JOURNEY (usa) - Palais des Sports à Paris (07/07/11)
Groupes Présents au concert : NORBERT KRIEF, FOREIGNER, JOURNEY
Date du Concert : jeudi 7 juillet 2011
Lieu du Concert : Palais des Sports (Paris, France)
Le Palais des Sports sonne creux en ce soir de semaine, et cette affiche de prestige n'a pas déplacé les foules à la hauteur des espérances. Cela fait au moins quelques heureux : les spectateurs en catégorie haute sont surclassés et rapprochés de la scène, juste à temps pour voir débarquer NORBERT KRIEF, le guitariste fondateur de TRUST, qui entre en scène sans chichis ni balances d'ailleurs, regrette immédiatement notre Frenchie au micro. On n'aurait pourtant guère noté la différence s'il s'en était abstenu, lui et ses 3 acolytes comblant leur manque de repères par une énergie débordante, et jouant avec les honneurs des titres tour à tour rock, puissants, bluesy de son répertoire (qui se résume à « Nono » sorti au mois de juin 2011). Il y a bien quelques ratés, un morceau est même arrêté au bout de trente secondes car tous les zicos ne jouaient visiblement pas le même... Le son est moyen mais pour une toute première partie, c'est presque légitime. Notons la présence d'un batteur noir haut comme trois pommes, qui, en béret et marcel envoie la sauce sans faiblir. Nono n'a rien perdu de son talent ni de ses cheveux et propose pendant une demi-heure un amuse-bouche honnête et rafraîchissant.
Un an après leur convaincante performance au Grand Rex, FOREIGNER s'incruste donc sur la tournée de JOURNEY sans nouvel album à promouvoir, mais avec une fanbase à entretenir, et force est de constater qu'une grande partie de celle-ci s'est massée dans la fosse, t-shirt vintage sur le dos et bière tiède à la main. Une voix off annonce en grandes pompes l'arrivée des américains, et les lumières se rallument sur une scène au décor sobre, avec une grande rampe aux bouts de laquelle on découvre Mark Schulman (batterie) et Michael Bluestein (claviers), et un backdrop simple au logo du groupe. Sur les chapeaux de roue, le groupe entame son set avec « Double Vision », le temps de régler un son un poil brouillon, et pour Kelly Hansen de se mettre en jambe dans son style à lui, mobile, énergique, et surtout très interactif avec un public déjà tout acquis par le charme du frontman. Pour le reste, on un a copié/collé du show de l'an dernier, en un peu plus concentré (1h15 simplement), les même morceaux, pratiquement les mêmes speeches et les mêmes grands moments, parmi lesquels, le fabuleux solo de saxo sur « Urgent », le refrain de « I Want To Know What Love Is » repris par toute la salle, ou le somptueux « Starrider » sur lequel Mick Jones chante certes comme un pied, mais offre certainement le plus progressif et original de tous les titres de FOREIGNER. Ce n'est pas si gênant que ça et n'empêche pas d'apprécier le concert à sa juste valeur, et la prestation des musiciens comme il se doit, Jeff Pilson en tête qui se démène comme un beau diable, ou l'irremplaçable Thom Gilbel (guitare, saxo), poseur né, qui assure aussi le spectacle. En bref, au menu que des classiques, « Waiting For A Girl Like You », « Cold As Ice », « Hot Blooded » et un « Juke Box Hero » de dix minutes pour finir, que du tout bon, sans grand risque toutefois, mais honnête, surtout comparé à ce qui arrive...
Après une attente plutôt longue vient le tour de la tête d'affiche du soir, JOURNEY qui débarque des States avec une « Eclipse » dans ses valises... et on ne croit pas si bien dire, tant le spectacle du soir sera d'une pauvre facture... Certes le groupe est élevé au rang de mythe depuis longtemps, une référence ultime du Hard FM qui se paye le luxe de renouveler son public et sa notoriété pour rester en hauts des charts. De surcroit, l'arrivée du tout jeune Ariel Pineda, un chanteur philippin à la voix clonée sur Steve Perry, a redynamisé la carrière du quintet et réactivé la pompe à fric. Le concert de ce soir est à la limite de la décence, tant il est formaté et calqué sur tous les précédents. Une setlist sans aucune audace, qui enchaîne les balades sucrées et les classiques usés en n'incorporant que deux malheureux extraits du nouvel album (« Edge Of The Moment » et « City of Hope ») en 1h15. Entre les titres, rien, pas d'échange, et sous les spotlights, de la frime, des visages liftés inexpressifs et de grosses bagues clinquantes. Neil Schon, Russ Valory ou Jonathan Cain sont des musiciens de haut vol, qui véhiculent pourtant une image sympathique, mais qui semblent surfer sans se fouler sur la vague du succès et de la fortune, et le Palais des Sports n'est apparemment qu'un spot de plus ! Seul Ariel Pineda, qui saute, court et gesticule sans arrêt, semble y prendre un peu de plaisir. Tous font le boulot, mais sans plus. On ne mentionnera pas le solo de Neil, il était mauvais, ni la voix de Dean Castronovo, puisqu'il n'a pas chanté. On ne tirera pas non plus de conclusion de la valeur live des nouveaux morceaux, on avait l'impression d'entendre les versions studio. A 70 euros la place, leurs fans pouvaient s'attendre à plus, et mieux. L'enthousiasme du public en prend d'ailleurs un coup. La tension que l'on sentait encore à la fin du set de FOREIGNER est retombée comme un soufflé. Alors pour info, mais les connaisseurs s'en douteront, on a eu droit sans grand enthousiasme à « Seperate Ways », « Ask The Lonely » ou encore « Wheels In The Sky » et « Don't Stop Believing » pour ne citer qu'eux, avant un rappel unique sur « Anyway You Want It », juste avant le couvre-feu, le tout formaté et millimétré, prêt à consommer. Le challenge du soir n'était peut-être pas assez motivant pour les californiens, la salle peu remplie, la durée du set limitée ont peut-être eu raison de leur bonne volonté. On peut être d'autant plus exigeant qu'il s'agissait là d'une tête d'affiche de premier range, hélas leur concert aura en tout cas été d'un ennui profond, et d'un intérêt proche du néant.
Une soirée en demi-teinte donc, qui s'achève sur une grosse déception Porte de Versailles.
Ajouté : Vendredi 29 Juillet 2011 Live Reporteur : JB Score : Lien en relation: Journey website Hits: 19467
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