L'Auvergne : un volcan s'éteint, un être s'éveille. Rencontre avec Necron, l'homme derrière GERGOVIA, qui met sa musique et sa passion au service de sa région. Suivez le guide, dont chacun saura apprécier la modestie.

Line-up : Necron

Discographie : Déclaration de guerre (Album - 2004), Coulée de lave (Album - 2006), Si Vis Pacem Para Bellum (Album - 2007)


Metal-Impact. Tes deux premiers albums étaient sortis sur CCPrecords, celui-ci sort sur Occultum Productions. Pourquoi ne pas être resté chez CCPrecords ?
Necron. Malheureusement, on avait beaucoup de mal à communiquer avec CCP Records. Ils avaient l’album depuis le mois de septembre, je leur ai envoyé plusieurs mails pour savoir ce qu’ils en pensaient et s'ils comptaient le sortir et pas de réponse. J’ai donc commencé à démarcher les labels et Occultum Productions s’est montré intéressé. N’ayant toujours pas de nouvelles de CCP Records j’ai signé avec Alain.

MI. Comment caractériserais-tu ton évolution musicale depuis tes débuts ?
Necron. Je ne sais pas trop, je n’ai pas assez de recul sur ma musique, je dirais surtout que l’évolution s’est faite au niveau du son qui est beaucoup plus propre et puissant que sur les deux précédents albums. Je trouve que ce nouvel album est la synthèse des deux précédents, la froideur et l’instinctivité de Déclaration de guerre et le côté mélodique de Coulée de lave. C’est ma vision de l’évolution de GERGOVIA, sûrement pas objective mais bon.

MI. Il ne suffit pas d’être originaire d’une région pour y montrer un total dévouement. En outre, vu de l’extérieur, l’Auvergne ne semble pas avoir une identité aussi forte que la Bretagne ou le Pays basque par exemple. D’où te vient cet attachement à l’Auvergne ?
Necron. Certes, l’Auvergne n’a pas l’identité de la Bretagne, mais à mon avis l’identité ne tient pas à la région en elle-même mais aux gens qui l’habitent. L’Auvergne est une terre que j’aime profondément, c’est celle qui m’a vu naître et c’est celle qui me verra mourir, c’est une terre riche d’histoire et très riche géologiquement parlant, c’est une région qui n’a rien à envier à la Bretagne, le pays Basque ou même la Corse. L’Auvergne a vu la victoire de Vercingétorix sur les légions de César à Gergovia, et qui a vu sa défaite aussi à Alesia.

MI. Ce nouvel album contient des sonorités Pagan Black, avec les chants clairs notamment, mais aussi des structures plus modernes. J’y ai vu comme une illustration d’un combat qui a traversé les âges pour la défense de l’identité auvergnate. Y a-t-il un concept derrière Si Vis Pacem Para Bellum ?
Necron. Comme sur les deux précédents albums, il y a un fil conducteur entre les compositions de l’album : sur Déclaration de guerre et Coulée de lave, le fil conducteur était clairement la région Auvergne et ses ancêtres les Gaulois. Sur Si Vis Pacem Para Bellum, le fil conducteur est la guerre. Je dis fil conducteur et pas concept car je trouve le terme trop fort pour la musique de GERGOVIA, je ne suis pas assez talentueux pour composer un concept album, je laisse ce soin à des musiciens bien plus forts que moi. Donc, pour en revenir au sujet, le fil conducteur est la guerre, je voulais m’éloigner quelque peu du « concept » des deux premiers albums qui serait devenu redondant à mon goût. Malgré tout, il est quand même présent sur certains titres comme « Nouvelle ère » par exemple.

MI. Tes textes sont résolument guerriers et s’inscrivent dans une logique d’affrontement. Ton premier album s’appelait déjà d’ailleurs Déclaration de guerre. Est-ce d’après toi le meilleur moyen de promouvoir l’identité de ta région ? N’es-tu pas tenté par moments de mettre plus en avant les caractéristiques et les valeurs positives de l’Auvergne ?
Necron. Les textes sont résolument guerriers car comme je te l’ai dit auparavant le fil de l’album est la guerre. GERGOVIA fait une musique brutale et violente donc je me vois mal en train faire des textes à l’eau de rose. Pour mettre en avant les valeurs positives de l’Auvergne, il faudrait changer la musique de GERGOVIA, et faire une musique plus dans l’esprit de VINTERSORG par exemple et ce qu’il y a de sûr c’est que j’en suis incapable !!! Je suis bien trop piètre musicien !! (Rires)

MI. Au niveau du mix, pourquoi ne pas avoir mis plus avant les vocaux ?
Necron. Sur mes enceintes ils étaient forts et le sont toujours, mais c’est vrai que j’aurais pu les mettre plus en avant, c’est une erreur qui ne se reproduira pas sur le prochain album.

MI. De même, je trouve que la boîte à rythme donne parfois un côté trop synthétique à ta musique. Ne penses-tu pas qu’avoir un batteur, ne serait-ce que de session, apporterait un plus à tes compos ?
Necron. C’est vrai qu’une vraie batterie serait beaucoup mieux, je pourrais d’ailleurs la jouer moi-même puisque je suis batteur depuis 18 ans maintenant. Mais enregistrer une vraie batterie demande beaucoup de matériel très couteux que je n’ai malheureusement pas. Alors, certes, j’aurais pu l’enregistrer avec les moyens du bord mais ça aurait eu un son dégueulasse, et comme je me fais assez critiqué à cause du son je ne vais pas en rajouter une couche. Pour ce qui est du côté synthétique donné par la boite à rythmes c’est voulu : tant qu’à mettre une boîte à rythmes autant qu’elle ait un côté inhumain.

MI. Tu as déjà donné des concerts en faisant appel à des musiciens extérieurs. Est-ce le genre d’expériences que tu souhaites reproduire dans le futur ? La scène est-elle incontournable pour toi ?
Necron. Je n’aime pas trop jouer live, mais c’est quelque chose d’indispensable pour promouvoir un album. J’ai recruté un manager dernièrement et je pense que nous allons faire pas mal de concerts durant l’automne et l’hiver pour défendre cet album sur scène.

MI. L’adresse de ton site Internet comprend le chiffre 666. Le satanisme a-t-il une signification pour toi ou souhaites-tu simplement témoigner, à travers ce chiffre, d’une posture antichrétienne ?
Necron. Le chiffre 666 compris dans l’adresse du site est dû au fait qu’un site contenant le titre Gergovia existait déjà, c’est le site d’un hôtel clermontois je crois, donc Manylaethurius, le webmaster, a rajouté le 666. Je ne suis pas du tout sataniste mais anti-religion monothéiste tout à fait, que ce soit la religion chrétienne, musulmane ou juive. Je ne suis pas pour autant athée : je crois en une ou des forces qui nous gouvernent tous et toutes, mais à laquelle je ne donne pas de nom, surtout pas celui de dieu.

MI. Merci pour ta disponibilité.
Necron. Merci à toi pour ton soutien à mon humble projet.