A l'occasion de la sortie de leur nouvel album Chimera, Mayhem était de passage à Paris dans le cadre de leur tournée. Nous en avons profité pour rencontrer Blasphemer pour en apprendre un peu plus de ce groupe légendaire mais dont l'actualité est toujours malheureusement souvent masquée par leur passé. Interview donc éclair avec Blasphemer et ces deux heures de retard…

Line-up : Blasphemer (guitare), Maniac (chant), Hellhammer (batterie), Necrobutcher (basse)

Dicographie : Pure Fucking Armageddon, Deathcrush, Live In Leipzig, De Mysteriis Dom Sathanas, Out From The Dark, Freezing Moon, Wolfs Lair Abyss, Ancient Skin/Necrolust, Split w/Zyklon-B, Mediolanum Capta Est, Grand Declaration Of War, European Legions, Live In Marseille, U.S. Legions, Split w/Meads Of Asphodel, The Studio Experience, Chimera

Metal-Impact. Ma première question porte bien évidemment sur le nouvel album ("Chimera") qui est une sorte de retour aux racines. Pourquoi ? Tu peux m'en dire plus ?

Blasphemer. En fait nous savions que nous ne referions pas un "Grand Decleration of war", c'est une histoire qui avait besoin d'être racontée et nous l'avons fait. C'est ce que Mayhem a toujours fait. Mais là c'est ce que j'avais envie de faire, je n'écris jamais pour plaire aux gens, j'écris pour moi-même et cette fois ce fut vraiment naturel. Le dernier album recouvre les cinq dernières années de ma vie, c'est comme une bande originale des cinq dernière année de ma vie.

MI. J'ai remarqué que lorsqu'on recherche des informations sur votre actualité, à part sur votre site officiel, on trouve surtout des sites dédiés à l'ancien Mayhem, ce qui rend les informations plus difficile à trouver, je veux dire, il faut vraiment les chercher on ne tombe pas dessus facilement...

Blasphemer. Exactement! C'est une bonne chose que tu l'ai remarqué, et tu vois, ça, ça me fait vraiment chier! Je veux dire:" Comment est-ce possible de continuer encore et encore avec cette même histoire de merde inintéressante? Tout le monde sait ce qu'il c'est passé. C'est bon laissez-le tranquille, il est mort putain! ça fait onze ans". Et tu vois, ça m'affecte aussi car je suis le cerveau musical du groupe. J'ai tout fait depuis cette histoire, alors quand les gens se plaignent et parlent de "nia nia nia Euronymous" (ndlr : Ici Blasphemer les imite à sa façon avec un enthousiasme digne de la messe du dimanche), et bien c'est vraiment chiant et ça me fatigue.

MI. Je veux bien te croire, en fait Mayhem est devenue une légende mais les gens sont restés bloqués sur ce passage alors que le groupe reste finalement toujours très actifs. Pas qu’avec Mayhem d'ailleurs, les informations sur les projets des membres de Mayhem avec d'autres groupes sont pas très claires non plus.

Blasphemer. Oui, c'est intéressant! Mais tu sais, je ne m'attend pas à grand chose de la part des êtres humains, je n'ai pas de grand espoir pour la race humaine, et je ne m'emmerde plus avec quoi que ce soit. Maintenant je dis: "Cassez-vous".

MI. Penses-tu qu'après tout ce qui s'est passé depuis la naissance de Mayhem la Légende peut encore grandir ?

Blasphemer. Oui je le pense, je crois que ce dont Mayhem a besoin est là. Tu vois, je pense que la frustration, les frictions entre les membres du groupe...
MI. Vraiment ?
Blasphemer. Oui, exactement, les même depuis toujours, ça a toujours été. C'est très difficile d'être en tournée car nous sommes quatre personnes très différentes, avec des idées différentes et aucun de nous ne veux renoncer lors des disputes [Rires]. Alors oui, bien sûr il existe un Mayhem nerveux et très extrême. Et mh...mentalement exigeant! [Rires]

MI. Cela fait un mois que vous tournez chaque soirs avec une pause toutes les deux semaines...

Blasphemer. Ouais, mais tu vois par exemple on était en pause hier. Et que s'est t'il passé ? Et bien j'étais complètement bourré...
MI. Quelle surprise !
Blasphemer. [Rires] Oui, n'est-ce pas ? [Rires]. Non mais en fait le point c'est que ce sont les journée les plus stressantes en fin de compte parce-que quand on se lève, on se demande "Bon, qu'est ce qu'on va faire?", puis c'est comme ça toute la journée alors on se bourre la gueule, bien sûr. [Rires] Et au final on est tellement fatigué le lendemain que c'est pire, et c'est très difficile de rester concentré.

MI. La présence de plus en plus de femmes dans le Black est pas mal discutée en ce moment. Penses-tu que les femmes ont leur place dans le Black Metal ?

Blasphemer. Oui, bien sûr! Pourquoi pas? [Rires]. Plein de filles en face de moi! Oui c'est plaisant. [Rires]. Non, vraiment je ne vois pas pourquoi elles ne l'auraient pas.
MI. Je te demande parce qu'il y en a beaucoup qui sont contres, ils disent que c'est trop violent pour les femmes.
Blasphemer. J'ai rencontré beaucoup de gens violents, crois moi [Rires]

MI. Quels sont tes projets actuels ?

Blasphemer. Mh... C'est une bonne question [Rires]. Il y a bien sûr Mayhem mais aussi Mezzerschmitz (ndlr :le projet solo de Blasphemer). C'est une musique militante. Le nom fait référence à l'aviation allemande.
MI. Militant pour ou contre quoi ?
Blasphemer. Euh, on en fait c'est plutôt un concept contre la société, le "blablabla big brother" (ndlr : encore une imitation), etc. Je chante aussi en allemand. Et il y a aussi Aura Noir avec qui nous allons sortir un album en... septembre. Ca s'appelle "Merciless". Et ça va être très bon !
MI. Si tu le dis, alors je l'écouterais.
Blasphemer. Oui, et confirme moi! [Rires]