Originaire du Yorkshire en Angleterre, les Anglais tirent le patronyme du groupe d’un livre de Robert E. Howard intitulé «Les Dieux de Bal-Sagoth». Auteurs de trois opus édités chez le label Cacophonous Records, il faut attendre 1999 pour que le combo de la perfide Albion signe chez un label de plus grande envergure. Cela donnera des albums de la trempe de The Power Cosmic en 1999 suivi de près par Atlantis Ascendant en 2001. Avec The Chthonic Chronicles, BAL SAGOTH lance déjà son sixième opus studio. Donc, ce n’est pas un hasard si le groupe est représenté par Nuclear Blast. Concentrés autour d’un monde futuriste et faisant la part belle à l’imaginaire, ce dernier album vient clore leur épique hexalogie qui commença dès 1994. Leur style traditionnel étant un Black Metal baroque et symphonique à souhait, lorgnant même du côté de l’atmosphérique, il est tout de même bien difficile de cerner le monde de BAL SAGOTH sans y être vraiment adepte ni affidé.
Caractérisés par des histoires occultes et fantaisistes élaborées, leurs concepts albums ne sont décidément pas faciles d’accès, et ce n’est pas The Chthonic Chronicles qui viendra contredire cette affirmation ! Les titres sont portés à bout de bras par les claviers, ici les guitares ne se contentant quasiment de combler les espaces vides et de meubler l’ensemble sonore, si bien que l’on en perd le fil de l’histoire. Les titres se voulant en plus à rallonge (5 à 6 minutes de moyenne), l’ouvre en devient indigeste et confuse , ça part dans tous les sens, on a du mal à suivre le fil conducteur des morceaux.
Quelques plages parviennent néanmoins à sauver le navire du naufrage total, à l’image de l’instrumentale «The Fallen Kingdoms Of The Abyssal Plain» à l’atmosphère prenante et envoûtante. De même que le final de «Invocations Beyond The Outer-World Night » et son riff sont intéressant mais ils ne poursuivant malheureusement pas dans cette voie et s’éparpillent.
De plus, à mon sens, le mixage de batterie est des plus décevant malgré l’apport d’un nouveau batteur pas manchot.
En revanche, le chant théâtral de Byron à la limite du cabotinage avec ses tirades récitées alternant avec passages Black et caverneux est des plus saisissant.
BAL SAGOTH transcende toutes ses limites, avec des orchestrations grandiloquentes à la symphonie et aux harmonies et parvient néanmoins à construire sa route et offrir des albums toujours plus fouillés et originaux. Rien que pour ca, respect. Après, ca plaît ou ca plaît pas, ceci est un autre débat ! A recommander particulièrement aux inconditionnels des Anglais !