Au pays, de Candy, comme dans tous les pays, on s’amuse on pleure on rit, il y a des méchants et des gentils…

Le nouvel album d’AEON aurait pu commencer comme ça, avec en fond sonore les ricanements pré pubères d’une blondinette émerveillée par un bout de pelouse, une balançoire rudimentaire, et les jolis oiseaux qui gazouillent sur fond de coucher de soleil oriental. Et puis tout d’un coup, Sébastien CHABAL se pointe, la prend pour un ballon, lui écrase la tronche sur un vieux platane en hurlant : « Ah, tu l’avais pas vu venir celle là ma salope ! ». C’est ça, Rise To Dominate, une gigantesque claque dans le beignet, alors qu’on attend sagement le bus après une journée de boulot. Mais attention, le pain intelligent, qui sort de nulle part, et qui laisse une bonne grosse trace sur le nez, enfin ce qu’il en reste. Propre quoi, quasi chirurgical. Il faut dire que la production de Dan SWÄNO ne laisse pas de place à l’approximation, ce qui dans le cas des membres d’AEON est plutôt un avantage, tant ils maîtrisent crânement leur sujet.<bt> Certes, leur Death barbare n’est pas foncièrement original, rappelant même assez souvent les références du genre, comme les premiers IMMOLATION par exemple, mais il est solide comme le roc. De vrais docteurs Es science du riff implacable, sur fond de rythmique nucléaire, avec en bonus, un chanteur possédé par son rôle de démiurge démoniaque pointant du doigt les aspects les plus sombres de la nature humaine.
Les titres proposés forment une sarabande impressionnante de cohésion, ou les passages d’une lourdeur extrême le disputent aux cavalcades hystériques dont la violence ne semble supporter aucune limite. De « Helel Ben-Shagar », jusqu’à « No One Escapes Us », en passant par « Hate Them », tout est fait pour susciter chez l’auditeur une palette d’émotions, variant de la haine totale à la misanthropie absolue. Tenant plus de la pierre de taille que du parpaing industriel et poreux, le Death mitonné par AEON a été bétonné de toute part pour éviter l’erreur de cuisson, et même si parfois la voix de Tommy Dahlström prend des allures d‘excédent condimentaire roboratif, ses acolytes savent alléger le tout par quelques séquences rythmiques finement ciselés, qui ramènent le plat vers des saveurs plus digestes.
Le manuel gastronomique reprend parfois dans les grandes lignes les meilleurs moments des recettes déjà déployées par MORBID ANGEL, ou même NILE, mais comment innover dans un style ou tout a été dit depuis une bonne dizaine d’années ? Le tout maintenant est de rester fidèle à l’éthique, tout en essayant de glisser de ci de là quelques innovation discrètes pour ne pas dénaturer les origines. Ce qu’AEON sait parfaitement faire.
Mission accomplie.

Tom Sawyer, c’est l’Amérique, pour tout ceux qui aiment la vérité, il connaît les merveilles, qui sont dans la forêt…

Non Sébastien, déconne pas, il est mignon lui aussi !!
AAAAAARRRRRRRGGGGHHHHHH !!!!!