A ses débuts en 1998, SUSPERIA fut annoncé comme un groupe de Black Metal car il a été formé par un batteur nommé Tjodalv ayant joué dans un certain groupe qui connaît un succès croissant : DIMMU BORGIR. Fort de cette ligne sur son CV, le groupe signe chez Nuclear Blast pour deux albums que sont Predominance et Vindication. Malgré des tournées en compagnie de groupes comme IN FLAMES, NEVERMORE ou DIMMU BORGIR, l’accueil réservé n’est pas à la hauteur des espérances du label qui délaisse alors la promotion de SUSPERIA. Avant la sortie de son troisième opus Unlimited, le groupe décide de signer avec « le-label-qui-monte » en Norvège TABU Records. C’est donc par l’intermédiaire de celui-ci que le groupe nous livre son quatrième disque : Cut From Stone.
Ce qui est sûr avec cet opus c’est que le groupe a parcouru du chemin depuis ses débuts ! Fini le Black Metal et ses tempos hors normes, ses vocaux criards et ses guitares tranchantes ! Les onze titres de Cut From Stone oscillent entre diverses influences, mais il faut les chercher du coté de MACHINE HEAD, de IN FLAMES ou encore de PRONG voire même STONESOUR. Le groupe pratique un Thrash à tendance très mélodique. Ok, il y a encore des morceaux qui pulsent un peu (« Life Deprived »), mais cela n’a rien à voir avec les titres de ces albums précédents. On retrouve même un titre semi-acoustique, (presque une ballade !) « Distant Memory » qui aurait pu avoir sa place sur le dernier album de STONESOUR.
SUSPERIA offre un album compact grâce à des titres homogènes, un son uniforme, et des compositions qui tiennent la route mais dans un registre totalement différent. Les vocaux sont clairs, un peu rauques et fatigués, mais le timbre est assez plaisant à l’écoute. Il est clair que le groupe cherche la mélodie avant tout et cède souvent à la facilité comme sur « Under » ou « Bound To Come ». Il est dommage qu’il n’y ait pas de morceaux plus accrocheurs ou de « hits » potentiels. SUSPERIA a sorti un bon album de Thrash mélodique sans que l’on puisse dire quelque chose de plus, et le plus malheureux : sans qu’il y ait quelque chose qui retienne l’attention.