ELDRITCH est un groupe intéressant qui a obtenu un beau succès d’estime à force de livrer des albums intéressants et de faire évoluer sa musique. Mais les différentes orientations musicales du groupe au fil des années ont un peu décontenancé les fans. Il était nécessaire de faire le point. Terence Holler répond à nos questions et révèle une personnalité sombre et torturée.

Line-up : Eugene Simone (guitare), Roberto "Peck" Proietti (guitare), Terence Holler (chant), Dave Simeone (batterie), John Crystal (basse)

Discographie : Seeds Of Rage (Album - 1995), Headquake (Album - 1997), El Nino (Album - 1998), Reverse (Album - 2001), Portrait Of The Abyss Within (Album - 2004), Neighbourhell (Album - 2006)


Metal-Impact. Peux-tu nous présenter ELDRITCH ?
Terence Holler. Eh bien, ELDRITCH est un groupe de Metal assez particulier qui a façonné son propre son pendant des années ! Nous sommes un mélange de Thrash, de Progressif, de Hard Rock et de Metal classique, le tout joué de façon originale et technique.

MI. Quelles ont été les réactions suite à la sortie de Neighbourhell ?
Terence. Ce dernier album a battu nos records de ventes ! Nous avons fini par atteindre le statut de groupe culte à plusieurs endroits : USA, Europe et Amérique du Sud. Cet album est le plus facile d’accès que nous ayons écrit ! Même les gens qui n’apprécient pas le Metal peuvent être accroché par certaines chansons.

MI. Il est difficile de décrire le style de ELDRITCH car vous avez beaucoup évolué. Peux-tu commenter cette évolution ?
Terence. Sur les 3 premiers albums nous étions davantage orienté Prog Metal, avec des compositions longues et complexes, ainsi que des parties de clavier ; mais sur les 3 albums suivants (Reverse, Portrait Of The Abyss Within et Neighbourhell) nous avons trouvé ce que nous cherchions : agressivité, lourdeur et mélodie, le tout en une seule formule. Cela s’est fait selon un processus naturel, nous n’avons jamais vraiment aimé avoir beaucoup de synthé et nous n’avons même jamais voulu être si progressifs. En fait, nous écrivons des chansons sans nous demander à quel style cela se rattache, et voilà le résultat.
Nous avons aussi des influences assez sombres mais nous essayons de rendre l’ensemble toujours assez accrocheur ; désormais nos chansons durent toujours autours de 4 minutes et plus 7 minutes comme avant. Nous sommons comme les premiers METALLICA, PANTERA, QUEENSRYCHE, FATES WARNING et d’autres datant des années 80, mais avec un son unique et original.

MI. Que pourriez-vous dire pour convaincre quelqu’un de l’acheter ?
Terence. Je dirais : ELDRITCH est un groupe honnête et technique qui écrit des chansons accrocheuses. Mais si vous voulez vous contenter d’acheter toujours la même merde, tant-pis…

MI. Avec le recul, quel regard portes-tu sur Portrait Of The Abyss Within ?
Terence. C’était notre cinquième album. Il est bon et s’est bien vendu. Peut-être le son de la batterie aurait-il pu être amélioré mais l’album s’écoute bien, il est fluide et catchy. Il est plus progressif que Neighbourhell mais reste Heavy.

MI. Peux-tu nous expliquer le sens du titre, Neighbourhell ?
Terence. C’est un jeu de mots entre neighbourhood (voisinage) et hell (enfer) qui décrit à quel point ma vie est proche de l’enfer. Donc je suis en quelques sortes dans le voisinage de l’enfer. Les paroles évoquent l’enfer que j’ai traversé ces dernières années.

MI. Peux-tu nous décrire le processus d’écriture ?
Terence. Eugene compose avec l’aide de Peck (Roberto « Peck » Proietti) et ensuite ils me donnent des cd avec leur musique. J’écris alors les mélodies et ensuite les paroles. C’est un processus naturel qui fonctionne depuis des années. Les guitaristes s’occupent de la musique et moi des mélodies et des paroles… facile !

MI. Quel message essayes-tu de faire passer à travers ta musique ?
Terence. Mon message est une vision négative du futur. Je ne crois pas que cela ait une bonne influence pour tes lecteurs, tu sais ! Je ne suis pas un type bien, j’ai une vision noire et triste de la vie. J’ai eu une vie de merde et tout ce que je vois en face de moi, c’est du noir…

MI. Vous ne tournez pas beaucoup, pourquoi ?
Terence. Nous avons tourné en 1997 avec ANGRA et en 1999 avec THRESHOLD et PAIN OF SALVATION ensuite nous n’avons joué que dans des festivals car certains d’entre nous ont une famille et souhaitent donner la priorité à leur vie privée. Mais nous allons organiser de nouveaux concerts…

MI. Quel est ton parcours musical ?
Terence. J’ai suivi des cours de chant pendant des années ainsi que des leçons de respiration. Mais pour devenir un bon chanteur il faut faire des concerts et pratiquer. Maintenant je me sens vraiment au point.

MI. A quelle question as-tu marre de répondre, et quelle est la question qu’on ne t’as jamais posé ?
Terence. Je n’ai jamais aimé parler de la composition des albums comme tu peux le constater avec ma courte réponse ! Je déteste décrire ma façon de composer. Celle qui me plait le plus est d’avoir à décrire ma musique à quelqu’un qui ne la connaît pas. J’aime expliquer ce que je fais.

MI. Si tu as quelque chose à ajouter pour tes fans Français, c’est le moment…
Terence. Depuis notre tournée avec ANGRA nous n’avons pas été dans votre pays et cela nous manque. Le public français est l’un des plus incroyable au monde. Heureusement nous serons de retour bientôt.