avec Seb (hurleur-grogneur) !!!
Line-up : Seb (chant), Tristan (Guitare, chant), Guillaume (guitare), Junior (batterie), Duff (basse)
Discographie : S.C.D / Infected Pussy (Split Tape - 1997), S.C.D / ROT (Split CD - 1998), S.C.D / Lymphatic Phlegm (Split 7' - 2001), S.C.D (Album - 2001), II (Album - 2003), S.C.D / Cripple Bastards (Split CD - 2003), Inventory Of Fixtures (Album - 2007), Sheep N' Guns (Album - 2011)
M-I Interviews du groupe : Tristan (Sept-2002), Tristan (Août-2003), Seb (Sept-2007), Seb (Mars-2012)
Crédit Photo : LudoPix.com (Retrouvez d'autres photos sur ce lien)
Metal-Impact. Il y a 10 ans que SCD a été formé… quel regard as-tu sur ces années passée ?
Seb. On se retourne en général sur le passé quand on est arrivé au bout de la route. Quand on arrête ou quand on a atteint le sommet rêvé et inaccessible … alors nous … on y pense pas trop!
Aujourd’hui, on a l’impression d’être en chemin. On a bien avancé au cours de ces années mais on espère que le meilleur est encore à venir.
Je pense évidemment à tous ceux qui ont fait partie (ou font encore partie) du groupe (longtemps ou juste quelques temps) : Bruno, Yov, Tristan, Fred, Sévrin, Guillaume, Dagulard, Dirk, Fred, Junior et moi.
On repense aussi à tous ceux qui nous ont aidés : Necro, Phil, Bones Brigade, Osmose, Relapse, Bizarre Leprous, tous les zines, magazines et webzines, radios, etc.
Tous les groupes qui sont devenus des amis au cours de nos rencontres. Et a tous ceux qui supportent le groupe depuis 12 ans maintenant.
Junior avait 12 ans lors du premier concert de SCD en 1996 au point break à Paris, Tristan devait avoir 16 ou 17 ans. Ils étaient tous les deux à ce concert et sont aujourd’hui dans le groupe, et on fait des tournées partout dans le monde ensemble. Fred aussi était présent avec son frère. C’est sûr qu’il y a 12 ans à ce concert, je me demande ce qu’on aurait dit à quelqu’un qui nous aurait annoncé ce qui nous attendait.
Quand je regarde ces années, je n’en reviens pas de voir les conséquences des décisions qu’on prend à un moment donné.
MI. Suite à la sortie de II, le groupe a beaucoup tourné à travers le monde, qu’as-tu retenu de ses tournées aux Etats-Unis, au Japon et en Europe ? Quelles ont été les réactions des différents publics ? y-a-t-il eu de grosses galères ?
Seb. L’impression générale est que le monde rétrécis au fur et à mesure qu’on le découvre. On connaît que des endroits ponctuels et les routes les reliant, mais on à un sentiment de liberté, et de se les approprier.
On n’a jamais eu de « grosse galères », et une fois de retour, la fatigue et l’usure sont oubliées et on ne souvient que des bons moments. Quand on est dedans on n’a pas le temps d’y penser et après c’est plus qu’un souvenir. Maintenant qu’on l’a fait plusieurs fois on appréhende ça un peu comme une course de traîneaux en antarctique, ou une virée en sous-marin !
Ça passe très vite une tournée. C’est crevant mais ça vaut le coup. C’est l’aventure ! Et le public est vraiment génial partout … c’est ce qui motive le plus en fin de compte !
MI. Quel est le bilan tires-tu de la collaboration entre SCD et Osmose ?
Seb. On a rompue cette collaboration après les tournées qui ont suivies l’album II, suite aux problèmes de line up qu’on a eu à ce moment là (pour la première fois).
Le groupe était resté stable pendant 8 ans et la sortie de cet album et les tournées ont fait exploser le groupe à ce moment. C’était la fin d’une époque pour le groupe et on a vraiment pensé arrêter. En parlant avec d’autres groupes après, on s’est rendu compte que c’était souvent un cap à passer autour de 10 ans d’existence, quand les tournées et l’actualité s’accélère et qu’on se retrouve face à des choix difficiles et super contraignant avec le reste de la vie (boulot, famille, etc.).
Avec le recul, je ne sais pas ce qu’aurait donné une relation avec Osmose dans d’autres circonstances. On était pas forcément calibrés pour ce label et je ne sais pas si il aurait misé sur le groupe comme il peut le faire avec certains pour lesquels il aurait plus d’affinités musicales. Musicalement je pense que notre dernier album « inventory of fixtures » aurait été mieux adapté que le précédent pour ce label.
Mais ça reste une expérience intéressante. Ça a été utile au développement du groupe et à l’image qu’avait certains organisateurs qui connaissaient pas forcément le style du groupe mais pour qui Osmose était une certaine garantie de sérieux.
MI. Peux-tu nous parler du split sorti en 2006… est-ce un moyen d’expression nécessaire dans le grind ?
Seb. Pas forcément mais ça nous a servi plusieurs fois dans les premières années du groupe pour se faire connaître, alors c’est un peu normal de renvoyer la balle de temps en temps. Et un album sur relapse (split ou autre) ça se refuse difficilement !!
MI. 3 albums / 3 labels… pourquoi n’y a-t-il pas de continuité ? Est-ce un choix délibéré ? Comment SCD est rentré en relation avec Bizarre Leprous Production un label Tchèque ?
Seb. On fait beaucoup de concerts comme on en parlait précédemment, et on fait donc des rencontres partout dans le monde. On est souvent sollicités pour des projets. Parfois ça abouti.
On se fait son expérience en essayant soi-même. On ne connaissait pas grand chose à ce milieu avant de se retrouver dedans, alors on découvre à travers chaque expérience comment ça marche. Bizarre Leprous est très sympas, on se connaissait depuis plusieurs années et il nous avait souvent contacté pour bosser ensemble. C’était l’occasion. Ce choix n’était pas le meilleur pour cet album mais c’était surtout affectif. Shane de NAPALM DEATH était intéressé aussi, mais le timing n’était pas bon !
Bizarre Leprous fait vraiment de son mieux mais il a du mal à suivre pour les repressages et le suivi pour les tournées, la promo, etc. On n’a pas de problème avec lui car tout est transparent. Il a été le premier à nous informer qu’il sentait qu’il pourrait pas suivre et a essayer de transférer le contrat. Mais c’était un peu tard pour que le deal se fasse sans bonus ou autre donc on verra pour le prochain album.
Donc il est probable que ce soit encore un autre label pour le quatrième album !!
MI. Venons-en à Inventory Of Fixures, dans le livret on peut lire qu’il a été enregistré en été 2006, comment ce fait-il qu’il ne sorte qu’un an plus tard ? Comment se déroule le processus de compositions ?
Seb. Il a été enregistré en été 2006 c’est vrai mais le line up était encore en chantier puisque sur l’album c’est Dirk (de SCARVE, SOILWORK…) qui a enregistré la batterie. Dagulard avait dû nous quitter quelques mois avant l’enregistrement pour des problèmes perso.
Entre l’enregistrement et la sortie de l’album, il a fallut finaliser le choix du label et le line up, avec l’arrivée de Fred (basse) et junior (batterie) – tous deux membre d’INHATRED.
On avait également du boulot encore sur les covers. On fait tous les dessins et les mises en page nous mêmes alors ça fait encore du temps à consacrer. La sortie de l’album a finalement été en retard d’un mois par rapport à l’estimation qu’on avait faite pour le démarrage des premiers concerts pour des problèmes techniques.
Souvent j’ai l’impression qu’on ne se rend pas compte de la quantité de travail et de mois d’investissement qu’il faut pour ce type de projet.
Il vaut mieux ne pas trop calculer au départ de composition le boulot qui reste à faire!
Pour le processus de composition, c’est les guitaristes qui préparent séparément ou ensemble une maquette de base de chaque morceau avec une programmation rythmique plus ou moins finalisée. On travail tous ça sur ordi pour arriver en répétition avec chacun ses parties préparées (placement vocaux, etc.).
Ça a été un changement de manière de travailler dès « Inventory of Fixture » qui finalement permet d’arriver à un meilleur résultat.
MI. Pourquoi avoir décidé de donner un nom à cet album, de donner des titres aux morceaux et d’intégrer des paroles ?
Seb. Pour ne pas rester dans une recette qui aurait commencée à s’user. Sans doute aussi que les morceaux s’y prêtaient bien. En réalité chaque album est un nouveau départ. On se remet de quelques années à avoir composé l’album précédent et à avoir enregistré puis enchaînées des tournées sans avoir eu le temps de reprendre son souffle, et là on a le temps de se dire … qu’est-ce qu’on fait pour le prochain ?
C’est plus marrant d’essayer autre chose. Je n’ai pas vraiment d’autres explication que : ce coup-ci je trouvais ça mieux.
MI. Qui s’occupe des textes, du choix des thèmes ? Peux-tu nous parler de ce que contiennent les textes…
Seb. C’est moi (faut bien qu’il reste quelque chose au chanteur tout de même !).
Les thèmes ne me viennent pas en premier. Le point de départ c’est les dessins des pochettes. Je commence par les placements vocaux sur les compositions qu’on me fait parvenir, et au bout de quelques compositions, de la moitié d’un futur album, je commence à avoir une idée assez précise de ce à quoi tout ça va ressembler.
Je commence alors à avoir les idées de dessin des pochettes. C’est seulement une fois les premiers dessins réalisés et les placements vocaux effectués que je commence les textes.
Au stade actuel du futur album, la moitié des compos sont faites avec les placements vocaux. Je vais bientôt commencer les pochettes mais je ne sais pas encore exactement ce que ce sera. Plusieurs pistes sont en ébauche. J’ai presque hâte de pouvoir m’y mettre (après les tournées !).
Sur « Inventory of Fixtures », le thème global de l’album était l’état du monde tel que nous le voyons à travers les médias. Pas réellement transformé, mais juste la face qui fait l’actualité et qui, même si elle est vrai, participe aux aprioris que l’on peut avoir du reste du monde, et qui nous apparaît parfois tellement fictive quand on se retrouve en déplacement en tournée.
J’imagine que le reste du monde doit se faire les mêmes remarques lorsqu’ils se déplacent en France et découvre avec stupeur qu’on n’a pas de béret et que les « émeutes de banlieues » n’ont pas mis le pays à feu et à sang !
MI. Comment s’est décidée cette évolution musicale ? Es-tu d’accord que celle-ci est proche de la démarche de NAPALM DEATH d’il y a quelques années où les guitares sont plus mélodiques et heavy (tout en restant très brutale) ?
Seb. Oui. C’est ce que l’on a ressenti aussi. C’est l’une des influences principale du groupe et qui a rassemblée le nouveau line up, parmi d’autres aussi comme BRUJERIA, BRUTAL TRUTH, CARCASS, DISRUPT, etc.
Je pense qu’on a tous voulu aller dans ce sens. C’est principalement les changements de line up qui ont influés sur l’évolution musicale du groupe : c’est souvent le résultat des influences et des désirs de chacun qui abouti à un mélange.
On a rencontrés NAPALM DEATH au Portugal au Barrosselas Festival SWR. C’est des types super (en plus d’être des génies musicaux), on a bien sympathisés et on est restés en contact avec Shane pour peut-être une future collaboration – ce qui serait un grand honneur !
MI. Quelle est ta réaction sur les propos du Boss de Bones Brigade qui déplore l’évolution musicale de SCD qui s’éloigne trop du grind traditionnel ?
Seb. On s’est téléphoné après cette interview (évidemment), mais il n’y a vraiment aucun problème entre nous. Je connais bien les goûts de Nico et ça ne m’étonne pas qu’il préfère nos précédents albums. Lorsqu’on change c’est toujours le risque que certains aiment moins et la chance que d’autres aiment mieux. La seule chose à savoir c’est ce que soi-même on veut faire.
Salut Nico, j’espère qu’on se verra bientôt – bonne continuation !
MI. Pourquoi Yov a quitté le groupe ? Et Dirk Verbeuren est juste batteur de session ou est-il intégré à part entière dans SCD ?
Seb. Yov a quitté le groupe dès que les tournées se sont accumulées et qu’il a vu qu’il ne pouvait pas suivre avec son boulot. On se voit toujours, et il avait réfléchi lors de nos différent problèmes de line up à revenir mais les mêmes raisons qui l’avait fait arrêter, l’on empêchées de revenir !
Il n’a jamais été question que Dirk rejoigne le groupe – il est bien trop occupé avec ses autres groupes – mais ça a vraiment été un plaisir de travailler avec un super pro comme lui !!
On a aujourd’hui Junior (Bruno) qui est véritablement excellent et de l’avis de tous ceux qui nous ont vus depuis, le groupe n’a jamais été aussi bon alors …
MI. Qui s’est occupé du choix de la pochette ? comment se fait-il qu’elle soit plus subtile que les précédentes ? à cause de la censure ? a-t-elle une signification particulière ? (personnellement j’avais adoré celle du 1er album…)
Seb. Merci, comme je le disais c’est moi qui les dessine, alors j’apprécie d’autant plus ta remarque.
La grosse différence sur cet album est le format des dessins !
Cette fois-ci chaque dessin fait 80cm x 80 cm (au lieu de 30cm x 30cm). Je voulais plus de détails et pouvoir travailler de grandes scènes au lieu de zoom.
La pochette du 1er album est l’une que l’on me cite le plus. En réalité j’ignore pourquoi j’ai eu envie de dessiner autre chose. C’est vraiment les compos elles-mêmes qui influencent l’image que j’ai de l’album et des pochettes que je dessine. Ça collait mieux avec l’évolution musicale qu’on était en train d’effectuée.
MI. Quelles sont les attentes de SCD avec cet opus ? De pouvoir repartir donner des concerts à travers le monde ? Justement, est-ce que des dates sont déjà prévues ?
Seb. Oui on est justement en tournée depuis octobre 2007 (ce qui explique, et je m’en excuse personnellement et pour le groupe dans son ensemble aussi, pourquoi on a mis autant de temps à te répondre pour cette interview – merci encore de ta patience). En réalité on avait commencé doucement par quelques concerts ponctuels et une tournée d’une semaine durant l’été 2007, puis une tournée de 6 semaines en Europe en Octobre 2007 et on a repris début janvier 2008 jusqu’à mi avril 2008 pour des dates en Europe (encore). A partir de Mai 2008 on repart pour plusieurs mois aux états unis comme pour l’album précédent (ou plus longtemps) avec notamment le Maryland Death Festival où l’on avait joué pour la première édition il y a quelques années avec SUFFOCATION, puis le Canada, Québec, etc. !!
MI. Alors, comment c’était cette tournée ? Des anecdotes et autres moments forts à nous faire partager ?
Seb. Ce que je remarque encore maintenant à chaque fois qu’on va dans un pays qu’on ne connaît pas encore. A chaque coup c’est pareil, on se rend compte que c’est presque pareil partout. Finalement on doit vraiment chercher pour voir des différences, et on est bien plus proche d’un type qui écoute du Metal n’importe où dans le monde que de son propre voisin (sauf si son voisin écoute aussi du Metal).
Ce qui reste, plus que des anecdotes, c’est des images alors on va te joindre quelques photos c’est encore le meilleur moyen de comprendre !!
MI. Un dernier mot à ajouter ?
Seb. Merci pour le soutien que vous nous apporté depuis plusieurs années et plusieurs albums. Bonne continuation et j’espère qu’on aura l’occasion de se croiser avant le prochain album.
Merci également à tous ceux qui au travers Metal Impact nous suivent et nous supportent … à plus sur scène !!!
Ajouté : Mercredi 06 Février 2008 Intervieweur : Warloghe Lien en relation: Sublime Cadaveric Decomposition Website Hits: 20460
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