THE DILLINGER ESCAPE PLAN (usa) - Le Trabendo à Paris (27/04/12)
Groupes Présents au concert : THE PRESTIGE (FRA), THE DILLINGER ESCAPE PLAN (usa)
Date du Concert : vendredi 27 avril 2012
Lieu du Concert : Le Trabendo (Paris, France)
Soirée de réouverture du Trabendo, après une année complète de travaux d’aménagements, et première constatation, c’est une réussite. Harmonie des couleurs, espace, tout a été fait pour que cette salle si sympathique le soit encore plus.
Mais pour qu’une fête soit complète, il faut des invités, et un maître de cérémonie. Et pour nous assurer de leurs bonnes intentions, les gardiens du temple nous avaient conviés ce soir à une party diabolique, en laissant les clés du royaume à une troupe de déjantés notoires, de flingués légendaires, les seuls sans doute aptes a recréer la furie des grandes heures du Trabendo, les Américains de THE DILLINGER ESCAPE PLAN.
Pfiouu, ça va être rude. Ca va être une fois de plus une bataille rangée, mais quoi de mieux qu’une bonne dose de décibels pour accompagner une grosse rasade d’adrénaline ?
Avant cela, l’introduction, car première partie il y a. Assurée par les parisiens de THE PRESTIGE, forts de deux albums à la renommée européenne, celle-ci fut compacte, dissonante, mais véritablement épiphanique. Je ne connaissais pas le quatuor, et j’ai fait aujourd’hui une découverte majeure. Dispensant la bonne parole post hardcore, ceux-ci ont dynamité la scène du Trabendo, en nous offrant une prestation hallucinante digne de bien des combos internationaux. Avec une énergie Punk au service d’une musique hermétique mais généreuse, THE PRESTIGE a fait bien mieux que de servir de hors d’œuvre aux géants ricains. Ils ont crânement tenté leur chance et transformé l’essai haut la main. Même si le pogo était timide, même si le public était plutôt clairsemé et amassé au fond de la salle, les musiciens n’en avaient cure, et jouaient leur va-tout comme au beau milieu d’un festival d’été.
Avec un frontman de la trempe d’Alex, il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose à craindre. Bougeant comme un diable sorti de sa boite, égrenant les riffs comme les vociférations quasi inhumaines, celui-ci assure les trois quarts du spectacle en se donnant sans retenue.
Mais avec une section rythmique aussi élastique que puissante, il faut avouer que le bougre a les arrières assurés.
Musicalement ? Un mélange de post hardcore comme précisé, des séquences assez atmosphériques et développées, dans la grande tradition de CULT OF LUNA / NEUROSIS / CONVERGE, des fulgurances acrobatiques à la DEP, le tout sur un tapis de chromatismes, de power chords à vide, et de stridences déchirantes.
Au final, Alex finira avec son pied de micro au milieu de la foule, trop heureuse de participer au bal.
THE PRESTIGE ? Un nom à retenir, sous peine de passer à côté d’un groupe qui en veut, et qui en aura. Je ne sais pas où vous compter aller les gars, mais vous allez vite y arriver à ce train là. (9/10)
(Toute) petite pause, à peine le temps de discuter entre collègues, et de se marrer en voyant les roadies essayer de résoudre le problème de pédales de Liam (« I have no idea !!! », tu m’étonnes man, et ton rasoir, il est en grève ???), et l’intro fumigo-luminescente de THE DILLINGER ESCAPE PLAN se répand dans un Trabendo soudain plus dense. Les fans se pressent au premier rang contre des barrières à la sécurité aléatoire, ça va bouger, on est prévenus.
Mais à peine « Panasonic Youth » entamé, c’est la guerre.
Une putain de guerre qui ne fera pas de prisonniers.
Greg est à fond dès les premières secondes, Ben swingue comme un danseur de claquettes défoncé au crack, et c’est parti pour la farandole hystérique.
On se prend des coudes, des pieds, des jambes, on essaie tant bien que mal de protéger son appareil tout en suivant le show, c’est une marée humaine omnidirectionnelle, un tsunami organique qui emporte tout sur son passage.
Un son énorme, les DEP en rendement maximal, bordel, la sueur, le bruit, la folie. Les STOOGES des années 2000, rien de moins.
Je sens une main sur ma tête, c’est quoi ce délire ???
C’est Greg qui me caresse bordel !!! Alors moi, je fais quoi ? Bah n’importe quoi, je lui tripote la cuisse parce qu’il a déjà reculé de deux pas.
« Milk Lizard » !!! Comme ça, dès le second morceau !
On exulte, et la pression augmente, au point que je ne sais même plus si j’ai une nuque. Balancer ça comme ça, avec Ben qui se barre pour marcher comme Jésus sur les mains de ses disciples. Fous les gars, faut faire gaffe !!!
Il y a vraiment un groupe sur scène là, ou c’est un remake de Tueurs Nés ???
Sans promo, sans nouvel album, les gus se pointent et nous font un set en forme de Best-of ???
Bah ouais, et on prend ! Tous les âges sont là, du fan ado en transe au quinqua intenable. On hurle à pleins poumons avec Greg, qui ne s’en laisse pas compter.
« Room Full Of Eyes »??? Room full of fists!!!!
Ca continue, ça ne ralentit pas, c’est juste une fournaise. Et allez, « 43% Burnt », et ça devient un blitzkrieg moderne. Mais ce titre est culte et personne ne s’y trompe. Tir de DCA, guitares à fond la caisse, dégage mémé et range tes courses.
Car même si « Black Bubblegum » modère un peu le propos (toute proportion gardée…), c’est l’anniversaire de Liam ce soir, et Greg nous convie à la fête.
Foutre la merde ? Allez c’est parti. « Hollywood Squares », même sans Patton, ça déchire.
Triplette de dingue en guise de cadeau, « Weekend Sex Change », l’hystérique « Sugar Coated Sour », et le dégoûtant « Fix Your Face ». DEP, dans toute sa furie et sa beauté.
Le pogo tient la route, les rangs se resserrent, et je reprends un peu mon souffle.
Merde les gars, faut y aller, ça n’arrive pas si souvent ! Enfin si, presque tous les ans, et c’est un rendez-vous qu’on ne manquerait pour rien au monde.
Et même si Skrillex fait le mariole avec ses machines en face, au Zénith, on s’en branle.
La vraie guerre est là, pas à côté. Ca, je le laisse aux timorés et aux poufs de frairie.
Un petit coup de Option Paralysis pour continuer avec notre bon voisin qui ne fait pas grand-chose pour calmer les relations du quartier, avant d’attaquer le final, la dernière traque qui va nous achever pour la soirée.
Et c’est bien parti. « Setting Fire To Sleeping Giants ». OK. Mais Greg, si tu veux tripoter tout le monde, fais toi greffer des mains. Et dis à Ben d’arrêter de se prendre pour Spiderman. Descends de cette enceinte nom de Dieu, tu vas te faire mal, et il reste deux morceaux !!!
Billy tricote son rythme et Liam cimente le tout. Bonne pioche. On laisse débouler « Sunshine The Werewolf », qui vitupère comme jamais, avant de dire adieu à Mona Lisa.
Et au groupe. A peine une heure, et c’est fini. La tornade est passée, et n’a pas laissé grand-chose.
Les meilleures blagues sont les plus courtes. Même si j’aurais bien rempilé pour soixante minutes supplémentaires.
Rideau. Maison. Panser les plaies.
A l’année prochaine bande d’enfoirés. (10/10)
Ajouté : Mercredi 02 Mai 2012 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: The Dillinger Escape Plan website Hits: 14223
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