SHALL NOT KILL est un quatuor français de Post Sludge Hardcore (qu’est ce qui faut pas inventer !) né à Metz en 2000 et était une formation s’articulant autour de Julien (guitare, chant), Christelle (basse, chant), Clément (guitare) et Vincent (batterie). On en parle au passé car après six ans d’existence et plusieurs démos et splits CD, le groupe lorrain a décidé de mettre un terme à sa carrière à l’été 2006 en livrant aux auditeurs et à leurs fans en guise de reste posthume cet ultime témoignage de leur univers musical très personnel et déroutant, mixtion de Sludge, de Hardcore et de Stoner. Petite particularité pour un groupe qui décidément ne fait rien comme les autres : SHALL NOT KILL se réunira de nouveau dans un futur proche dans le but de faire un énième split CD avec des groupes comme TEKKEN ou THE FANTASTIKOL HOLE. Il aura fallu que le groupe se sépare pour livrer sûrement sa meilleure prestation sur disque, à savoir un Hardcore apprêté, posé et tirant volontiers vers des ambiances tortueuses et ombragées. En ce qui concerne les textes, SHALL NOT KILL n’hésite pas à incorporer ses propres états d’âme sur l’écologie par exemple ou bien sur des réflexions idéologiques et philosophiques comme sur le titre « Le Sens de La Vie » faisant référence au film des géniaux Monthy Pythons The Meaning of Life.
Les compositions étant déroutantes, distordues et enchevêtrées, avec en prime un son et une production ne rendant pas grâce au talent du quatuor, il en ressort que les morceaux de SHALL NOT KILL sont dans un premier temps difficile à aborder et à cerner. Ne facilitant en rien notre écoute, les Messins aiment à brouiller les traces et à nous mener dans des directions sans fin. Cinq titres pour pratiquement une heure de Hardcore mélancolique et sombre emmêlé d’influences Sludge comme sur les titres « Tonio » ou sur le morceau « L’Origine du Déclin ». Bien évidemment, leurs morceaux ne sont pas aussi déstabilisants et troublants qu’un film de David Lynch, néanmoins, pour ce dernier témoignage musical, SHALL NOT KILL aura réalisé quelque chose d’unique et de plutôt pas mal.
Il en résulte ainsi une œuvre assez ardue à appréhender et à ingurgiter mais SHALL NOT KILL recèle de beaucoup d’éléments positifs pour être à même de ne pas nous abandonner dans les méandres de ses arrangements alambiqués et ondoyants. Là réside le paradoxe de l’univers musical des Messins. Original et percutant. Dommage que le groupe n’ait pas donné suite mais cela est une autre histoire !