HELLOWEEN (de) - l'Olympia à Paris (Paris (08/04/13)
Groupes Présents au concert : SHADOWSIDE, GAMMA RAY, HELLOWEEN
Date du Concert : lundi 8 avril 2013
Lieu du Concert : L'Olympia (Paris, France)
Les lettres en néon rouge de l'Olympia annoncent le retour du Hellish Rock, tournée commune à deux monstres du Heavy Metal allemand : HELLOWEEN et GAMMA RAY. La première édition en 2007/2008 avec ses 95 dates, avait connu un franc succès, y compris en France avec notamment deux très belles soirées consécutives à l'Elysée Montmartre. Cette année, on a vu bien plus grand : l'Olympia et ses 1700 places !
C'est SHADOWSIDE qui a été désigné pour chauffer la salle en première partie. Un groupe brésilien de Heavy Metal aux relents Thrash qui a pour seule originalité d'être emmené par une chanteuse, Dani Nolden. Ce sont eux qui avaient déjà ouvert pour HELLOWEEN lors de la tournée brésilienne de 2007. Rien pourtant ne les distingue de la masse, musicalement parlant : les morceaux sont assez basiques, les mélodies n'accrochent pas vraiment et le tout reste juste trop brouillon. L'enthousiasme qu'ils mettent à la tâche fait tout de même plaisir à voir, et leur frontwoman, nature et sympathique, parvient à tirer du public une participation mesurée mais volontaire… La reprise de « Ace of Spades » de MOTORHEAD était certainement de trop par contre…
On déroule un grand backdrop aux couleurs de Masters of Confusion, le dernier EP de GAMMA RAY, et le grondement qui s'ensuit ne trompe pas : The Rays sont attendus de pied ferme ! La trajectoire du groupe fondé par Kai Hansen après son départ de HELLOWEEN n'a jamais atteint des sommets, mais elle est somme tout restée assez parallèle à celle des citrouilles. Là où souvent les splits accouchent de conflits ouverts et de frustrations étalées au grand jour, cette complicité entre les deux formations est vraiment quelque chose de rafraîchissant. Bien que les derniers albums de GAMMA RAY montrent une certaine redondance, les concerts du groupe restent toujours extrêmement réjouissants. Et même avec une setlist raccourcie, celui de ce soir n'a pas échappé à la règle. Très en forme et particulièrement heureux d'être là, Kai et sa bande ont sorti le grand jeu. Opération séduction avec des classiques très appréciés, « The Spirit » ou « Anywhere in the Galaxy » en tête, puis instant promo avec deux titres issus du tout récent EP : « Masters of Confusion » et « Empire of the Undead ». Assez basiques et répétitifs mais bien reçus par un public très fidèle à celui qui restera toujours comme le fondateur de HELLOWEEN, et un grand artisan du Metal en général. On a droit à un joli solo d'un Henjo Richter aussi doué que discret, et dont la prestation du soir ne souffre d'aucun accroc. De son côté Michael Ehré a récemment remplacé Daniel Zimmermann à la batterie, et a déjà pris ses marques avec vigueur et une certaine élégance. C'est le délire à l'Olympia quand résonnent les premières notes de « Future World » de HELLOWEEN, un classique intemporel écrit par Hansen et qui a parfaitement sa place sur la setlist, surtout ce soir. Bien entendu, la salle hurle le refrain. Après un « To The Metal », qui se veut hymnique mais s'avère plutôt lourd, il est temps de jouer l'unique rappel, le jouissif « Send Me A Sign » issu de Powerplant. Avant de quitter la scène, Kai Hansen promet un retour comme headliner, et le groupe savoure une ovation qui sonne comme un vrai plébiscite.
Pendant la pause buvette, on s'active à l'arrière de la scène pour peaufiner le décor. Lorsque les lumières s'éteignent, on distingue à travers un grand rideau en cordage type militaire une mise en scène assez spectaculaire, un champ de bataille en ruine, prolongement du visuel du dernier Straight Out of Hell. Il comprend un étage avec deux plates-formes, pour donner encore plus de relief à ce concert-évènement. C'est toujours derrière ce « rideau » que le quintet apparaît, pour interpréter « Wanna Be God ». Le voilage tombe enfin et c'est le titre inaugural du dernier opus qui fait monter l'Olympia en température, « Nabataea ». D'emblée, HELLOWEEN met l'accent sur ce disque, et les points sur les « i » ! Servis par un gros son, et jouissant d'un espace conséquent, le groupe va s'atteler à faire le spectacle et contenter avant tout ses fans avec un juste équilibre entre nouveaux et anciens titres. Andi Deris, qui rappelle entre deux morceaux que son grand-père était français, et en profite pour sortir des âneries dans la langue de Molière, a l'air en grande forme, lui dont la santé avait forcé l'annulation d'un concert à Istanbul en début de tournée. Au rayon des nouveautés, « Straight Out Of Hell » et « Waiting For The Thunder » passent sans encombre l'épreuve de la scène, l'un dans un style Speed typique, l'autre plus aérien mais tout aussi catchy. Dans le même temps, Weikath et compagnie ont mine de rien balancé le méga-tube « Eagle Fly Free » et « Where The Sinners Go » (de 7 Sinners), qui a survécu à la setlist de la tournée précédente. Sur scène, malgré la place, ça reste assez statique. Deris n'a jamais été un Dickinson, et il traîne assez mollement son long et lourd manteau de cuir sur le devant de la scène. Markus Grosskopf use parfois des escaliers pour voir les choses de plus haut, alors que Sascha Gerstner, la tour de contrôle, n'en a pas besoin… La bonne humeur est cependant de mise, entre les pitreries des musiciens et les blagues graveleuses de leur vocaliste (voir la façon dont il mime son « Steel Tormentor »), HELLOWEEN ne faillit pas à sa réputation. Sur « Live Now ! », celui-ci coupe le public en deux parties et fait les chanter consécutivement. Cet exercice pourtant banal et souvent poussif marche à merveille et tout le monde s'y adonne avec joie. Il faut dire qu'Andi sait communiquer avec ses fans, et que même les plus réfractaires à son humour finissent par jouer le jeu. Pour baisser un peu le tempo, on enchaîne « Hold Me In Your Arms » et « If I Could Fly », deux balades inégales, car si la seconde, issue de The Dark Ride, passe parfaitement, la première est aussi niaiseuse que soporifique. Second extrait de l'excellent Time Of The Oath, le classique « Power » invite à donner de la voix, après le superbe « Hell Was Made In Heaven » de Markus Grosskopf. Premiers rappels, et HELLOWEEN en a encore sous le coude. Il faut dire qu'avec 17 albums studio au compteur, la discographie a quand-même un peu de profondeur… C'est avec « Are You Metal ? » de 7 Sinners et surtout « Dr Stein » de Keeper of the Seven Keys Pt .2 que les allemands tentent d'achever leur audience, qui répond tout de même présent avec enthousiasme, jusqu'aux balcons pourtant assis confortablement dans le velours rouge de l'Olympia. Presque tout le monde sait et attend ce qui va suivre après la nouvelle interruption : comme il y a 5 ans, Kai Hansen revient sur scène et c'est avec trois guitares, dont deux historiques, qu'est lancé un Medley pour le moins mythique, comprenant tour à tour des extraits de « Halloween », « How Many Tears » et « Heavy Metal Is The Law », tous de la période Hansen. Celui-ci ne contribue que très peu au chant, mais sa seule présence est significative et symbolique du soin avec lequel on entretient la légende HELLOWEEN. Dans quel autre groupe peut-on se vanter d'avoir le même type de relation avec un élément fondateur, parti depuis 25 ans ? Grandiose. Tout GAMMA RAY (moins le batteur) rejoint la scène pour le dernier rappel, « I Want Out », sur lequel le public est mis à contribution par Andi. Derrière celui-ci, ça s'amuse dans les rangs, Kai avec sa casquette de sado-maso libidineux badine avec ses collègues, d'autres envoient dans la salle des citrouilles gonflables, et le concert s'achève dans la joie avec un hommage appuyé de l'enceinte parisienne.
Avec plus de trois heures de show à eux-deux, GAMMA RAY et HELLOWEEN ont largement satisfait les attentes et les espoirs, et dans un cadre prestigieux comme celui de l'Olympia, on peut pratiquement parler de soirée parfaite. Reste à savoir si ce Hellish Rock, recette à succès pour de véritables messes du Heavy, aura droit à une redite. Jamais deux sans trois, dit-on.
Ajouté : Lundi 15 Avril 2013 Live Reporteur : JB Score : Lien en relation: Helloween website Hits: 14602
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