Oh oui je sais ce que vous allez me dire … Que chez Metal Impact, on ne chronique que du Vampire, même en bande dessinée … Alors d’abord chers lecteurs, sachez que comme le dit notre amie Karmilla, les Vampires sont tellement présents dans la culture Metal qu’il est difficile de passer à côté. Commencez donc par aller lire son excellente chronique de Rapaces (ICI), puis revenez en ces lieux pour plonger un peu plus dans les abîmes de la folie …
Car Requiem Chevalier Vampire n’est en rien un joli conte de Noël à raconter aux enfants pour s’endormir. Ici le mauvais goût devient finesse, la douleur est un plaisir, et les idées malsaines dictent la bonne conduite de chacun. Le monde décrit dans Requiem se nomme Resurrection. L’auteur Pat Mills (le créateur de Judge Dredd, c’est lui !) évoque l’horreur simplement : « c’est comme un négatif de notre monde. La terre et la mer sont inversées. La haine est un sentiment sain et l’amour est un signe d’esprit malade … ». Et là vous vous demandez : comment faire pour rejoindre ce magnifique et macabre univers ?
C’est très simple. Prenez Heinrich, par exemple. Ce militaire nazi, envoyé sur le front russe pour avoir aimé une juive (Rebecca), est abattu et déclaré et mort en 1944. Contre toute attente, Heinrich se voit ressuscité sur Resurrection (forcément …). Il devient alors Requiem, un Chevalier du Nosferatu, de par le sang qu’il a fait couler sur Terre en quantité… Tous les ressuscités n’ont pas cette chance : certains appartiennent à des classes inférieures, comme les zombies, les goules ou encore les loups-garous. Et tous se méprisent mutuellement …
Là, on découvre avec les yeux de notre « héros » un monde hostile et étouffant, où les couleurs portent essentiellement sur le noir et le rouge. Olivier Ledroit (faut-il vraiment vous présenter Olivier Ledroit ?!!) a pris un malin plaisir à nous concocter ce climat plus que malsain, et pourtant esthétiquement attirant. Le fouillis des Chroniques de la Lune Noire paraît bien loin, et il règne sur les décors un ordre impérial empruntant à la grandeur et la puissance des constructions gothiques. Resurrection compte en son sein tout ce que la Terre a porté de tueurs, conquérants sanguinaires, ou autres adeptes du Démon. Au milieu de cette horreur permanente, Requiem apprend à aimer le goût du sang, de l’opium et de la perversion. Il fait la connaissance de Dame Claudia Demona, aussi belle que dominatrice dans la torture ; d’Otto, un autre nazi ressuscité Vampire ; de Sire Cryptus, le Précepteur du Temple Lunaire aux allures de bébé (car sur Resurrection, on ne vieillit pas, on rajeunit …).
Pas moins de 12 volumes sont annoncés pour peindre cette fresque démoniaque (8 sont déjà sortis). Si dans ce premier Tome, Requiem se complait à endosser son nouveau costume de puissant guerrier sanguinaire, impatient d’aller combattre les Mutants aux côtés d’Otto, ses tourments ne tardent pas à réapparaître : Rebecca, son amour perdu, serait-elle revenue elle aussi sur Resurrection ? Et qui est donc Thurim, ce Vampire qui osa trahir le Comte Dracula ?…
Tout autant de questions et de rebondissements que Pat Mills et Olivier Ledroit vont développer à outrance, tout en agrémentant la saga d’allusions qui ne vous seront pas inconnues, chers lecteurs, comme par exemple les noms des personnages (Aleister Crowley ressuscité en Black Sabbat, Attila le Hun, la Comtesse Elisabeth, etc …). Le Tome 2 de Requiem Chevalier Vampire a pour titre : La Danse Ecarlate…