Les chroniques de la mort ? Bien dit, c’est vrai qu’avec moi, faut pas rigoler sinon je te cyber-détruit sur place avec ma plume enchantée. Demande à NARGAROTH ou à GRIMBANE ce qu’ils en pensent. En tout cas, merci pour le clin d’œil les gars ! Plait-il ? Ce titre n’est pas pour moi ? Je pensais que… autant pour moi… Donc à priori le dernier FALCHION n’est pas une ode à mes modestes dons littéraires. Passée la désillusion, il faut tant bien que mal s’attaquer au contenu du dernier né du quatuor lapon. Encore relativement anonyme dans nos vastes contrées, ce combo compte pourtant en ses rangs deux des membres de KORPIKLAANI. Eh oui, ça en jette tout de suite plus, n’est-ce pas ? Et pourtant, ce rejeton n’a pas grand-chose à voir avec ses compatriotes déjà plus expérimentés. Un album et puis s’en va, voilà pour le compte de FALCHION, actifs depuis tout-de-même six ans. Alors on se prend à espérer que leurs éparses enregistrements soient le fruit d’une longue maturation et fassent miroiter aux yeux des plus sceptiques une néo force de la nature.
Chronicles Of The Dead me prend aussitôt à contrepied. A la lecture du CV des finlandais, on était en droit de s’attendre à une introduction épique façon « Lai Lai Hei » (attention, pas la compo d’ENSIFERUM). Raté. « Primitive Age » introduit avec dynamisme et rage le brûlot. Les premiers solos sont harmonieux mais manquent un peu de justesse. A vrai dire, j’ai été totalement pris de court par la complexité des structures. Un coup ça barde, un coup ça décélère inexplicablement pour repartir dans de fastidieuses envolées solitaires. Il en sera ainsi pour la quasi-totalité des plages. Déconcertant. Frustrant même. De ne pouvoir aisément classer FALCHION dans un style précis. Si une piste est plus Death, l’autre sera plus Folk, la suivante plus Heavy, la prochaine plus Power, etc… Je maintiens qu’une formation incapable de tenir une ligne directrice est une formation qui se cherche encore. Ce qui semble être ici le cas. La valeur intrinsèque des musiciens demeure cependant importante. Sans être des branleurs de manche, nos fieffés gratteux maîtrisent avec classe la lead et la rythmique. Dommage que quand l’on compte un accordéoniste du rang de Juho Kauppinen parmi ses membres, l’exploitation de l’instrument soit aussi clairsemée. On aurait aimé davantage d’aisance, d’âme, de corps ou même de culot dans la prestation des scandinaves qui se contentent de retourner une terre fertile. Le caractère Folk de leur son demeure un mystère. Je ne dis pas que c’est trop peu festif, simplement que la revendication de groupe de Folk/Death m’a l’air quelque peu usurpée. L’appellation de « Death mélodique et festif » me semble un iota plus appropriée.
FALCHION dispose néanmoins d’un potentiel assez conséquent. La correction des dernières tautologies et banalités pourraient en faire un carré d’avenir. L’âme de sa musique, qui n’est pas une référence académique ni le stéréotype du truc qui cartonne également. Le talent fera le reste. Aux finnois de prouver qu’ils en sont plutôt bien pourvus. Sinon, y’a toujours moyens de les mettre à mort sur le Valhalla. Y’aura de quoi écrire une jolie chronique.