BODY COUNT (usa) - Body Count (1992)
Label : Sire Records
Sortie du Scud : 31 mars 1992
Pays : USA
Genre : Rap Metal
Type : Album
Playtime : 17 Titres - 53 Mins
Les mondes du Metal et du Rap se sont souvent croisés, sans jamais vraiment se rencontrer. Seulement, en 1992, date de sortie du premier album de BODY COUNT, cela n’était pas tout à fait le cas. Pourtant, les deux mondes ont en commun un certain refus de la conformité et des revendications politiques et sociales assez fortes. Ice T, rappeur de son état, décida donc de franchir la frontière et de créer un groupe de Metal qui faisait plus penser à un groupe de Gangsta Rap que de Metal. Seulement, il faut bien l’avouer, son coup a fait mouche puisque, presque instantanément, son groupe fit parler de lui. Leur premier album, intitulé Cop Killer, fut en effet rapidement retiré des ventes, celui-ci étant jugé trop pernicieux avec son titre éponyme qui dénonçait les violences policières et tenait des propos durs et violents à l’encontre des forces de police. C’est donc Body Count qui le remplaça. Seul le titre « Cop Killer » disparu, pour laisser sa place à « Freedom Of Speech », où Ice T dénonce la censure et revendique son droit à la liberté de parole. À noter que ce morceau, qui est le dernier de l’album, voit la participation exceptionnelle de Jello Biafra, le leader des DEAD KENNEDYS.
Le monde du Metal, dominé par une majorité de musiciens blancs, voit donc un BODY COUNT débarquer pour faire entendre les problèmes de la communauté noire aux États-Unis. C’est ainsi que « KKK Bitch » parle de la peur pour une blanche de tomber amoureuse d’un noir, que les nombreux intermèdes parlés de Ice T dénoncent telle ou telle manœuvre (« Now Sports », « A Statistic »…). Mais ce ne sont pas les seuls propos du groupe. Ainsi « The Winner Loses » parle des problèmes liés à la drogue, dans un morceau tendant vers la ballade très poignant, et de la violence qui peut en découler. Le propos devient moins sérieux quand il s’agit d’un « Evil Dick », que tout le monde reprendra en chœur quand ils le passeront parmi tant d’autres en attente du début de concert de METALLICA à l’hippodrome de Vincennes. Et puis, on peut noter la grosse influence Rap dans des titres comme « Body Count's In The House » ou « Body Count Anthem », où le nom du groupe est répété sans cesse, comme pour le faire entrer dans la tête des gens. À noter que ces deux morceaux font partie de la marque de fabrique BODY COUNT (« yeah, motherfucker ! ») et sont vraiment très bon, malgré leur manque d’originalité dans les paroles.
Malgré une production assez moyenne et une technique qui, il faut bien le dire, n’est pas irréprochable, BODY COUNT a su se faire un nom dans la scène Metal. C’est aussi dû à une recette efficace de morceaux simples, possédant de bonnes accélérations qui cassent le rythme, des paroles sans concessions et souvent dures et violentes. En tous cas, le message est passé et BODY COUNT n’en a pas fini de dénoncer ce qui ne tourne pas rond dans ce monde.
Ajouté : Jeudi 13 Septembre 2007 Chroniqueur : Wong Li Score : Hits: 21805
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