SONISPHERE (FRA) - Amnéville (08-09/07/11)
Date du festival : du 8 au 9 juillet 2011
Lieu du festival : Snowhall Parc (Amnéville, France)
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Lire l'interview de Tarja Turunen (Juil-2011)
Lire l'interview de VOLBEAT (dk) - Jon Larsen (Juil-2011)
Puisque le Hellfest n’a pas voulu de moi cette année (et de fait, m’a fait manquer la reformation de CORONER et un concert d’anthologie d’ATHEIST, voir report bientôt), je me suis donc vengé sur le Sonisphère, annonçant la venue en France du Big 4, à grand renfort de publicité tapageuse (mais justifiée).
Lors de la conférence de presse, j’avais trouvé les organisateurs bien surs d’eux, et surtout, de tous les avantages que présentait leur festival par rapport à la fête de l’enfer. Ne me restait plus qu’à en juger par moi même, ce qui fut fait lors de ces deux jours passé en terre de l’Est. Comme premier bilan, je dirai que le Sonisphère fut certainement une réussite pour le public. Déroulement sans encombre, affiche alléchante, et majorité des performances au dessus de tout soupçon.
Mais en grattant un peu le vernis avec des ongles un peu plus aguerris, on finissait par découvrir bien des points faibles qui méritent que l’on s’y arrête quelque peu.
D’abord, le choix discutable du site. Je ne doute pas que le parcours d’obtention d’autorisations municipales ressemble plus à un chemin de croix qu’à une ballade sur le Danube, mais un parking ??? D’une part, ce choix amplifiait la sensation de chaleur déjà étouffante à la base, et revêtait un caractère d’inconfort total lorsque les festivaliers désiraient se reposer un peu. Si vous ajoutez à ça l’éloignement du parking par rapport au site, vous comprendrez que la fatigue s’est assez vite fait sentir. Ensuite, le choix de présenter deux main stages face à face desservait considérablement les groupes, puisqu’à peine leur set entamé, un bon tiers du public, voire la moitié, désertait les barrières pour déjà se présenter au concert suivant. AIRBOURNE et TARJA étant les deux groupes en ayant le plus fait les frais (Il est vrai que jouer avant SLIPKNOT et METALLICA n’arrangeait pas les choses).
Et bien sur, le point noir de ces deux jours fut sans conteste le son, spécialement le vendredi. Visiblement réglé sur les groupes les plus extrêmes de l’affiche, il handicapa considérablement les combos plus nuancés, et fut même à l’occasion du passage de DREAM THEATER tout bonnement abominable (je reviendrai sur ce point lors de la description de leur set). Je sais à quel point il est difficile d’obtenir un bon équilibre sur un Open Air (le Stade de France en est l’illustration la plus flagrante), mais de là à subir des micro-coupures régulièrement et à laisser planer un larsen en arrière plan, il y a une marge. Mais laissons de côté ce préambule pour nous intéresser au déroulement du festival, in extenso.
Veuillez tout d’abord pardonner à votre serviteur d’avoir manqué les deux premiers groupes de la journée, pour cause de recherche d’hôtel tardive et de fléchage du parking presse quasiment invisible. Je ne saurai donc vous parler DE RISE TO REMAIN, ni de BUKOWSKI, mais pour avoir vu les premiers une semaine auparavant en première partie d’IRON MAIDEN, je peux sans douter avancer qu’ils ont du développer toute l’énergie nécessaire pour remplir leur rôle de soldats du front en première ligne. Commençons donc notre aventure par la première performance dont je fus témoin.
JOUR 1 (Vendredi 8 juillet 2011)
SYMFONIA
Le supergroupe formé par Timo Tolkki et Andre Matos (joli mélange géographique soit dit en passant…) n’avait pas croulé sous les questions lors de la conférence de presse de présentation du Sonisphère. Tentative de réhabilitation pour Tolkki après le gâchis STRATOVARIUS, SYMFONIA joue un Metal puissant mais mélodique, dans la plus grande tradition d’ANGRA ou de STRATO justement, et s’est bien sur concentré sur le répertoire de son unique album, In Paradisum, sorti en début d’année. SYMFONIA sur scène, c’est le contraste permanent entre le feu (Andre et son style vocal et physique flamboyant) et la glace (la rigueur le confinant au statisme de Timo), la mélodie et la puissance, la tempérance et l’allant. Andre est toujours un frontman plein de charisme, et les interventions de Timo en lead sont aussi brillantes que son faciès est inamovible. Coupant son set par une reprise de STRATOVARIUS, « 4th Reich », le groupe a su séduire le public exigeant du festival par de multiples harangues et une interprétation sans faille, malgré un son approximatif. Un bon moment assuré par de vieux routards qui ne versent pourtant pas dans le passéisme. A revoir lors d’une tournée en solo dans un contexte plus intime.
Set List SYMPHONIA
• Come by the Hills
• Forevermore
• 4th Reich (Stratovarius cover)
• Rhapsody In Black
• Santiago
• In Paradisum
• Pilgrim Road
BRING ME THE HORIZON
Selon moi, et donc raisonnant avec une subjectivité totale, BMTH fut vraiment la révélation de ce premier jour. Peu familier du répertoire du groupe, voire du groupe lui même, je fus envahi d’un gros doute au moment où les musiciens investirent la scène. Ressemblant à un Boys Band Metalcore monté par un label pour capitaliser sur un look juvénile et tendance, BRING ME THE HORIZON fit preuve d’une énergie hors du commun, et d’une puissance phénoménale. Avec un son pour une fois adapté au style du gang, ils délivrèrent leurs pépites Core à un public avide de décibels, et Oliver Sykes se montra digne de son rôle de maître de cérémonie en manipulant le public à sa guise, et en hésitant pas à s’y mêler le temps d’un titre nécessitant une communion un peu plus proche avec la foule. Le reste du groupe assuma fort bien son rôle, et la paire de guitaristes, aussi dissemblable que complémentaire multiplia les riffs assassins et les lead efficaces. Alors oui, on peut admettre que les BMTH sont plutôt réservés à la frange la plus jeune de l’audience, mais ça n’a pas empêché un quadra comme moi de les apprécier à leur juste valeur et de faire monter la température de ce premier jour à hauteur d’une fournaise.
EVERGREY
Retour à la scène Saturn pour assister à la performance d’EVERGREY, dont je n’ai jamais été grand fan…Le groupe revenant de très loin, leur attitude scénique et leur bonne humeur furent communicatives, et le combo ne manqua pas le coche en s’appuyant sur une discographie solide, forte d’une dernière livraison, Glorious Collision, que les fans ont plutôt apprécié. Tom S. Englund est toujours un frontman plein de charisme, son chant est toujours aussi pur, et ses interventions en lead pleines de finesse. EVERGREY est un combo qui possède bien des atouts, et notamment des musiciens capables d’assurer au chant aussi bien que leur leader. Marcus Jidell reste un soliste de premier plan, démonstratif et racé, et donne de sa personne pour convaincre les premiers rangs de la pertinence de la présence de son groupe sur une affiche plutôt méchante. La communication est totale entre le public et le groupe, même si l’affluence devant la Saturn Stage ne sera pas la plus forte de la journée. Que l’on soit fan ou pas, il convenait d’apprécier ce concert pour ce qu’il était, à savoir un bon moment passé avec des musiciens compétents et à l’enthousiasme sincère. Avec encore une fois un son assez approximatif (trop de basse, beaucoup trop de basse !), EVERGREY s’en est tiré avec des honneurs mérités, et tira sa révérence pour laisser place à la grand messe du chaos qui allait suivre…
Set List EVERGREY
• Leave It Behind Us
• Monday Morning Apocalypse
• Wrong
• Blinded
• The Masterplan
• Recreation Day
• Frozen
• Broken Wings
• A Touch of Blessing
MASTODON
S’il est un groupe qui mérite son nom, c’est bien MASTODON. Alliage en fusion de Sludge poisseux et de Post Hardcore teigneux, le quartette est l’incarnation même de la puissance sur album, qui se retrouve décuplée en live. Avec en figure de proue un Troy Sanders intenable et incarnation physique d’une hybridation contre nature entre Blackie Lawless et Lips d’ANVIL, le quartette infernal distille ses tempi lourds et ses accélérations épileptiques avec un sens du dosage inné qui met le public à genoux. Dotés d’un son à décorner les bœufs, MASTODON remporte la palme de la furie sonore maîtrisée et se pose en combo épique et dévastateur. Ouvrant et clôturant leur set par deux extraits du monstrueux Leviathan, tout en passant en revue l’intégralité de leurs albums, leur set a pris l’allure d’une marche triomphale en avant, du passage d’un bulldozer enflammé qui a allumé la mèche du cocktail Molotov capable de tirer le public de sa torpeur initiale. Il est vrai que Troy et Brent Hinds n’ont pas ménagé leurs efforts, le premier arpentant la scène comme un diable sorti de sa boite et multipliant les gestes à l’attention de l’audience, tandis que le second hurlait ses vocaux comme un beau diable tout en venant régulièrement sur le devant de la stage pour décocher des soli gorgés de souffrance et de libération cathartique.
Il n’est pas inutile de souligner le fantastique travail d’équilibriste de Brann Dailor, véritable poulpe derrière ses fûts, aussi discret qu’indispensable et se posant par son jeu inspiré comme un cador des fûts, toujours sur la brèche, et nuançant sa frappe éléphantesque par un jeu de cymbale flottant et nuancé. Semblant évoluer dans un break permanent, il insuffle en concert une respiration incroyable à la musique de ses comparses, nous étouffant lorsqu’il le fallait pour mieux relâcher son emprise ensuite. Un vrai bonheur ! Un set de pro, joué par des pros, avec une attitude positive et une réelle envie d’en découdre. Que demander de plus ?
Set List MASTODON
• Iron Tusk
• March of the Fire Ants
• Where Strides the Behemoth
• Mother Puncher
• Circle of Cysquatch
• Aqua Dementia
• Crack The Skye
• Crystal Skull
• Bladecatcher
• Megalodon
• Blood and Thunder
GOJIRA
Avant le Sonisphère, mon cher Blasphy de Blasphèmar s'était fendu d'un lapidaire "GOJIRA sur scène, c'est carré et solide". Il avait en amont résumé à merveille la prestation de nos plus exportables frenchies ce soir là. Propulsés quatrièmes sur une affiche certes modeste jusqu'à lors (leurs tournées en Angleterre et aux USA ainsi que leur aisance scénique lors de grand évènements n'y étant sûrement pas étrangères...), les membres de GOJIRA ont "fait le boulot", comme d'habitude, avec une certaine fierté et un enthousiasme qui faisaient plaisir à voir. Rouleau compresseur dézinguant tout sur son passage, mais d'une façon si clinique que les décombres encore fumants restent propres et ordonnés, le quartette national amorce son concert par les deux titres d'ouverture du fameux From Mars To Sirius, "Ocean Planet" et "Backbone", et la première impression déjà constatée lors des sets précédents se confirme, le son certes épais est dominé par une basse surgonflée qui vrille les tympans lorsque l'on s'approche un tant soit peu des enceintes. Cela n'empêche pas le groupe de continuer de plus belle son travail de sape (j'aurais bien aimé avoir l'avis du groupe quant à la qualité du son de leur point de vue sur scène quand même...), et il faut une fois de plus admettre que Joseph en tant que chanteur/guitariste à un charisme hors du commun, qui lui permet de susciter des réactions épidermiques du public rien qu'avec un regard, tandis que Jean-Michel vient constamment frapper sa basse au premier plan, à la grande joie des premiers rangs et des photographes présents.
Le Techno-Death de GOJIRA trouve son cadre idéal dans des évènements de cette ampleur, et leur succès international ne doit rien au hasard.
Achevant leur performance par un rappel mérité ("Oroburus"), les GOJIRA ont permis à ce début de soirée de franchir un palier supplémentaire en intensité, et au final, de tomber d'encore plus haut lors de la prestation du groupe suivant, dont on ne s'attendait pas à être si déçus...
Set List GOJIRA
• Ocean Planet
• Backbone
• Remembrance
• Love
• A Sight to Behold
• Flying Whales
• The Heaviest Matter of the Universe
• Toxic Garbage Island
• Vacuity
• Oroborus (rappel)
DREAM THEATER
Inutile de vous le cacher, d'autant plus que si vous lisez mes chroniques régulièrement dans les colonnes de Metal-Impact vous êtes déjà au courant, DREAM THEATER, je suis fan hardcore, et ce, depuis des années. Alors inutile aussi de tourner autour du pot, la prestation du quintette aura été ma plus grande déception du festival. Au premier rang des accusés, une fois de plus, un son à faire vomir un fan de Punk underground de 1976. Avec la voix de James excessivement mise en avant, une basse irrégulière, et un clavier suraigu, il était dès le départ difficile d'apprécier leur prestation quelle qu'elle soit. Avec pourtant une playlist misant sur la diversité, et sept morceaux pour autant d'albums différents, DREAM THEATER avait de quoi se mettre ses fans et les autres dans la poche, alternant l'atmosphérique mélodique avec le bien ténu progressif. Mais dès leur entrée sur scène au doux son de "Under A Glass Moon", on sent que quelque chose ne tourne pas rond. Le groupe est mou, et même si John fait tout ce qu'il peut pour susciter l'adhésion du public et dynamiser ses collègues, rien n'y fait. Jordan est aux abonnés absents, John à la basse donne l'impression de jammer seul dans son coin, et James se ballade sur scène en remettant ses mèches en place. Seul le tandem Petrucci/Mangini (qui passait son baptême du feu en Europe) semblait y croire vraiment, et c'est dommage. Soulignons quand même que le groupe cherche encore ses marques scéniques depuis le départ de Mike Portnoy, et que bien que son remplaçant n'ait rien à lui envier techniquement, il lui manque encore - et c'est bien normal, on ne remplace pas comme ça un membre essentiel sans faire profil bas au départ - le charisme de son illustre prédécesseur, et surtout, sa force de sa frappe, comblée il est vrai, par un jeu tout en subtilité et fluidité. Petite lueur d'espoir au milieu du set avec une version bien teigneuse de "The Great Debate", vite suivie d'une interprétation moyenne de "Caught In A Web" issu de Awake.
J'ai beau essayer de me convaincre du contraire jusqu'à la fin, je finis par admettre que j'ai en face de moi un brouillon de copie, indigne d'un festival de cette ampleur, et je ne peux trouver beaucoup de circonstances atténuantes au groupe, si ce n'est ce son catastrophique qui aura ruiné les efforts de John et Mike pour fédérer le public, sans compter les drop out de la façade sur quatre passages (toujours sympa d'être coupé en plein élan...). Et c'est sur un inédit appelé à figurer sur leur nouvel album A Dramatic Turn of Events (quel titre prémonitoire pour ce concert...), "On The Backs Of Angels" que DREAM THEATER quitte la scène, nous laissant sur une impression désagréable, à très vite oublier. Gageons que leur prochain effort saura occulter ces vilaines images de nos ouies et de notre mémoire...
Set List DREAM THEATER
• Under a Glass Moon
• These Walls
• Forsaken
• The Great Debate
• Fatal Tragedy
• Caught In A Web
• On the Backs of Angels
AIRBOURNE
Après la déception traumatisante du plantage en règle de mes idoles, j'étais assez remonté et prêt à vomir ma bile sur quiconque foulerait une scène. Armé de mon cynisme le plus affûté, je me suis approché de la Saturn Stage pour revoir pour la quatrième fois en deux ans les australiens d'AIRBOURNE en live. Jamais déçu certes, donc peu de raison de l'être cette fois encore, mais après ce que je venais de vivre, je dois avouer que la prestation explosive du quartette enragé m'a mis dans un état de quasi transe chamanique.
Chantres d'un Hard Rock N'Roll rehaussé à la nitro (Bah oui, après tout leur modèle chantait bien les louanges de la TNT...), Joel et sa bande de frappés ont une fois de plus mis le feu à la scène comme au public, distillant un show admirablement bien construit, se permettant même de temporiser pour mieux carboniser le peu d'âmes encore lucides à la fin du gig.
Après une intro qui a failli me faire sauter le palpitant (les basses nom de Dieu, les basses!!!), AIRBOURNE a foulé du pied les anneaux de Saturne au son délicat de "Raise The Flag", l'un de ces burners dont ils sont les orfèvres pour mieux déboucher notre anus avec leur drapeau bien dressé. Et si DREAM THEATER n'est décidément pas fait pour les festivals, il semblerait que le concept fut inventé pour les australiens tant ils prennent leur pied à booster l'énergie déclinante en cette fin de journée d'une audience pourtant bien entamée et par la bière et par le soleil. Continuant leur Blitzkrieg sur fond de "Chewin The Fat" et "Diamond In The Rough", avec un Joel hystérique sautant sur scène comme Armstrong sur la Lune, décapitant bien sur une canette pour le plus grand plaisir des premiers rangs, AIRBOURNE ne lève la pédale du pied que pour mieux marteler des tempi Heavy en diable qui permettent de continuer à planer tout en nous autorisant à souffler. Joel, en digne héritier "à lui tout seul" de Bon Scott ET Angus Young mène ses troupes à une cadence d'enfer, et ne peut bien sur s'empêcher de gravir les échafaudages comme à son habitude pour aller secouer un projo. On a beau les avoir vus plusieurs fois, s'être gavé de leurs albums, on tombe toujours dans le traquenard les deux pieds en avant et le sourire aux lèvres, tant la puissance du combo on stage semble sans limites. On se demande simplement jusqu'à quand ils pourront jouer à cette cadence sans accuser le coup. Leur set s'achevant en fanfare sur l'un de leurs plus grand hymnes, "Stand Up For Rock N'Roll", qui résume à lui seul le concert, les AIRBOURNE quittent la scène en ayant la satisfaction du travail bien fait, et en étant sur d'avoir rechargé nos batteries avant l'assaut final, qui bien que mené différemment, allait avoir un impact similaire, quoi qu'encore plus dévastateur.
Set List AIRBOURNE
• Raise The Flag
• Chewin' The Fat
• Diamond In The Rough
• Blonde, Bad And Beautiful
• Blackjack
• Cheap Wine & Cheaper Women
• No Way But The Hard Way
• Runnin' Wild
• Too Much, Too Young, Too Fast
• Stand Up for Rock 'N' Roll
SLIPKNOT
C'était ce soir mon dépucelage live pour SLIPKNOT. J'ai bien sur vu leurs clips, leurs DVDs, je savais de quoi ils étaient capables en concert, mais rien ne me préparait à ce choc orgasmique que fut la dernière heure et demie de cette première journée. Car imaginer les flingués de Des Moines sur scène, c'est une chose, mais les voir et les entendre en est une autre.
Et lors de leur arrivée sur scène sur fond de "S" géants enflammés et au son de la mythique intro "742617000027", on entre dans un univers parallèle ou la logique ne règne plus, laissant sa place à la folie, au burlesque et à la démence.
Avec un Corey Taylor mimant l'étonnement, la découverte, la surprise, et parvenant en quelques postures à nous ranger à ses orientations sociopathes, les derniers bastions de résistance du public tombent avant même que la musique ne remplisse son office. Mais d'avance, nous savons que quelques secondes après, tout va basculer, en un clin d'œil. Et dès les premiers coups de caisse claire de "(sic)", la farandole démoniaque est lancée, et rien ne viendra l'arrêter. Car en guise de hors d'œuvre, SLIPKNOT nous balance la triplette historique d'ouverture de son premier album éponyme dont personne ne s'est jamais vraiment remis, et surtout pas moi. Ainsi, "Eyeless" et le cultissime "Wait And Bleed" nous achèvent alors que le premier quart du set n'est même pas atteint. Mais une fois le public pris à la gorge, impossible de le lâcher, et j'ai encore le souffle coupé rien qu'en tapant l'énoncé des titres suivants qui s'enchaînent dans une ambiance d'apocalypse cataclysmique, et ce ne sont rien de moins que "The Blister Exists" et ses "Can you feel this?", "Liberate", le tube "Before I Forget" et l'anthémique "Pulse Of The Maggots" qui catapultent les Sonisphériens dans un univers adjacent dont ils ne sortiront qu'une fois tous leurs espoirs remisés dans l'arrière cour de leur souvenirs.
Je l'ai déjà dit à l'occasion d'une review, mais je le répète, pour moi, SLIPKNOT n'est rien d'autre qu'une version moderne et ultra violente de KISS, adaptée à son époque délétère, avec le même sens inné de la mise en scène et de l'appropriation totale d'alter ego improbables. Alors les esprits chagrins vous diront que les combinaisons, les masques et les effets pyrotechniques sont uniquement destinés à dissimuler une pauvreté musicale évidente, mais c'est justement le genre de critique lénifiante à laquelle avaient droit Stanley et Simmons dans les années 70. Et vous savez ce que vous pouvez répondre à ceux qui vous serviront sur un plateau de mépris ces arguments confondants de condescendance ? Un bon gros majeur fier et tendu!
Car la setlist au fil de son déroulement prend des allures de véritable Best Of, et on se rend compte de la capacité inouïe du combo à composer des hymnes impérissables et capables de vous redonner l'énergie nécessaire à une survie auditive et corporelle de début de nuit. Car la nuit donne des ailes aux américains qui ne faibliront jamais, et le ballet incessant des clowns, des monstres piquants et des maniaques avides de sang ressemble à s'y méprendre à un bal de l'absurde ou la puissance est reine. "Psychosocial" passe comme dans un rêve avec sa batterie martelée par un Joey toujours aussi maître de son tempo, avant que "The Heretic Anthem" ne contamine les dernières neurones encore en alerte avec des "If you're 555, then I'm 666" vociférés par un Corey hors de lui.
"Duality" tempère un peu les débats, et nous ramène au bon souvenir de STONE SOUR, alors que "Spit It Out" n'achève en fanfare la première partie du concert... Fade out, et la bande "(515)" envahit le ciel, déclenchant un tonnerre de hurlements du public qui sait très bien ce qui va suivre. Et bien évidemment, la déclaration d'intention de haine qu'est "People=Shit" dévaste tout à cent kilomètres à la ronde, dans une version époustouflante, alors que l'on croyait que tout le monde était hors propos et prêt à s'en retourner dans les bras de Morphée.
Et pour finir en beauté ce spectacle de la douleur humaine, le groupe balance ses dernières cartouches, avec sur fond de feu d'artifice des Hadès un "Surfacing" qui fait justement remonter à la surface cet album éponyme passé à la postérité depuis bien longtemps. Et après un salut individuel, les membres du groupe s'éclipsent sur fond de "Til We Die" qui symbolise à merveille la fusion qui peut unir le groupe à ses fans.
Je l'avoue ce soir, j'ai été complètement bluffé par SLIPKNOT. Et c'est justement là la force de ce groupe hors norme, de pouvoir rassembler toutes les générations, tous les horizons sans que l'on ait l'impression de faire tâche parmi les plus jeunes fans. Je n'avais pas quarante ans ce soir, je n'étais qu'un kid parmi les autres prêt à célébrer le culte d'un gang qui mérite amplement son succès et ose se renouveler à chaque album, sans pour autant se trahir. Alors oui, SLIPKNOT est un cirque, à l'image de la vie que nous pouvons mener, mais aussi un exutoire fabuleux à notre violence intérieure. Ils sont les grands frères mauvais, les cousins méchants que l'on admire de loin, sans pouvoir imiter les méfaits les plus inavouables. Et de facto, se posent en indispensables chantres d'une agression indispensable qui remet le monde extérieur dans son contexte. Dont acte.
Set List SLIPKNOT
• Iowa (Bande)
• 742617000027 (Intro)
• (sic)
• Eyeless
• Wait and Bleed
• The Blister Exists
• Liberate
• Before I Forget
• Pulse Of The Maggots
• Frail Limb Nursery (Bande)
• Purity
• Left Behind
• Psychosocial
• Disasterpiece
• The Heretic Anthem
• Duality
• Only One
• Spit It Out
• (515) [Rappel]
• People = Shit [Rappel]
• Surfacing [Rappel]
• 'Til We Die (Outro, Bande [Rappel]
Premier jour en demie teinte donc, dominé par un son catastrophique qui s'est heureusement stabilisé lors du passage de SLIPKNOT, et par des prestations inégales et un hétéroclysme musical parfois perturbant. Gageons cependant que le lendemain, l'homogénéité allait nous redonner de l'allant, et ne nous le cachons pas, satisfaire notre soif de légendes avec les prestations successives des héros du BIG4 tant attendu.
JOUR 2 (Samedi 9 juillet 2011)
Après une (très) petite nuit de sommeil, j'entame ce second jour de festival avec de l'espoir plein les oreilles. Bien plus alléchante que celle de la veille, l'affiche du 9 - avec bien sur en exergue le fameux "BIG4" dont je reviendrai sur la définition intrinsèque bien plus tard - nous garantissait du lourd, du très lourd même, propre à nous re-dynamiser pour un baroud d'honneur qu'on espérait inoubliable. Première constatation, les billets se sont mieux vendus pour cette journée, et on peut estimer à quelques milliers de plus les spectateurs présents. Le temps, incertain, menace de gâcher un peu la fête, pour au final laisser le soleil nous cuire et nous donner horriblement soif. Mais cessons là les digressions météorologiques pour aborder ce qui nous intéresse bien plus, la musique.
MASS HYSTERIA
Festival ayant lieu en France oblige, honneur à Mouss et sa bande d'ouvrir les festivités, et dire qu'ils ont mis le feu est un euphémisme douloureux! Mouss en interview m'a confirmé leur envie d'en découdre, et de profiter de cette toute petite demi-heure pour s'imposer scéniquement, et ainsi, dignement fêter la sortie de leur DVD anniversaire, capté au Bikini à Toulouse.
A noter tout d'abord une sensible amélioration du son, qui permet enfin de saisir tous les instruments sans avoir à passer au travers des fréquences saturées de la basse. Mais quelle claque mes aïeux, quelle claque! A l'image de leur chanteur, les membres de Mass parcourent la scène de long en large, multipliant les harangues au public, les provocations socio-politiques, et combinant une attitude scénique combative avec une interprétation sans failles (elle est bonne...). Mais c'est bien évidemment Mouss qui attire tous les regards, tant le chanteur se sent investi d'une mission, celle de nous divertir en nous faisant réfléchir. Le public ne s'y est pas trompé, et a réservé au groupe un accueil fantastique, et à voir les visages illuminés des musiciens en quittant la scène, on comprenait rapidement qu'ils étaient fort heureux d'avoir gagné leur pari. Les classiques furent égrenés pour le plaisir de tous, et l'inévitable final sur "Furia" plaça la barre très haut pour la suite des évènements. Mais avant de quitter la scène, le groupe ne peut s'empêcher de balancer le riff d'intro de "Creeping Death", sorte d'hommage pour finir ce set d'anthologie en plaçant une révérence fun au maître des lieux. Une prestation de Mass à classer parmi les plus furieuses, et pour avoir rencontré Mouss quelques heures plus tard, je n'étais pas le seul de cet avis. Quelle mise en bouche!
Set List MASS HYSTERIA
• Contraddiction
• Une Somme de Détail
• World On Fire
• Plus qu'aucune mère
• L'espoir Fou
• P4
• Furia
DIAMOND HEAD
Bon, admettons le de suite, il serait inutile de comparer le set de DIAMOND HEAD à celui des Mass, tant les deux groupes sont à des années lumières l'un de l'autre, musicalement et scéniquement. Présent sur l'affiche pour des raisons aussi historiques qu'affectives, le combo qui a dans le passé tant influencé METALLICA a offert au public un concert de fort bonne facture, basé sur des classiques passés à la postérité grâce aux reprises incessantes des Four Horsemen, sans qui ce petit combo de la perfide Albion serait sans doute resté un obscur souvenir d'une New Wave Of British Heavy Metal alors balbutiante.
Mené par Nick Tart, un frontman efficace à défaut d'être charismatique et un Brian Tatler aussi indispensable que sobre dans ses interventions, DIAMOND HEAD ne prendra aucun risque, et c'est avec un "It's Electric" que l'on retrouve bien sûr sur le Garage Inc. du gang de Frisco qu'ils entameront leur bref passage au Sonisphère. Le toujours amusant (dans sa version Hetfieldienne) "Sucking My Love" est aussi de la partie, et c'est évidemment sur le "Am I Evil?" de légende que les anglais clôturent leur set, agréable et apprécié par une bonne frange du public qu'ils s'éclipseront, sans avoir à rougir de leur concert. Une bonne récréation avant d'entamer la suite du programme, mais que je n'aurais pas souhaitée plus longue, soyons franc.
Set List Diamond Head
• It's Electric
• Give It to Me
• The Prince
• Sucking My Love
• Helpless
• Am I Evil?
LOUDBLAST
Dernier membre du carré d'as français de ce festival, Loudblast investit la scène comme un terrain conquis, et forts d'un dernier album de fort bonne tenue (Frozen Moments Between Life And Death), s'apprêtent à mettre le Sonisphère à feu et à sang, en distillant de Death aux forts relents de la Floride des années 90. Il est indéniable que Stéphane Buriez est un leader incontestable, que l'on apprécie ou pas le bonhomme, et qu'il sait mener sa barque à bon port. Alternant classiques impérissables et nouveautés remarquables, le groupe, un peu trop statique on stage a quand même fait montre une fois de plus de sa puissance de feu incroyable, et de fait a justifié sa présence à l'affiche du festival, ce que personne ne semblait en mesure de nier. On pourrait éventuellement leur reprocher, et ce dans un souci du détail poussé à l'extrême, de conférer à leur show un côté trop "Propre et carré", manquant de spontanéité, mais on a si longtemps pointé du doigt les groupes français pour leur approximation scénique par rapport ne serait ce qu'aux combos germaniques, qu'il serait de fort mauvais ton de leur tenir rigueur de l'inverse... Alors ne restait plus qu'à apprécier les "Emptyness Crushes My Soul", et autres "Never Endin' Blast", ce qu'à fait une bonne partie du public, tout du moins, celle qui n'était pas déjà partie du côté de la Appolo stage pour attendre ANTHRAX...
ANTHRAX
Bon, la reformation d'ANTHRAX avec Belladonna au chant, je dois l'admettre, je n'ai jamais été client. En fait, je crois que j'ai cessé d'écouter le groupe dès le départ/éviction de John Bush. Je n'ai jamais compris pourquoi Scott et Charlie ont capitalisé sur ce chanteur trop lourdement estampillé "Heavy des années 80" au détriment d'une des plus belles voix du Heavy Metal. Ou plutôt si. Les brouzoufs, les pépètes, le flouze. Alors la sincérité voyez vous... C'est dire si je n'attendais pas grand chose de cette première levée diurne du BIG4 et pourtant l'impensable s'est produit, j'ai été conquis. La voix de Joey, restant la plupart du temps dans les médiums et les graves a été plus que supportable, voire même conquérante par moment. Accompagnés pour l'occasion par Andréas Kisser de SEPULTURA (la femme de Scott Ian devant accoucher ces jours-ci), qui a apporté au groupe sa furie rythmique et un côté un peu plus "sérieux", Charlie, Rob, Frank et Joey ont démontré qu'ils n'ont peur de personne lorsqu'il s'agit du live, et ont introduit leur set par un furieux "Caught In A Mosh" digne de la grande époque. Avec un son clair mais puissant, et le public en poche, ANTHRAX a assuré dans les grandes et petites lignes, en ne commettant aucune faute de goût, et après un "Got The Time" effréné, et un "Madhouse" bien velu, c'est "Antisocial" qui rafle la mise et met le public en transe. Certes, on ne peut jamais réprimer un sourire en écoutant leur version, mais ce titre est une boucherie live en France, à la manière d'un "A Tout Le Monde" de MEGADETH. Et ça n'est pas "Indians" qui fait retomber la pression, loin s'en faut. L'inédit mis à dispo en téléchargement "Fight'em 'Til You Can't" a assuré la partie promo du futur album à venir en septembre, comme l'a annoncé Joey, qui à même, Ô surprise, assuré sur le fabuleux "Only", pourtant rendu intouchable par John Bush autrefois. Le quintette se finit sur l'immanquable "I Am The Law", précédé d'un petit hommage au combo d'origine du sieur Kisser et deux minutes de "Refuse/Resist", histoire de le remercier d'être là (à noter sa prestation parfaite pour un remplaçant d'ailleurs, mais comme il l'a dit, monter sur scène avec ses idoles lui a donné des ailes!).
Bilan plus que positif pour le premier des représentant de la scène Thrash ricaine des années 80, et grosse surprise pour moi qui m'apprêtait à descendre le groupe en flèche sans lui laisser l'ombre d'une chance.
Merci messieurs!
Set List ANTHRAX
• Caught in a Mosh
• Got the Time
• Madhouse
• Antisocial
• Indians
• Fight 'Em Till You Can't
• Only
• I Am The Law
Lire l'interview de VOLBEAT (dk) - Jon Larsen (Juil-2011)
VOLBEAT
Lorsque j'asticotais Jon Larsen (qui aurait du jouer le premier jour et ainsi mériter son nom...) sur le fait que son groupe allait jouer au milieu de cadors de l'histoire du Metal, il me répondit tranquillement que seul lui importait de jouer, peu importe avec qui, même avec un style s'accommodant fort peu aux tonalités ultra métalliques des protagonistes principaux de cette deuxième journée. Car le point fort de VOLBEAT est bien d'avancer sur son propre terrain, sans se soucier du qu'en dira t'on, et il est vrai que les Danois sur scène n'ont de leçon à recevoir de personne.
Et ça n'est certainement pas gratuit s'ils commencent leur set par l'aveu "The Human Instrument", tant ils semblent sur scène les instruments de la joie de jouer pour un public conquis d'avance. Michael Poulsen est un frontman charismatique à l'extrême, manipulant la foule à loisir, et le rythme de croisière imposé par le groupe ne laisse aucune place à l'hésitation, pour le plus grand bonheur des premiers rangs. Les nordiques vont passer les quarante cinq minutes qui leur sont imparties à passer en revue leur discographie qui s'étoffe d'année en année, sans se départir de leur sourire et de leur style unique et inimitable. Véritable réservoir d'hymnes, le gang semble taillé pour les festivals, et prouve qu'une musique simple mais inspirée, et une attitude ouverte, humble et énergique sur scène suffisent à remplir son office au delà des bords du calice. Mention spéciale à "Hallelujah Goat", subtilement précédée de quelques mesures de "A Moment Forever" et au final orgasmique "Pool of Booze, Booze, Booza", véritable incitation a faire la fête de manière positive.
Un grand coup frappé par VOLBEAT, tant il paraissait difficile de se faire une bonne place sur cette affiche déjà bien chargée. Et ils laissèrent le public comme ils étaient entré sur le ring, avec le sourire aux lèvres!
Set List VOLBEAT
• The Human Instrument
• Guitar Gangsters & Cadillac Blood
• A New Day
• Sad Man's Tongue
• The Mirror and the Ripper
• Hallelujah Goat (Intro sur "A Moment Forever")
• Still Counting
• Fallen
• I Only Want to Be with You
• Pool of Booze, Booze, Booza (avec un passage de "BOA")
SLAYER
Seconde "tête d'affiche" de ce BIG4 français, SLAYER jouait quasiment en terrain conquis cet après midi là. Un peu échaudé par leur performance moyenne au Hellfest de l'année précédente, je dois avouer que j'aborde ce concert avec quelques légitimes appréhensions. Le fait qu'Araya ne soit plus le frontman qu'il était, et ceci à cause de nombreux problèmes de dos assez graves, et l'absence de Jeff risquent de peser lourd dans la balance. Mais SLAYER étant ce qu'il est, une bonne surprise reste plus que probable, et en tout cas la garantie d'un set solide et teigneux est de mise.
Et... C'est exactement ce qui s'est passé!
Balançant direct un "Disciple" qui déclenche les hostilités sous les auspices les plus violents, SLAYER montre qu'il n'est en aucun cas présent pour faire de la figuration et servir de faire valoir à MEGADETH et METALLICA. Et ça n'est pas la set-list laissant la part belle aux classiques qui viendra me contredire. "War Ensemble" nous ramène au bon souvenir de l'énormissime Seasons In The Abyss, tandis que "Hate Worldwide" prouve que SLAYER reste un groupe d'actualité ne cherchant pas à tout prix à capitaliser sur un passé aussi noble soit il.
Niveau scénique, le groupe est fidèle à son image. Tom fait bien sur attention à lui, mais hurle comme un beau diable, tandis que le taureau King se contente de riffer au maximum de ses capacités les deux pieds bien ancrés sur la scène. On pouvait craindre que Gary Holt ne soit un peu léger, et dans ses interventions et dans sa gestuelle, mais il n'en est rien, bien au contraire. Il apporte une fraîcheur indéniable au groupe, bouge sans en faire trop, et surtout, reste précis dans son jeu. C'est un réel bonheur de voir ce mec à côté de légendes pareilles, et on en vient presque parfois à oublier qu'il n'est pas le guitariste légitime de la formation. EXODUS meets SLAYER!!!
Les lourds intermèdes "Postmortem" et "Dead Skin Mask" aèrent un peu la prestation, tandis que "Dittohead" accélère les débats, insufflant un peu d'énergie à un public un peu passif. Lombardo est toujours aussi fluide et délié dans son jeu, sans pour autant oublier de cogner comme un bûcheron lorsque le tempo le réclame. La machine est bien huilée et tourne à plein régime, avec un son plus que correct, bien que la double pédale sonne considérablement en retrait. "Mandatory Suicide" sonne comme un macabre avertissement, et alors que le groupe entame ce qui au bout du compte restera mon morceau favori, le bien nommé en ces temps de terrorisme actif et de fuites radioactives "Chemical Warfare", j'en oublie ma mission pour headbanger comme un fou en souvenir de mes 15 ans.
Dès les premières notes de "South Of Heaven", les voix des spectateurs s'élèvent dans un unisson assourdissant, et entonnent les paroles en chœur avec Tom, frissons garantis! Pas de temps mort, et on enchaîne sur "Raining Blood", ou Gary devient intenable, et Kerry quasi menaçant. Le trop rare "Black Magic" répand ses effluves diaboliques sur le parking du festival, avant que l'inévitable "Angel Of Death" n'achève le combat, dans une version surboostée qui n'a rien à envier aux performances du groupe d'il y a vingt ans...
SLAYER m'a convaincu aujourd'hui de son caractère indispensable, et m'a presque fait regretter de l'avoir malmené dans quelques chroniques. J'avais osé parler de "tournée Best-Of" à leur propos, je ravale ma bile et pars boire un coup en leur honneur. Avec un son propre et très puissant, ils ont développé une énergie incroyable - ce qui entre nous reste leur trademark depuis 1985 au moins - et ce, sans artifices inutiles ou effets de manche grossiers.
SLAYER après tout, EST le Thrash quasiment à lui tout seul. Et il vient de nous le prouver une fois de plus.
Set List SLAYER
• Disciple
• War Ensemble
• Hate Worldwide
• Postmortem
• Dead Skin Mask
• Snuff
• Dittohead
• Mandatory Suicide
• Chemical Warfare
• South of Heaven
• Raining Blood
• Black Magic
• Angel of Death
PAPA ROACH
Une demi-heure de retard pour PAPA ROACH, on peut dire que ça commence mal. Alors, que les problèmes techniques leurs soient imputables ou non (et je serais tenté de dire oui puisque c'est le seul groupe ayant rencontré ce problème), je dois reconnaître que ma motivation déjà assez faible au départ est allée décroissante au fil des minutes qui passent. Mais bon, nous sommes là pour voir, entendre et décrire, alors autant faire son travail, qui est loin d'être le plus contraignant du monde!
Je n'ai jamais aimé PAPA ROACH. Même si je leur accorde un don certain pour composer des morceaux accrocheurs, ils sont encore un peu trop teen pour moi. Et un simple coup d'œil au premier rang, bondé de créatures aussi charmantes que jeunes ne contredit pas ce point de vue.
Mais dès l'entrée sur scène de Jacoby, sautant comme un diable de Tasmanie, tout le public se range à la cause du groupe. "Getting Away With Murder" semble combler les fans, et c'est assurément une entrée en matière explosive pour le groupe. Groupe en totale forme physique, et qui ne ménage aucun effort pour faire oublier l'attente pré concert. Carrés, motivés et volontaires, les quatre musiciens profitent d'un très bon son pour passer en revue leur discographie en cette fin d'après midi. N'étant pas fan des morceaux, je ne saurais dire de quels albums ils sont tirés, et je ne peux me baser que sur l'attitude du groupe on stage pour donner un avis quelconque sur ce concert, qui fut sinon une épiphanie musicale, un bon moment Core made in USA. Mais après la tornade SLAYER, je crois que n'importe quel groupe de cette mouvance m'aurait paru bien fade en comparaison. Et c'est sur le hit "Last Resort" que PAPA ROACH achèvera son set, sous des applaudissements mérités au vu de leur prestation.
Set List Papa Roach
• Getting Away With Murder
• ...To Be Loved
• Burn
• Between Angels and Insects
• Hollywood Whore
• Kick in the Teeth
• Lifeline
• Scars
• Last Resort
Pour cause d'interview de MASS HYSTERIA, je n'ai pu assister au concert de MEGADETH. En parlant avec quelques fans, et en en écoutant d'autres, j'en conclus que les avis furent mitigés, certains planant complètement, d'autres le trouvant assez mou et insipide. Je suis arrivé juste à temps pour pouvoir entendre le dernier rappel, "Holy Wars", qui m'a parue bien velue de là où j'étais. Mustaine semblait en voix, et la rythmique en place, presque plus furieuse que sur le pendant album. Mais c'est bien là tout ce que je pourrais dire...
Lire l'interview de Tarja Turunen (Juil-2011)
TARJA
Dès que j'ai interviewé Tarja Turunen dans l'après midi, mes craintes à son sujet se sont instantanément dissipées. On l'a souvent surnommé "The Ice Queen", on lui a souvent reproché son attitude hautaine, et c'est pourtant une femme bien dans sa peau et très avenante que j'ai trouvé face à moi. Et bien c'est aussi l'image qu'elle a renvoyée ce soir en live, en plus euphorique. Lors de son entrée sur scène Tarja arbore un sourire aussi large que le grand Canyon, et ne s'en est jamais départie. Il est vrai qu'avec une voix pareille, un répertoire solide, et un backing band aussi impressionnant sur le papier qu'on stage (Mike Terrana à la batterie, Alex Scholpp à la guitare, Max Lilja au violoncelle), on ne peut qu'être séduits, même si l'affiche de la journée ne laissait que peu de place à la subtilité et aux arrangements fouillés.
Il me faut avouer que ce concert fut un rare moment de bonheur. Avec une musique plus personnelle (c'est elle qui compose et écrit tous ses morceaux), plus nuancée que celle de son ancien groupe NIGHTWISH, et une attitude réellement euphorique, Tarja m'a séduit, et je suis loin d'être le seul. Avec un look sobre, et une attitude scénique naturelle et séduisante, elle s'est mis dans la poche une partie du public, et a proposé quelques extraits de son répertoire, dont des allusions à son dernier et toujours excellent album What Lies Beneath. Mais si la réponse fut polie sur ses propres titres, les réactions les plus enthousiastes se font remarquer à l'occasion de la reprise du célèbre "Stargazers" de son illustre ancien combo, et sur la cover impeccable d'"Over The Hills And Far Away", en hommage à Gary Moore, parti bien trop tôt. Reprise fabuleuse soit dit en passant, gorgée d'émotion, ce qui d'ailleurs semble avoir été le maître mot de ce concert fabuleux qui m'a redonné la pêche et le sourire avant l'apothéose de la soirée. Il est d'ailleurs dommage que Tarja soit passée juste avant les héros du jour, tant la majorité du public a rapidement déserté la Saturn Stage pour se diriger vers la scène Appolo. Il n'en reste pas moins que la performance de Tarja a été un sacré bon moment, qui a prouvé que la chanteuse est tout sauf une Diva, et sait incroyablement bien communiquer avec son public et lui faire passer bien des émotions dans le cœur et les yeux.
Set List TARJA
• Dark Star
• My Little Phoenix
• Falling Awake
• I Walk Alone
• Little Lies
• In for a Kill
• Stargazers (Reprise Nightwish)
• Die Alive
• Over the Hills and Far Away (Reprise Gary Moore)
• Until My Last Breath
METALLICA
Ne le nions pas, si nous étions tous là aujourd'hui, c'est parce qu'un concert des Four Horsemen, ça ne se refuse pas... Et alors que l'attaché de presse me tend mon précieux sésame, ce pass photo qui va me permettre de concrétiser un de mes rêves, mon coeur de kid bat la chamade. Alors je me dirige rapidement sur l'à côté de la scène Appolo pour attendre, et attendre... Je taille le bout de gras avec un sympathique collègue de Radio Metal, nous échangeons nos impressions, spéculons sur la set-list jusqu'à ce qu'un roadie vienne la coller sous nos yeux ébahis, et à sa lecture, on comprend que ça va vite envoyer du lourd, et même du très lourd. La tension est palpable, les premiers rangs déchaînés, et brandissant des drapeaux divers, mais tous célébrant le retour en France du plus grand groupe de Heavy Metal de tous les temps. Le brouhaha ambiant n'en finit pas de gagner en intensité et la sueur perle sur les fronts. Et puis tout à coup, les lumières s'éteignent, et la vidéo de "Le Bon, la Brute et le Truand" s'étale sur les écrans géants, tel le signal du départ d'une orgie décibellique qui n'attendait que ça pour déverser son trop plein.
Ils sont sur scène bordel, ils sont là, juste au dessus de nous, hilares, explosifs, et quand James annonce le premier titre, le bien nommé "Hit The Lights", l'affaire est déjà pliée pour 99,99% d'entre nous! Le son est parfait, les lumières sont superbes et la scène est parfaitement agencée. Hetfield est en voix, Kirk est comme à son habitude souriant et investi, Rob complètement dedans et Lars martèle comme Thor sur son enclume. Et vlan, "Master Of Puppets", version intégrale nous arrive en pleine face sans que nous puissions faire quoi que ce soit. Ce morceau est à l'origine de tant de vocations métalliques qu'il mérite d'être honoré comme il se doit, surtout que Kirk exécute le solo de main de maître. Le groupe est mobile, James harangue le public comme un bateleur de foire, et Robert est juste incontrôlable. Pas de temps mort puisque "The Shortest Straw" déboule sans crier gare, et comme ultime preuve que le groupe est parfaitement conscient de son pouvoir d'attraction immédiat, il nous offre en début de concert le deuxième classique impérissable, "Seek And Destroy", comme ça, presque par hasard! Excusez-les de n'avoir quasiment composé que des incunables! Placer à ce moment là du show deux morceaux aussi générateurs d'attente que "Master" et "Seek" est un gage de confiance absolu, et signe d'un concert hors norme. D'ailleurs, Robert nous gratifie d'un mini show ou il martèle sa corde de Ré tout en faisant virevolter sa basse parallèle au sol, en une infernale rotation qui tient plus du mouvement perpétuel que du ballet classique plein de grâce!
Petit intermède dispensable de Kirk avant qu'il ne s'empare de sa Les Paul pour être rejoint par le groupe qui pour la première, mais pas la dernière fois de la soirée, me fera monter les larmes eux yeux, et bien déborder d'ailleurs. Car c'est avec "Welcome Home" que le groupe continue son périple, un des morceaux qui il y a 25 ans m'a fait définitivement préférer le Metal à tous les autres styles musicaux. Alors bien sur, le sieur Hammett s'est troué sur la plupart de ses interventions, mais peut on lui en vouloir tant l'émotion ce soir prime sur la performance et que le groupe n'est pas avare d'humanité et de partage avec son public ?
Lorsque James parle de Ride The Lightning comme de son album préféré, on sent une sincérité tangible qu'il serait inutile de remettre en question. Il est vrai qu'avec ce disque, METALLICA avait franchi un palier et fait évoluer un style qu'ils avaient eux mêmes créé. Et c'est le morceau éponyme que tout le monde reprend en coeur, et qui atteint une intensité rare. Armé lui aussi d'une Les Paul, James chante les dernières heures du condamné le sourire au lèvre et le phrasé incisif. "Memory Remains" nous rapproche un peu plus du METALLICA contemporain, et donne lieu à un final qui lui aussi a fait perler les larmes et monter le sourire en même temps. Entendre ce public reprendre le ad lib final jusqu'à plus soif a même mis James et Lars sur le cul, et le chanteur finira même par rejoindre son batteur pour contempler les milliers de visages illuminés par la passion. Un grand moment d'émotion pure, le genre d'instant magique que seul le live vous offre de temps à autre, lors du passage de groupes d'exception. Cette complicité vieille de trente ans transpire de la scène comme autant d'épisodes inoubliables, douloureux, pathétiques, qui forment les plus grands duos de la musique, et Hetfield/Ulrich, le temps d'un morceau, oublient tous leurs différents et redeviennent les adolescents complices qu'ils n'ont finalement jamais cessé d'être. Beau, juste beau.
Mais l'intro de "All Nightmare Long" ne nous permet pas de laisser planer la nostalgie, et l'un des meilleurs extraits de Death Magnetic nous rappelle que METALLICA, tout comme SLAYER vit dans l'instant présent et n'oublie pas son actualité. Ce morceau est une pure tuerie sur CD, et une boucherie live avec son refrain fédérateur. C'est à ce moment là que James nous signale qu'en décembre de cette même année le groupe fêtera ses trente ans d'existence, ce que l'on a du mal à croire tant la fraîcheur des musiciens est flagrante. Le Metal est bien la source de la jeunesse éternelle pour certains!
Retour au Heavy le plus dru avec "Sad But True", durant laquelle James se mettra à genoux, avant que Robert ne nous gratifie d'un intermède à la basse, durant lequel il nous prouve qu'il est capable de faire tomber le ré de quelques tons en moins de quarante secondes, tout en restant régulier. Strange!
Blackout.
Le groupe se replonge en 1984, et nous lance un "The Call Of Ktulu" d'anthologie, joué note pour note comme sur l'album, avec ce fameux crescendo dramatique final.
Et le moment tant attendu arrive enfin... Les lumières s'éteignent, et les explosions scéniques annoncent dans un vacarme d'enfer l'arrivé du bijou, de la perle, du diamant "One", qui restera à jamais la plus belle chanson du Hard Rock jamais composée, aux côté d'"Animal" de DEF LEPPARD ou "Stairway To Heaven" du ZEP. Tout explose, le public en redemande, même si cette version ne restera pas dans las annales, car jouée bien trop rapidement. Et par pitié, même si je ne peux t'en vouloir, Lars, entraîne toi et arrête de planter les passages en sextolets à la double, c'est vraiment frustrant!
Petite présentation des musiciens avant de repartir de plus belle avec le lourd de chez lourd "For Whom The Bell Tolls", puis "Blackened" vient épicer les débats avec ses gerbes de flammes en arrière plan, et son split screen géant laissant apparaître chacun des membres côte à côte. Impressionnant, pour le moins!
Nouvelle intervention dispensable de Kirk, mais je crois qu'à ce moment là, nous étions prêts à tout accepter, et surtout une version splendide et définitive de "Fade To Black". Tout comme "One", ce morceau est un frisson géant qui parcourt l'échine, et qui fut le témoignage direct il y a 27 ans que METALLICA n'admettrait jamais aucune barrière. Pour finir en beauté, gros plan sur le médiator "BIG4" de James, histoire de nous resituer dans un contexte réaliste alors que nous étions en plein rêve éveillé.
Et pour achever cette partie du set, quoi de plus efficace qu'un "Enter Sandman" des familles, avec explosions à foison et feu d'artifice pour achever la fête avant le baroud d'honneur...
Le rappel ? Mal commencé, mais fini en beauté.
Nous attendions tous bien sur le bœuf avec SLAYER, MEGADETH et ANTHRAX, mais c'est un James un peu penaud qui nous annonce que la bande à Dave et celle à Kerry ont du partir pour d'autres concerts (hum, hum...), et que seuls les mecs d'ANTHRAX et Brian Tatler de DIAMOND HEAD viendront se joindre à eux pour la reprise de "Helpless".
Conscient du caractère dispensable de cette fausse réunion de famille, le groupe ne s'éternisera pas (présence complètement inutile de Belladonna qui se contente de glapir à moitié le seul mot du refrain, et un Charlie Benante qui avait l'air un peu perdu derrière sa petite caisse claire et sa cymbale), et embrayera directement sur un "morceau tellement lent qu'il en devient rapide", et hop, "Damage INC" de nous remettre en mémoire qui a inventé le Thrash il y a maintenant 28 ans. C'est rapide, c'est concis, une fois de plus Lars se troue sur les parties de double, mais tout le monde s'en fout.
A ce moment là, mon pote Adam revient tout en vrac des premiers rangs, hurle un "Putain, c'est é-nor-me" des familles avant de s'écrouler par terre et de fermer les yeux. Mais dès que les premiers accords de "Creeping Death" résonnent, il se lève comme un diable sorti de sa boite et repart en hurlant son amour pour METALLICA. Magique!!!
Cette fois ci c'est bien la fin, et il faut le digérer... METALLICA aura joué 2h30, soit une demie heure de plus que prévu, pour le plus grand plaisir de tous ceux restés jusqu'à la fin. Ca n'aura pas été leur meilleur concert, mais la set list était impeccable et l'émotion tangible, et après tout, n'étions nous pas là pour ça ?
Mais à l'occasion du long salut du groupe sur le devant de la scène, se tenant tous par la taille, une image frappe, et l'analogie est trop flagrante pour être passée sous silence. On parle de BIG4 à propos de ce quatuor de groupes qui ont animé les années Thrash des années 80 en portant le style vers des sommets qu'il n'aurait jamais du atteindre de part son extrémisme. C'est effectivement une image assez pertinente, mais pourtant légèrement fausse. Car en termes de ventes, de popularité, d'émotion, d'histoire et de légende, un seul groupe à mon avis mérite cette appellation, et il est là, devant nous sur scène. Le BIG4, ce n'est ni plus ni moins que METALLICA, ses membres (Lars, James, Kirk, Cliff, Jason, Robert, et même Dave tiens...), ses albums et ses concerts. Ses coups de gueule, ses changements de style et d'orientation, ses prises de risques, et surtout, le bonheur qu'il nous procure depuis presque trente ans, se renouvelant sans cesse, n'hésitant pas à casser son image pour mieux la remodeler. Et si la jaquette du DVD représente la main de James et son médiator, ça n'est pas par hasard. METALLICA et son public, c'est une histoire d'amour, avec ses trahisons, ses réconciliations, ses hauts et ses bas, mais nous serons toujours là, et eux aussi je l'espère, pour continuer d'écrire une partie de la légende du Heavy Metal auquel le quartette aura tant donné.
Ils ont clôturé ce festival de la plus belle manière qui soit, avec le coeur, et l'honnêteté d'un groupe fidèle à son public et ses principes.
Et il est plus qu'évident que dans 20 ans, si nous sommes toujours en vie, nous raconterons tout ça à nos enfants ou nos petits enfants.
Parce que c'était eux. Parce que c'était nous.
Parce que nous sommes une famille.
Ainsi s'achève ce Sonisphère première édition, qui aura autant enthousiasmé par sa programmation que partiellement déçu par son organisation. Outre le site et les moyens déployés insuffisants pour un public de cette importance, et tous les détails annexes qui représentaient autant de désagréments (absence quasi totale de poubelles par exemple, camping sur goudron, navettes insuffisantes, éloignement des campings, accès étroit voire dangereux sur le site), sans parler du son catastrophique le premier jour, on peut raisonnablement affirmer que les organisateurs auraient mieux fait de jouer profil un peu plus bas lors de la conférence de presse au lieu de tirer à boulets rouges sur le Hellfest (d'une manière assez retors d'ailleurs...). Mais malgré tous ces inconvénients, la fête fut réussie, et nous sommes tous repartis le sourire aux lèvres, ce qui était prévisible. Deux jours éprouvants certes, mais deux jours de dépaysement total, de rêve, et de plaisir à partager ensemble. RDV l'année prochaine j'espère, pour - si tout se passe bien - la venue de MAIDEN qui risquera d'en attirer plus d'un!
Ajouté : Mardi 19 Juillet 2011 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Sonisphere website Hits: 26403
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