INNER VISIONS (FRA) - Dominique Leurquin et Philippe Jaccoud (Nov-2004)
Voici un nouveau groupe français bien prometteur : Inner Visions. Il est vrai que les membres de ce groupe de Power Metal Mélodique sont loin d’être de parfaits inconnus. C’est en effet Dominique Leurquin, ancien membre de Dream Child et guitariste sur les tournées de Rhapsody, qui est à l’origine de ce projet avec son comparse, le claviériste Philippe Jaccoud. Se sont ensuite joints à la bande Patrice Guers, bassiste attitré de Rhapsody et fidèle lieutenant de Patrice Rondat, Laurent Nafissi, batteur et ingénieur son aux studios NSR, et enfin le jeune chanteur Julien Jacquemont. « Control The Past », leur premier album, délivre un Metal Mélodique simple et efficace. Les deux compositeurs du groupe nous en disent plus.
Line-up : Julien Jacquemont (chant), Dominique Leurquin (guitare), Patrice Guers (basse), Laurent Nafissi (batterie), Philippe Jaccoud (claviers)
Discographie : Control The Past (Album - 2004)
Crédit Photos : LudoPix.com
Metal-Impact. Peux-tu nous présenter Inner Visions ?
Dominique Leurquin. Le nouveau bébé ? C’est un groupe que j’ai formé avec Philippe, le clavier, il y a un peu plus de quatre ans. C’était juste après la première tournée que j’ai effectuée avec Rhapsody. J’avais déjà le projet de remonter quelque chose, mais suite aux évènements, la tournée avec Sonata notamment, j’avais reporté ça à plus tard. On s’est vite mis au travail, à composer des morceaux, Philippe posait sa voix… Voilà, c’était les balbutiements du groupe.
MI. Tu as des anecdotes sur les débuts d’Inner Visions ?
Dominique. Oui, le son de batterie par exemple, c’était boîte à rythme - ordinateur. Et puis le chant de Philippe ; il chante juste mais n’a pas vraiment une voix…
MI. Oui, j’ai cru lire que c’était plutôt… [rires]
Dominique. Ah oui, c’est excellent ! J’ai gardé ça à la maison, c’est fantastique.
MI. Ça ressortira peut-être un jour ?
Dominique. Pour lui faire une bonne blague, oui, en bonus track.
MI. Comment décrirais-tu le style d’Inner Visions ?
Dominique. Je dirais déjà que c’est la musique que j’ai toujours voulu faire… mélodique et direct. Je connaissais les talents de Philippe à ce niveau-là –il écrivait de superbes mélodies– et je me suis dit « il faut qu’on travaille ensemble ». C’est une bonne collaboration. Personnellement, je suis incapable d’écrire la moindre mélodie de chant, le moindre texte. Ça s’est fait comme ça et c’est un style direct.
MI. C’était vraiment une volonté de ta part de jouer vraiment ce que tu aimes, pour une fois ?
Dominique. Ah oui, oui, oui ! Quand tu prends ce que je faisais avant, mes morceaux préférés étaient « Train of Fools », « Turn of Light », où j’avais entièrement composé le riff. Je voulais vraiment aller dans cette voie-là. Je trouvais que ça partait trop sur du progressif et c’était pas trop ma tasse de thé. Là, je fais vraiment ce qui me plaît.
MI. Je trouvais que ça sonnait un petit peu comme du Sonata…
Dominique. C’est ce qu’on nous dit souvent. C’est un compliment ; je le prends comme ça, en tout cas.
MI. Je crois que c’est aussi dû à la voix, dans un registre un peu plus grave, avec les chœurs…
Dominique. En tout cas, ce n’était pas volontaire.
MI. Quelles sont vos influences, justement ?
Dominique. Moi, je suis un grand fan de Stratovarius mais j’écoute aussi beaucoup de trucs, comme tout le monde, Maiden, en autre. Je suis assez fan de George Lynch et là, c’est plus par rapport au jeu de guitare, aux solos. Mais au niveau du style, j’aime vraiment les trucs bien directs.
MI. C’est vraiment ça qui nourrit la musique d’Inner Visions ?
Dominique. Oui, tout à fait. Même Pretty Maids, dont j’étais un très grand fan même à l’époque de Accept. Bon, faut se farcir le chant, mais il y a quand même de très bons trucs.
MI. Vous êtes un des premiers groupes à signer avec Replica Records. Ça se passe comment ?
Dominique. Très bien pour l’instant. C’est vrai qu’on avait signé avec NTS, à la base. Ce n’est qu’un changement de nom ; pour nous ça n’a eu aucune incidence. Ça revient au même.
MI. « Control the Past » est votre premier album, vous en attendez quoi ?
Dominique. Qu’il plaise ! Je pense que, quand on fait quelque chose, c’est le but recherché. La musique reste un partage ; il ne faut pas la faire que pour soi-même. C’est pour donner aux autres.
MI. C’est compliqué de monter un groupe comme ça, à partir d’une idée ?
Dominique. Ça prend du temps parce qu’à la base, on n’était que deux. Ensuite, j’en ai parlé à Patrice, lors de la dernière tournée de Rhapsody il y a deux ans. On avait déjà la maquette avec le chant de Philippe, la fameuse maquette… Il m’a dit « écoute, pourquoi pas ? ». Il a écouté et ça lui a bien plu. Je connais le batteur depuis très longtemps, c’est l’ingénieur du son du studio où j’enregistrais et j’avais déjà pu voir comment il tapait. Donc j’ai rapidement pensé à lui. Au niveau du chant, Olivier nous avait proposé quelqu’un de Paris mais, en cours de route, on a changé pour prendre Julien, qui est un de mes anciens élèves de guitare.
MI. Il est nettement plus jeune que vous tous.
Dominique. Oui mais il est très, très mûr donc en fait, ça passe super bien. Nous on est très gamins et lui est mûr, donc ça fait une bonne moyenne !
MI. Il a peut-être aussi un regard un peu neuf ?
Dominique. Oui, tout à fait, ça c’est vraiment génial !
MI. Parce que vous êtes tous des techniciens...
Dominique. Ouais, enfin je ne sais pas… En tant que technicien, surtout Patrice. Tu sais qu’il part en tournée avec Patrick Rondat tout de suite après cette tournée ? Notre dernière date avec Sonata est le 6 décembre et le 7 il prend le train pour repartir en tournée.
MI. C’est beaucoup de travail, tout ça !
Dominique. Rondat, je pense que oui.
MI. Vous avez tous d’autres occupations, en dehors de Inner Visions. Vous pensez devoir faire un choix un jour ?
Dominique. Oh, écoute, non, je suis assez lucide. Pour moi, mon métier, c’est de donner des cours de guitare. Composer de la musique, pouvoir l’enregistrer et la montrer à un public, c’est pour moi une passion. Et je ne pense pas qu’un jour on aura un choix à faire. Ce serait vraiment surprenant. On ne sait jamais, mais pour le moment, ça me va. Etre pris de temps en temps en tournée par Rhapsody, ce que je fais en ce moment, je trouve ça plutôt fabuleux.
MI. Donc plutôt des albums tous les 2-3 ans ?
Dominique. Non, on a commencé à travailler avec Philippe pour un éventuel deuxième album. On ne chôme pas…
MI. « Control the Past » : Comment avez- vous choisi le titre ?
Dominique. Ah, ben, il tombe à pic. [Appelant] Philippe !
Philippe Jaccoud. Qu’est-ce que j’ai encore fait ?
Dominique. Autant que ce soit lui qui t’en parle…
Philippe Jaccoud. Déjà, « Control the Past » est une des chansons représentatives du reste de l’album avec ses thèmes assez contemporains. Ça a un côté peut-être ambitieux mais c’est aussi notre volonté d’essayer de maîtriser ce qu’on fait.
MI. La pochette est assez jolie. C’est la main de qui ?
Philippe. C’est le cerveau de deux d’entre nous et ensuite, quelqu’un nous a aidé pour la main [rires]
MI. On vous a donné un coup de main, en somme !
Philippe. Voilà ! On a eu l’idée. Après, on a fait appel à des compétences photoshopesques pour mettre ça en place.
MI. Est-ce qu’il y a une idée principale qui guide cet album ?
Dominique. Pas vraiment.
Philippe. Non. On ne s’est absolument pas torturé la tête pour écrire des chansons même s’il y a peut-être des thèmes récurrents.
MI. Justement, pour les thèmes, Big Brother est une critique assez virulente de la télé. Ça revient un petit peu dans la bonus track japonaise, « Insecure ». Alors, pourquoi la Télé ?
Philippe. Pourquoi la Télé ? Je dirais que c’est surtout la réaction des gens face à ça et c’est aussi un peu notre sentiment d’être… pas manipulés, non, c’est un peu fort comme mot, mais… Je dirais qu’il faut avoir un minimum d’intelligence pour interpréter ce qu’on nous dit, que ce soit à la Télé ou ailleurs.
MI. Parce que ça sonne assez coup de gueule, quand même. Il y a un message que vous voulez faire passer ?
Philippe. Non, c’est seulement « faîtes attention à ce qu’on vous dit et ayez du recul ».
MI. Vous peignez une société qui est assez sombre aussi… Je pense à « Eliminate », notamment…
Philippe. C’est vrai que j’essaie, dans les chansons, de pousser des situations contemporaines jusqu’à l’extrême du raisonnement. Pour « Eliminate », le monde actuel est basé sur le principe de l’élimination ; c’est peut-être assez radical comme terme, mais malgré tout, indirectement, il y a ce processus de sélection pas très naturelle qui s’opère. Dans cette chanson, c’est ce que j’ai essayé de détailler.
MI. Selon vous, quel est le titre qui représente le mieux Inner Visions ?
Dominique. Ca dépend des jours ! [rires]
Philippe. « When we’ll be kings » [rires]
Dominique. Allons-y…
Philippe. Voilà, soyons fous.
MI. Et votre chanson favorite ?
Philippe. Moi, ça a changé un peu au fil du temps. Au début, c’était « Big Brother », je suis passé par « Control the Past » et depuis qu’on joue en live, « When we’ll be kings » me plaît bien.
MI. Il y a une de différence de perspective quand on les joue en live ?
Dominique. Même si on anticipe un peu au niveau de l’écriture, c’est vrai que le fait de vraiment les appliquer en live…
MI. Ça vous aide à construire pour l’avenir ?
Dominique. Oui, forcément.
MI. Une nouvelle optique ?
Dominique. Peut-être pas une nouvelle optique. Il y a forcément une évolution dans le processus d’écriture…
MI. Pourquoi l’album est-il sorti un mois avant au Japon ?
Dominique. … tu sais où est Olivier ? [rires]
Philippe. Oui, ça c’est des arrangements du label…
MI. Comment avez-vous choisi la bonus track ?
Dominique. C’est pas évident à faire.
Philippe. On a essayé de trouver une cohérence entre les titres pour pouvoir donner un minimum de relief à l’album. Des choses speed et moins speed. Je dirais que le choix d’ « Insecure » a été fait en fonction de ça. Mais cela ne veut pas dire que ce titre n’est pas efficace !
MI. Peut-être un peu redondant ?
Philippe. : Pas redondant mais, par rapport à la cohérence qu’on recherchait, effectivement, il y avait peut-être une chanson de trop. On l’a donc proposée en bonus track.
MI. Dont les japonais sont justement friands…
Philippe. Oui. Donc le choix s’est porté sur celle-là.
MI. Vous savez dans quel pays sera distribué « Control the Past » ?
Philippe. Euh… c’est un petit peu tôt pour avoir des réponses… on a des touches mais absolument rien de concret.
Dominique. On en saura plus dans les jours qui viennent.
MI. Si vous aviez une chose à dire aux gens pour qu’ils achètent l’album ? Pour les convaincre ?
Dominique. Il est bien ! [rires]
Philippe. Je pense que l’album devrait plaire aux gens qui recherchent de l’efficacité et du speed… et aussi pour soutenir le Metal français !
MI. Le site Web est sympa. Vous vous êtes impliqués dedans ?
Dominique. On s’est impliqué au niveau du cerveau. Après au niveau de la souris, on a sous-traité la tâche à Yannick Mégoz et Hélène Wasseur qui ont fait un super boulot.
MI. Pourquoi pas un version en français ?
Dominique. Y aura ! On savait qu’on sortait d’abord au japon…
Philippe. On a voulu initialement préparer le site Web avant la sortie japonaise mais on instaurera progressivement une version française du site. Dans notre planning, il a fallu gérer les priorités.
MI. Déjà deux dates avec Sonata Arctica, comment ça se passe ?
Dominique. Ça se passe plutôt pas mal.
Philippe. C’est vrai qu’en termes d’accueil…
MI. Ça a l’air bien parti, il y a beaucoup de monde dehors ! Je vous laisse le mot de la fin. Quelque chose à ajouter ?
Dominique. Que Patrice a faim et qu’il cherche désespérément à manger. C’est toujours pareil…. [rires]
Ajouté : Mercredi 06 Avril 2005 Intervieweur : Kandra Lien en relation: Inner Visions Website Hits: 26669
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